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- Style : Mercy
- Style + Membre : John Fogerty

CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL - Green River (1969)
Par MANIAC BLUES le 26 Décembre 2010          Consultée 5978 fois

Les Creedence ne perdent pas leur temps. Les albums s'enchainent à une vitesse inouïe. Ils ont du succès, ils jouissent d'une certaine célèbrité et surfent sur cette vague qui les fait monter sur des hauteurs sans cesse plus vertigineuses dans les hits parades. Leur troisième album sort un peu plus d'un an après leur premier coup d'essai, et les Creedence s'imposent déjà comme un groupe très en vogue et fort d'une grande maturité musicale. Toujours porté à bout de bras par le charismatique John Fogerty, CCR change quelque peu de cap avec Green River qui se distingue des deux premiers albums du groupe par une plus grande concision. Davantage coulé dans un moule, ce disque nous présente une succession de titres relativement brefs, très efficaces au niveau des refrains, plus accessibles que les morceaux fleuves auxquels nous avaient habitués les Creedence jusqu'alors. La section rythmique est entièrement dévouée à son leader, John Fogerty, dont les qualités de chanteur, de guitariste, et de chanteur demeurent les principaux atouts de cet album à la tonalité fondamentalement rock.

La variété des compositions, le dynamisme, l'énergie presque palpable que dégage le groupe, ce sens du rythme et des mélodies rock, cette facilité désarmante à capter notre attention grâce à cette simplicité et sobriété intrinsèques à leur style sont autant de qualités qui font qu'il est impossible de s'ennuyer avec Green river, véritable bouffée d'air frais. En témoigne le cliché qui illustre le livret, le groupe semble être illuminé par une inspiration trouvée au cœur de la nature américaine. La dimension country, indéniable sur certain titres tels « Cross-Tie Walker », montre à quel point le rock des Creedence est indissociable d'une certaine image que l'on se fait des États-Unis. Au delà de la seule vision de John Fogerty qui arbore fièrement sa tenue vestimentaire digne d'un western, l'Amérique sauvage des cow-boys transparait clairement dès l' ouverture de l'album : le chant farouche de John, le son âpre et rugueux de la guitare et la durée extrêmement brève du morceau annoncent un album ardent, intense et fulgurant.

Tout au long de Green River, les Creedence tiennent un propos sombre qui illustre une Amérique impitoyable où l'homme doit constamment faire face à son destin et lutter. Les paroles des chansons se font écho en permanence et évoquent souvent des paysages inquiétants et des personnages marginaux qui ne cessent de courir, fuir ou errer. D'emblée, une musique quasi minimaliste, brute comme le roc, aussi brusque et incisive qu'une bourrasque de vent nous transporte dans cet univers si particulier. Alors que les titres s'enchaînent à une allure insensée, seule la ballade « Wrote A Song For Everyone » fait office d'accalmie après les dégâts provoqués par les tornades que sont « Commotion » et « Tombstone Shadow ».

La deuxième partie de l'album laisse entrevoir plus de contrastes, le tempo est soutenu certes, mais John Fogerty joue davantage en retenue ce qui permet à l'auditoire de reprendre son souffle après l'intensité des premiers titres. Les Creedence regardent dans le rétroviseur avec « Lodi », morceau où l'on peut déceler une pointe de nostalgie, à l'inverse du pessimiste « Bad Moon Rising », qui présage un avenir sombre et menaçant. Sur ces titres, y compris «Cross-Tie Walker », la section rythmique a été mise au premier plan, le chant de John Fogerty s'est adouci, même le son se révèle moins âpre. Cette partie de l'album fortement influencée par la country permet de reposer nos oreilles avant un final décapant.

En effet, Green River, comme une ronde infernale finit comme il a débuté : « Sinister Purpose », un des meilleurs titres de l'album nous replonge dans la tourmente de la première partie du disque et n'est pas sans rappeler les deux premiers albums notamment aux niveaux des improvisations. Enfin, en guise de conclusion, le standard de blues « The Night Time Is The right Time » vient clore l'album de la manière la plus appréciable qui soit. Les Creedence interprètent ce morceau un peu comme l'avait fait Ray Charles, c'est-à-dire avec un chœur qui répond systématiquement à chacune des interventions du leader. Seulement, à l'inverse de Ray Charles, les Creedence transforment évidemment ce classique en un morceau foncièrement rock.

Bien qu'il soit extrêmement court, Green River est un excellent album non sans nuances, qui à l'image de la photographie illustrant le livret, se meut entre ombre et lumière. Contrairement à la plupart des autres albums du groupe, il n'y a pas de titres qui émergent du lot, de tubes qui soient devenus des hymnes du rock. Même si la prise de risque artistique semble moindre par rapport au passé des CCR, Green River est néanmoins une des plus belles réussites du groupe grâce à l'efficacité de ses titres et à la superbe prestance de John Fogerty décidément toujours en grande forme. On ne s'en lasse pas!

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   MANIAC BLUES

 
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- John Fogerty (guitare, chant)
- Tom Fogerty (guitare rythmique)
- Stu Cook (basse)
- Doug Clifford (batterie)


1. Green River
2. Commotion
3. Tombstone Shadow
4. Wrote A Song For Everyone
5. Bad Moon Rising
6. Lodi
7. Cross-tie Walker
8. Sinister Purpose
9. The Night Time Is The Right Time



             



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