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MACHIN - Tout Folkant (1977)
Par MARCO STIVELL le 26 Avril 2011          Consultée 3510 fois

Continuons un peu dans le monde des vieux vinyles jamais réédités qui n'intéressent personne à part de gentils collectionneurs dans mon genre. Après tout, il y a pas mal de pépites pour qui apprécie cette période bénie des années 50-70, voire avant ou après...

Arrive ainsi en 1977 le second album du groupe MACHIN, Tout Folkant. Le groupe est, par rapport au premier opus, passé de l'état de quintet à quatuor, Alain Carbonare ayant choisi de se consacrer au joli métier de la lutherie (il avait à ce titre fabriqué les dulcimer et psaltérion que l'on pouvait entendre sur Moi, je Suis un Folkeux). En revanche, son frère Tony, Jean-Pierre Robert, Gilles Kusmeruck et Jean-Paul Simonin sont bien décidés à continuer. Toujours flanqués de Angel Carriqui aux paroles rappelons-le, purement humoristiques, les garçons de MACHIN nous livrent cette nouvelle fournée qui, après une aussi belle mise en bouche, se révèle hélas quelque peu décevante.

Le fait est que le disque commence d'une manière qui aurait de quoi nous rassurer, loin des considérations d'une possible baisse de régime car trop proche temporellement parlant d'un premier album aussi réussi. Il faut dire que les trois premiers morceaux ont de quoi faire mouche. "Y a Rien Qui Va" donne d'emblée le sourire avec ses parties chantées façon chant grégorien mais polyphoniques, ainsi que des décollages rock de haute volée. "Sur les Bords de l'Ognon", composition de Tony Carbonare (Tout Folkant est lui aussi d'essence principalement originale et rien qu'un tout petit peu traditionnelle), nous enchante avec sa vague de synthé avant de nous surprendre par un développement un peu fou-fou qui n'est pas sans rappeler certains travaux du groupe Yes, pour ce qui est de la partie de clavier surtout. "Nenni ma Foi" et son thème rock sont clairement satisfaisants. Cependant c'est dès ce titre que l'on sent qu'il manque un petit quelque chose et la suite ne fera que nous confirmer ce sentiment.

Si l'enchaînement "Sur la Route de Rome" / "La Danse du Canif" remonte dans notre estime notamment grâce à cet instrumental vibrant où le violon et la guitare électrique se suivent de près, ça commence à se gâter avec "Der Tragiken Walzer". Il ne faut pas croire que je suis coincé du derrière, j'apprécie les marques d'humour en musique (n'est pas fan de Renaud qui veut, pour rester dans les grands artistes français), c'est juste qu'on a l'impression sur Tout Folkant que cet humour prend les rênes, plus sûrement que la musique. Peut-être est-ce parce que l'on ne pouvait qu'être charmé par les morceaux mélancoliques de Moi, je Suis un Folkeux, en tout cas, on dirait que MACHIN a voulu rompre (quasi-)totalement avec ça pour mettre l'accent sur les délires. Et ils en ont mis un aigu, carrément. "Der Tragiken Walzer", "La Gig à P'tit Louis", "Le Pauvre m Bi-jambiste" et "I Eat Chewing Gum, Cause it's Very Good" ont pour vocation de donner le sourire, on peut même dire pour cette dernière chanson que c'est son seul intérêt. Sur la ballade rétro "Le Pauvre m Bijambiste", comme sur la petite valse "Der Tragiken Walzer" et son chant yodelisant, en passant par l'accordéon festif de "La Gig à P'tit Louis" sans oublier les facéties d'autres chansons, le côté humoristique l'emporte sur le corps de la musique qui du coup semble nettement moins passionnante. Ca s'écoute très agréablement mais ce n'est pas ce qui fait que l'on ressortira Tout Folkant souvent, et cela représente quand même au moins la moitié de l'album...

Autant dire qu'il faut se concentrer sur ce qui reste, le début du disque principalement ainsi que les deux morceaux qui arrivent à relever le niveau de la seconde face, à savoir "Las, j'ai Rêvé", le plus fidèle au premier opus, ainsi que le médiévalisant "Ainsi Chantait Chodefroy de Gouillant", lui aussi très proche d'un esprit "progressif". Tout Folkant se savoure encore pour les notes bidonnantes qui accompagnent les textes de chansons. Mais on va dire que ceci n'est que de la petite valeur ajoutée n'est-ce-pas ? Le groupe force la sympathie, y compris pour sa musique, mais brisons-là, ce deuxième album reste le moins efficace de la petite discographie.

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   MARCO STIVELL

 
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- Tony Carbonare (basse, psaltérion, synthétiseur, mandole, chant)
- Gilles Kusmeruck (violon, orgue, piano, synthétiseur, accordéon diat)
- Jean-paul Simonin (batterie, percussions, trompette, chant)
- Jean-pierre Robert (guitares, saxophone, flûte irlandaise, ukulélé, bo)


1. Y A Rien Qui Va
2. Nenni Ma Foi
3. Sur Les Bords De L'ognon
4. Sur La Route De Rome
5. La Danse Du Canif
6. Der Tragiken Walzer
7. Las, J'ai Rêvé
8. La Gig à P'tit Louis
9. Le Pauvre M Bi-jambiste
10. Ainsi Chantait Chodefroy De Gouillant
11. I Eat Chewing Gum, Cause It's Very Good



             



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