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- Style : Tri Yann, Malicorne, René Werneer
- Style + Membre : Wurtemberg, Hubert Felix Thiefaine

MACHIN - Moi, Je Suis Un Folkeux... (1976)
Par MARCO STIVELL le 6 Mai 2011          Consultée 4918 fois

Alain et Tony, les frères Carbonare sont avec Jean-Pierre Robert à l'origine de ce groupe au nom emblématique en bonne place parmi les meilleurs que le folk français des années 70 ait comptés. Le premier avait déjà joui d'une tournée internationale, mais à ce moment-là le folk le plus à l'honneur était le celtique et cette tournée était précisément celle de l'album Chemins de Terre d'Alan Stivell. Les Francs-comtois sont décidément très forts, car après Ange, figure majeure du rock progressif de l'hexagone, voici que débarque MACHIN en cette fin de belle année 1975, avec sa petite armada de multi-instrumentistes pour le moins très, très doués (mais c'était une caractéristique du genre alors...). Le premier album, Moi, je Suis un Folkeux... ne paraît qu'un an plus tard. Notons qu'entretemps, MACHIN aura constitué le premier groupe dont s'est entouré le chanteur Hubert-Félix Thiéfaine...

MACHIN possède un nom emblématique donc. Si les autres formations folk importantes de l'époque comme MALICORNE et MÉLUSINE (ça fait beaucoup de "m") ont eu pour la plupart tendance à choisir des noms bucoliques et ou enchanteurs, les frères Carbonare et leurs acolytes ont opté pour un patronyme à la fois amusant et tout aussi accrocheur. Il les représente parfaitement bien car le folk pratiqué par MACHIN ne peut pas vraiment être qualifié de sérieux. Bien sûr, ça joue et fort, mais la dose d'humour est beaucoup plus grande que chez d'autres groupes frères. Les textes sont souvent hilarants, ou donnent simplement le sourire, preuve que le folk a en dehors des danses la force d'attirer un plus large public si l'on sait comment s'y prendre. Et MACHIN a tout comme MALICORNE eu l'idée d'introduire de l'électrification à dose plus ou moins forte, cf. le pont déjanté de "Moi, je suis un folkeux" (la chanson) qui est on ne peut plus... rock.

Cependant, on considèrera ce premier album comme l'album le plus sérieux parmi les trois qu'ait publiés le groupe durant les années 70. Il est non seulement le meilleur, mais aussi le plus recommandable pour aborder cette courte carrière. Le fait est que Moi, je suis un folkeux... contient, outre les facéties folk ou rock du groupe ("Les Trois Belles Filles", le break de "Le Reel des petits coeurs", le pont de la chanson-titre) une ambiance particulière. C'est dans son contenu que l'on trouve les plus beaux morceaux calmes, à commencer par le mélancolique "L'Automne", augmenté d'une superbe partie de piano par Alain Carbonare, ainsi que par "Ma Mie", ballade magnifiée par la beauté de l'arrangement et celle de la voix chaude de Jean-Pierre. N'oublions pas non plus le très beau "Je suis allée au Puits ma mère", son violon caressant, sa mélodie et ses "la la la" réjouissants.

En parlant de violon et de réjouissance, "Le Reel des petits cœurs" arrive à point nommé pour nous plonger dans une bonne danse rapide nordique (le reel précisément) dont l'air n'est pas sans rappeler le "Ian Morrison Reel" repris par Alan STIVELL, pour faire un lien avec Alain Carbonare. La face B du vinyle fait aussi très fort avec en introduction cette "La Marche du roy Louis", mélange de folk et de musique médiévalo-baroque du plus bel effet. Les synthétiseurs, assez discrets sur le reste du disque, constituent un élément de choix pour ce titre ainsi que pour "Ma Mie". Le doux psaltérion y dévoile lui aussi tout son charme. Même constat pour le folk-rock de "Prélude et Suite" construit autour d'un thème du compositeur Claude GERVAISE (XVIe siècle), en plus épique encore. Les garçons de MACHIN sont très forts pour cela. Citons encore "Le Raton bleu", empreint de ce subtil et noble genre que l'on nomme rock progressif, et qui devrait ravir plus d'un amateur de ces riches années 70.

Ce disque renferme sur dix morceaux un bon paquet de pépites qui lui permet de rentrer aisément au panthéon du folk-rock français au même titre que L'Habit de Plumes de René WERNEER. On peut juste peut-être regretter un ou deux petits détails, dont "Fouit, Doing", agréable morceau de guitare mais qui ne représente pas franchement la fin à laquelle on s'attendait, ainsi que l'humour un peu trop "poussé" parfois (le pont de la chanson-titre) et c'est pour ça que je ne mets pas la note maximale.

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   MARCO STIVELL

 
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- Jean-pierre Robert (guitares, dulcimer, chant, sifflet)
- Gilles Kusmeruck (violon, orgue, piano, mandoline, chant, carillon)
- Jean-paul Simonin (batterie, percussions, chant)
- Tony Carbonare (basse, psaltérion, synthétiseurs, chant)
- Alain Carbonare (orgue, piano, synthétiseurs, chant)


1. Les Trois Belles Filles
2. Je Suis Allée Au Puits Ma Mère
3. Le Reel Des Petits Coeurs
4. Ma Mie
5. Moi, Je Suis Un Folkeux
6. La Marche Du Roy Louis
7. Prélude Et Suite
8. L'automne / Suite En Do Mineur à Votre Lettre Du 2
9. Le Raton Bleu
10. Fouit, Doing



             



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