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SWAMP ROCK  |  LIVE

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- Style : Mercy
- Style + Membre : John Fogerty

CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL - Live At Woodstock (2019)
Par K-ZEN le 13 Septembre 2024          Consultée 234 fois

Je n’étais pas à Woodstock, par là je ne pense pas spécialement dévoiler un scoop. Je n’aurais peut-être pas aimé y être d’ailleurs, au vu des conditions apocalyptiques décrites, rapportées à posteriori ou via le récit de certaines personnes présentes. Cela dit, au vu du pedigree des artistes convoqués, je me serais sans doute fait violence. Du moins, je l’espère. [Comme pour OASIS ?...]

Mais revenons en août 1969, dans l’est des États-Unis. Les préparatifs des organisateurs, grossièrement résumés à travers un manifeste idéaliste à savoir Trois jours de paix et de concerts. Des centaines d'hectares à parcourir. Promène-toi pendant trois jours sans voir un gratte-ciel ou un feu rouge. Fais voler un cerf-volant. Fais-toi bronzer. Cuisine toi-même tes repas et respire de l'air pur, volèrent bien vite en éclat devant une foule rendant les concerts finalement gratuits et saturant totalement le réseau routier à proximité. La météo exécrable ajouta au chaos ambiant, complexifiant les conditions dans lesquelles se produisirent les artistes et la vie sur place pour les spectateurs.

Le festival fut toutefois un succès populaire indéniable et revêtit une importance capitale au cœur de la culture du vingtième siècle. Il constitua le point d’orgue d’un mouvement hippie qui commençait déjà à se fissurer à la suite des excès de drogue et des crimes de Charles Manson quelques jours seulement auparavant – voir l’excellent Once Upon a Time in Hollywood pour un récit alternatif. Le drame survenu à Altamont quelques mois plus tard avec la mort d’un jeune spectateur poignardé par les Hells Angels qui avaient été désignés afin d’assumer le service d’ordre puis le décès de personnalités emblématiques telles Janis JOPLIN, Jim MORRISON ou Jimi HENDRIX accélérèrent le déclin du mouvement.

Quand on songe à Woodstock, on ne pense pas forcément à CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL, d’autres prestations ayant laissé une empreinte emblématique. Viennent en tête Jimi HENDRIX bien sûr saccageant l’hymne national américain, Joe COCKER reprenant magnifiquement les BEATLES, SANTANA transcendant son "Soul Sacrifice" ou l’emblématique "Freedom" improvisé par Richie HAVENS, premier artiste invité à monter sur scène à cause de l’absence de SWEATWATER et de l’indisposition de Tim HARDIN due à certains produits. Les CCR furent pourtant les premiers à signer un contrat plutôt lucratif avec le festival, peut-être à cause de leur image qui collait parfaitement à la vision qu’on peut avoir d’un hippie (barbe, cheveux longs) mais sans doute plus sûrement pour leur stature dans la scène rock de l’époque, énorme vendeur de disques et pourvoyeur d’hystérie collective, ainsi que leur engagement pacifiste farouche qui transparut via "Fortunate Son".

L’expérience laissa au groupe américain un goût amer en bouche pour deux raisons : leur passage au petit matin – peu après minuit – du 17 août 1969 tout d’abord alors qu’ils devaient avoir l’avantageux créneau de 21h mais qui fut décalé en réponse au set interminable des GRATEFUL DEAD puis leur non-inclusion au film Woodstock pourtant décidée par John FOGERTY. Malgré ces événements contraires, CREEDENCE CLEARWATER REVIVAL, chantre de ce que l’on nomme peut-être expéditivement le swamp rock, ce mélange atypique de blues, country et rock psychédélique trempé dans les marais de la Nouvelle-Orléans sur lequel FOGERTY pose sa voix féline, livra un set impeccable d’une heure pour qui était encore en état de l’apprécier.

Heureusement, cinquante ans après, sortait finalement ce disque, document doté d’un son très propre exposant un groupe alors au sommet de son art – publiant la bagatelle de trois albums rien qu’en 1969 ! – et notamment sa section rythmique, brillante sur les deux moments décisifs du spectacle. Car sans surprise, les titres les plus massifs temporellement parlant sont les meilleurs, climaxes judicieusement disposés en conclusion d’une montée en température progressive assurée via les imparables "Bootleg", "Commotion" ou le solennel "I Put a Spell on You". Premièrement, "Keep On Chooglin’" déroule sa métrique parfaitement huilée agrémentée d’un solo d’harmonica du plus bel effet, créant un état quasi-hypnotique. Mais l’état hallucinogène atteint son apogée sur un "Suzie Q" d’anthologie, se munissant d’une partie instrumentale incendiaire entre noise et stoner, dans une tentative de peut-être recréer les dramatiques événements guerriers alors en cours à l’autre bout de la planète.

Le public pouvait faire un triomphe à C.C.R. Enfin, ceux étant encore réveillés aux petites heures du matin comme les nomme SINATRA. Mais après une telle performance, yeux et oreilles devaient être pleinement appareillés, et ce pas seulement grâce au LSD.

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   K-ZEN

 
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- John Fogerty (chant, guitare, harmonica, piano)
- Tom Fogerty (guitare, chant)
- Stu Cook (basse)
- Doug Clifford (batterie)


1. Born On The Bayou
2. Green River
3. Ninety-nine And A Half (won’t Do)
4. Bootleg
5. Commotion
6. Bad Moon Rising
7. Proud Mary
8. I Put A Spell On You
9. The Night Time Is The Right Time
10. Keep On Chooglin’
11. Suzie Q



             



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