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1989 Bleach
1991 5 Nevermind
1993 2 In Utero

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1994 1 Mtv Unplugged In New York
2009 1 Live At Reading

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1992 1 Incesticide
2002 Nirvana
 

1989 Bleach
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1992 Incesticide
1993 In Utero
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1996 From The Muddy Banks Of ...
2009 Live At Reading
 

- Membre : Foo Fighters, Them Crooked Vultures, Tony Iommi , Queens Of The Stone Age, Teenage Time Killers, Dave Grohl

NIRVANA - Mtv Unplugged In New York (1994)
Par PINHEAD le 2 Mars 2011          Consultée 7687 fois

Lac Washington : 5 avril 1994

Un homme est accroupi sur le sol de sa véranda. Il écrit, cherche ses mots, raye des phrases sur sa feuille. Il a le coeur lourd mais le visage impassible. Sa longue mèche blonde lui retombe sans arrêt sur le front.
Il referme son stylo, pose sa lettre sur le sol froid et la couvre d'un pot de fleurs. Puis il ramasse une seringue à sa gauche. Elle est pleine. En la regardant, il repense à sa vie, à sa femme, à sa petite fille. Un larme coule sur sa joue pendant qu'il enfonce l'aiguille dans son avant-bras. La pompe draine un peu de sang puis expulse la blanche, mal diluée, trop dosée.
L'homme s'allonge paisiblement, réfléchit quelque minutes. Son ventre ne lui fait plus mal comme d'habitude. Il peine à se retourner vers la droite, et saisit nonchalamment un fusil verni. Un très belle arme que son pote Dylan lui a offert.
L'homme prend une grande respiration, ferme les yeux, porte sa bouche sur l'extrémité de son fusil.

PAN!!!!

Sûrement le coup de feu le plus important de l'histoire du rock. La tête de Kurt Cobain heurte le sol, du sang coule de son oreille et de son crâne.
Kurt Cobain est mort : une lettre d'adieu, 1 milligramme et demi d'héroïne par litre de sang, et une balle dans la tête. Ce suicide marque le début d'une ère sombre pour la musique, marquée par la fin du 'classic rock'.

La musique est devenue commerciale. Les groupes jouent pour vendre et les maisons de disque éditent pour remplir les portefeuilles des grand patrons. Et même fini, NIRVANA se voit encore commercialisé et exploité par sa major qui est prête à pénétrer dans le prolifique sentier de la commercialisation posthume du groupe. Le dernier album du groupe avait été trop sombre, pas assez accessible pour faire exploser les ventes du groupe à la mort du chanteur.
C'est alors que Geffen décide de faire les fonds de tiroirs: compilations, inédits, coffrets collectors et autres raretés en tout genre prolifèrent sur la marché depuis la mythification du groupe et du chanteur.

Mais le premier objet de cet étalage posthume à voir le jour est un live quelque peu atypique : un Unplugged enregistré par le groupe dans les studios d'MTV. Le concept n'est pas nouveau (CLAPTON y a déjà enregistré un live avec le succès qu'on connaît): Un groupe électrique vient, le temps d'une émission, s'essayer à un concert composé de guitares acoustiques. L'image brutale du groupe serait ainsi ponctuée d'une touche de douceur et de sensibilité : un coup de maître pour Geffen.
La vue de la playlist déconcerte également : sur 14 morceaux, 6 reprises d'artistes plus (David BOWIE) ou moins (Meat Puppets, Vaselines) connus dont le chanteur était féru. Le reste des morceaux est extrait des albums du groupe. Ceux tirés de Nevermind et de In Utero sont répartis équitablement et Bleach est seulement représenté par le premier morceau.

Et quel morceau! Quelle interprétation! Le pop "About A Girl" du premier album prend toute son ampleur en acoustique. Autant la version studio n'est pas très spontanée, autant la version Unplugged est légère, douce. On redécouvre un tube raté sous un autre jour.
Les titres de Nevermind semblent avoir été écrits pour ce concert. Leur dimension pop leur permet une interprétation fluide et reposante. On doit d'ailleurs insister sur l'effort de réécriture des chansons effectué par le groupe qui n'hésite pas à modifier les partitions pour adapter son répertoire et pouvoir exploiter le maximum des possibilités que leur offre l'acoustique. Ainsi, "On A Plain" surpasse largement sa version studio et "Come As You Are" offre une approche différente mais toujours très accrocheuse. Et dire que "Polly" et "Something in The Way" gagnent énormément en intensité relève de l'euphémisme.

Cependant, le bât blesse à l'arrivé des Meat Puppets : le duo de l'Arizona vient tenir la guitare au groupe pour l'interprétation de ses reprises. "Oh Me" et "Plateau" sonnent un peu comme du remplissage. Mais on pardonne cette erreur de parcours devant la beauté de "Lake Of Fire", le coeur que Kurt Cobain y met et les solos de guitare acoustique joués par le groupe invité sont époustouflants.

Autres grands moments du live : les reprises de BOWIE et du Bluesman LEADBELLY (toutes deux sorties en single). Si "The Man Who Sold The World" reste le morceaux le plus connu de l'album, ma préférence va bien au vibrant final "Where Did You Sleep Last Night". Un hommage vibrant au chanteur oublié et pourtant tellement repris ("Black Betty", c'est lui). Le morceau atteint des sommets d'interprétation, et la voix écorchée de Kurt Cobain glace le sang.
Malgré l'approche acoustique du disque, la voix du blondinet est mise à rude épreuve, et parvient à toucher l'auditeur.
On peut de plus féliciter l'absence de tubes du groupes (hormis "All Apologies") qui permet à NIRVANA de se créer une identité hors de ses succès (pas de "Smells Like Teen Spirit" ni de "Heart-Shapped Box").

MTV Unplugged In New-York (mon dieu, que je hais ce titre !) est le testament commercial de NIRVANA. D'une beauté renversante, le groupe se met à nu et brise les conventions (présence de violons et d'accordéon) imposées à tous les groupes étiquetés 'grunge' contre leur gré. 5 millions d'exemplaires furent vendus rien qu'aux Etats-Unis, marquant le début du 'Nirvana-Business'. Finalement, les mots de Cobain empruntés à Neil YOUNG n'ont pas été respectés, Geffen brûlant à petit feu le cadavre d'une époque révolue au nom de la capitalisation.

It's better to burn out than to fade away.

4,5/5

Coup(s) de coeur : "Where Did You Sleep Last Night?"

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   (2 chroniques)



- Kurt Cobain (chant, guitare)
- Dave Grohl (batterie)
- Krist Novoselic (basse, accordéon, guitare)
- Pat Smear (guitares additionnelles)
- Lori Goldston (violoncelle)


1. About A Girl
2. Come As You Are
3. Jesus Doesn't Want Me For A Sunbeam
4. The Man Who Sold The World
5. Pennyroyal Tea
6. Dumb
7. Polly
8. On A Plai
9. Something In The Way
10. Plateau
11. Oh Me
12. Lake Of Fire
13. All Apologies
14. Where Did You Sleep Last Night?



             



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