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- Style : Luke, Stephan Eicher

CALI - Menteur (2005)
Par GEGERS le 6 Mai 2025          Consultée 39 fois

Deux ans après avoir fait chavirer les cœurs avec L’Amour Parfait, CALI revient porté par l’urgence, par cette nécessité presque physique d’écrire, de crier, de transformer les blessures en refrains collectifs. Menteur naît dans cette pulsation frénétique, celle d'un homme incapable de rester silencieux alors que tout autour de lui semble prêt à s’effondrer. Incapable de laisser refroidir l'élan de son premier succès, CALI écrit sur la route, et bat le fer tant qu'il est chaud. Pour mettre en boîte ce nouvel album, direction l’Irlande, un vieux manoir chargé d’histoires. Le chanteur s'entoure d'une équipe réduite mais soudée autour du producteur Daniel Presley, dont le pedigree témoigne de goûts musicaux variés (FAITH NO MORE, CRADLE OF FILTH, DIONYSOS, entre autres).

Il n'est pas question ici de reproduire une formule. Menteur est l’album d’une tension, d’une lutte permanente entre l'envie de hurler et de caresser. Dès les premiers accords, la tonalité se fait plus électrique, plus urgente, comme si chaque chanson était une question de survie. L’anecdote est savoureuse : c’est en écoutant Bruce Springsteen toute une nuit, verre de pinard à la main, que CALI et Presley transforment "Qui se Soucie de Moi" en un hymne incandescent, loin de la mélancolie première du morceau. L’énergie du Boss irrigue ainsi l’ensemble du disque, donnant à CALI une ampleur nouvelle, qui transcende son âme cabossée. Une urgence que l'on retrouve sur "Je te Souhaite à mon Pire Ennemi", un des grands morceaux rock de la décennie 2000.

Les textes, eux, se font plus âpres, plus frontaux. Le chanteur n’élude aucun sujet, ni les douleurs d'enfance, ni les échecs amoureux, ni les révoltes contre l'injustice sociale. Au milieu de l'énergie brute et des brûlures intimes de Menteur, quelques chansons se détachent par leur capacité à ouvrir des espaces de silence au cœur du vacarme. "Je m'en vais" est de celles-là. Une chanson dépouillée, tenue par une mélodie fragile, où CALI chante tendrement ce besoin vital de fuir, de tout quitter, de disparaître avant que le poison de la douleur ne l’engloutisse. Il n’y pas ici de colère : juste une lassitude immense. Cette capacité qu'a le chanteur de passer de la rage à l'abandon total, presque enfantin, donne toute sa force émotionnelle à l’album.

Il y a "Menteur", pièce centrale de l'album, manifeste intime. "Menteur" est une confession. Celle d'un homme qui sait qu'il s'est perdu, aveuglé par l'amour. Musicalement, le morceau s'impose comme une symphonie, comme une broderie sur laquelle s'échinent clavecin, flûtes, instruments à cordes frottées. Une splendeur. La tendre "Roberta", à la fois douce et espiègle, est un des moments forts de l'album, tout comme le rock rugueux et lancinant de "Pauvre Garçon", enregistré en duo avec le chanteur Daniel DARC. Si "La Fin du Monde pour dans 10 minutes" semble plus convenue dans sa construction, elle bénéficie du souffle délicat d'un violon celtique, apporté par Steve Wickham des WATERBOYS. Comme pour rappeler que sous la modernité apparente, la musique de CALI plonge ses racines dans une tradition ancienne de complaintes populaires, de chants de révolte et d’amour fou.

Le succès, frappe à nouveau à la porte. Plus de 70 000 exemplaires vendus en quelques semaines, des salles pleines, un public de plus en plus nombreux à répondre à ses appels au secours hurlés en chansons. Mais CALI reste méfiant, presque sceptique face à l’ivresse des chiffres : "Certains voudraient que ça aille encore plus vite. Mais j’ai tout mon temps", glisse-t-il avec lucidité, préférant construire une œuvre sincère plutôt qu’empiler des disques d'or.

Avec Menteur, CALI ne cherche pas à plaire. Il cherche à dire. À chanter ce qui le ronge, ce qui l’émerveille aussi parfois, ce qui le relie aux autres. L'amour, naturellement, dans sa beauté et sa cruauté. L'amour léger, l'amour impitoyable, mis en musique avec brio sur des sonorités bariolées, rock; folk, celtiques, baroques. Chaque morceau devient ainsi un éclat de vérité, qui poursuit avec brio l'entreprise amorcée deux ans plus tôt avec L'Amour Parfait. Menteur est un album de combat et de tendresse, un album qui saigne et qui cautérise les plaies, un grand album dans la discographie de CALI.

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   GEGERS

 
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- Cali (chant, guitare)
- Daniel Presley (claviers)
- Steve Wickham (violon)
- Geoff Dugmore (batterie)
- Anthony Drennan (guitare)
- James Blennerhassett (basse)


1. Qui Se Soucie De Moi
2. Je M'en Vais (après Miossec)
3. Pauvre Garçon
4. Pour Jane
5. Je Sais
6. Je Ne Vivrai Pas Sans Toi
7. Roberta
8. Menteur
9. Tes Yeux
10. La Fin Du Monde Pour Dans 10 Minutes
11. Je Te Souhaite à Mon Pire Ennemi
12. Le Vrai Père
13. La Lettre



             



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