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BIG COUNTRY - Why The Long Face (1995)
Par GEGERS le 29 Octobre 2010          Consultée 3671 fois

Au final, qu'existe-t-il de plus humiliant, dégradant, que de se voir vieillir, décrépir, être le témoin privilégié de son inexorable avancée vers la mort ? Ne s'agit-il pas du châtiment ultime, dont l'on mesure toute la cruauté alors que l'on avance en âge ? BIG COUNTRY semble être frappé par une malédiction bien plus grande. Ben oui, le groupe est vivant, bien vivant, mais tout le monde le croit mort ! Vous souriez ? Mais vous ne prenez pas mesure de la gravité de la situation, vous lecteurs qui êtes d'habitude si avisés ! Imaginez-vous, paniqué et haletant, enfermé dans une boîte de quelques centimètres carrés, bien enterré six pieds sous terre, pendant qu'un curé, goupillon à la main, prêche pour le salut de votre âme. Quelle sensation inconfortable ce doit être que de tenter de faire entendre sa voix, s'époumoner et faire vriller ses cordes vocales dans une indifférence générale...

En 1995, BIG COUNTRY est d'ores et déjà passé à la postérité. Quelques albums d'excellente facture parus dans le milieu des années 80 ont suffi à faire atteindre au groupe écossais le statut d'incontournable du rock. Mais douze ans après la parution de son premier album, le combo de Stuart Adamson semble faire partie du passé. Pfuit, oublié. Sorti sur un petit label indépendant, la faute à un manque d'intérêt de la part des majors, Why the Long Face constitue, paradoxalement, l'une des œuvres les plus réussies du groupe. Poursuivant sur la lancée d'un Buffalo Skinners fort remarquable bien que peu remarqué, ce septième album studio à la pochette humoristique marque un peu plus une orientation naturelle vers un rock « dur » (à la limite du hard rock parfois) marqué par la dominance des guitares. En témoigne le titre d'introduction, « You dreamer » dont le riff au groove dantesque introduit une mélodie aérienne de toute beauté au service de la voix claire et puissante d'Adamson, qui n'a jamais aussi bien sonné. Ce dernier a d'ailleurs mainmise sur l'album, puisqu'il signe seul la quasi-totalité des morceaux qui composent l'opus.

Résolument décidé à s'extirper de ce cercueil dans lequel on l'a un peu trop tôt placé, BIG COUNTRY aligne riffs mordants et mélodies imparables au service d'un opus délectable de bout en bout. Composé essentiellement de titres mid-tempo, Why the Long Face offre une heure de rock politisé en conscientisé, à l'image du titre « Post-nuclear talking blues », fort en ironie et virulente critique des politiques nucléaires de gouvernements occidentaux. Musicalement, l'album se veut néanmoins résolument joyeux, se rapprochant dans ses ambiances d'un hard rock américain hédoniste et insouciant. « I'm not ashamed » et « Wildland in my heart » symbolisent ce besoin d'optimisme et d'efficacité, marqués par un feeling très années 80. Aériens et axés sur la guitare lead, « One in a million » et « Charlotte » rappellent pour leur part un autre groupe écossais majeur, RUNRIG. Inspiré et sûr de son propos, BIG COUNTRY enchaîne les réussites et achève cet album sur le titre le plus rapide, le mordant et tubesque « Blue on a green planet » qui laisse l'auditeur, ébahi et surpris par tant de virtuosité, sous le charme.

Ne souffrant d'aucun temps mort, Why the Long Face est le cri de désespoir d'un BIG COUNTRY bien trop vite enterré. Malheureusement, l'heure n'est plus au rock traditionnel, et l'opus sortira dans une indifférence générale qui ne fera que miner un peu plus le moral d'un Stuart Adamson déjà fragile mentalement. Reste que cet album constitue, pour tout amateur de rock qui se respecte, une étape indispensable pour prendre la pleine mesure de ce groupe résolument à part.

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   GEGERS

 
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- Stuart Adamson (chant, guitare, claviers)
- Mark Brzezicki (batterie tumba)
- Bruce Watson (guitare)
- Tony Butler (basse)


1. You Dreamer
2. Message Of Love
3. I'm Not Ashamed
4. Sail Into Nothing
5. Thunder And Lightning
6. Send You
7. One In A Million
8. God's Great Mistake
9. Wildland In My Heart
10. Take You To The Moon
11. Far From Me To You
12. Charlotte
13. Post Nuclear Talking Blues
14. Blue On A Green Planet



             



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