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2003 The Mermaid Kiss Album
2007 Etarlis
2012 Another Country

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2006 Salt On Skin
 

- Style : Mostly Autumn, Iona
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MERMAID KISS - Etarlis (2007)
Par MARCO STIVELL le 28 Juin 2011          Consultée 2702 fois

Il vient un moment dans la carrière d'un groupe comme MERMAID KISS où tout le talent de chacun de ses acteurs et toute la qualité musicale choisissent de s'exprimer de manière encore plus forte, d'exploser à travers un monstre de beauté et d'émotion, une oeuvre particulière, celle que l'on ose à peine aborder et réaborder même en l'ayant souvent écoutée. Monstre ? Le mot n'est-il pas un peu "lourd", surtout pour une telle ode à la sensibilité féminine (bien que la musique vienne surtout d'hommes) ? C'est là tout le savoir-faire de MERMAID KISS, le fait d'arriver à rendre un mot chargé jusque dans sa forme complètement et irrésistiblement superbe. D'ailleurs, la sirène ("mermaid") n'est-il pas un beau monstre ?

Cette oeuvre, c'est Etarlis. Le premier album était stupéfiant de réussite et le Salt on Skin EP un intermède de choix, ayant permis de mieux attendre ce nouveau bébé, un disque en or 312 carats. Etarlis est un concept, issu d'une histoire écrite il y a quelques années par la chanteuse Eveln Downing et le guitariste Jamie Field racontant le voyage de deux amies, Anna et Gerri à travers l'inquiétante et imprévisible contrée qui donne son nom à l'album. Une histoire fantastique, impossible d'en douter en ayant connaissance d'un tel univers musical, et ce troisième opus est bien décidé à surclasser les deux autres réunis par un mélange classieux de rock progressif mélodique et d'émotions en tout genres.

Plutôt que de faire une analyse classique et détaillée de chaque titre, je vais survoler chacun d'entre eux en en retirant la moelle, le meilleur - quoique vous risquez de trouver que ça ne change rien en fait, et vous aurez raison -. L'album entier est dominé par les claviers, et le "Prelude" tient à nous l'annoncer (avec une harpe, ouais !). Des sons rappelant les eighties surgissent pour ouvrir "A Different Sky", puis le morceau part dans un trip rock progressif avec guitares mélodiques, orgue Hammond et vague de synthé à l'avenant. La ballade "Walking With Ghosts" et le sombre planant "Dark Cover" mettent bien en valeur les capacités de Evelyn Downing, tout en arrivant à rendre sa voix plaintive encore plus belle et agréable que d'habitude. La flûte s'y taille elle aussi de jolies parts. Sur "Nowhere to Hide", on retrouve cette chère Kate Belcher, dans un univers en changement, passant progressivement à une tourmente inattendue (contraste saisissant avec la début chanté !) où les nappes et effets superposés se taillent la part du lion. La guitare joue sur les harmoniques, les programmations sont légères. Ce titre de sept minutes représente le passage à travers une sorte de tempête musicale d'une portée incroyable. "Siren Song" (toujours avec Kate Belcher) permet de faire une petite pause entre deux poids lourds, petite chanson plus ou moins lancinante avec guitare acoustique, flûte, nappes, accordéon même et ambiances séduisantes.

"A Sea Change" démarre comme une ballade irlandaise chantée de manière sublime par Evelyn, puis Troy Donockley de Iona fait une apparition de choix, faisant dialoguer sa cornemuse avec le cor anglais. Après une nouvelle petite (on est dans un morceau bien prog) ballade, c'est Jonathan Edwards de l'ancien Karnataka (aujourd'hui Panic Room) qui vient un peu faire zozoter son synthé. Le monde est petit, ce ne sont que des guests inattendus et sympathiques. "A Sea Change" reste assez planant dans son ensemble, chaque partie dure un temps infime, mais le tout reste assez abouti. Je m'attarde un peu sur "Shadow Girl". Cette chanson est celle que j'attendais, en tant que mise en valeur idéale de la voix de velours de Kate Belcher. Douce, feutrée, c'est l'accalmie rêvée pour un tel disque, les couplets et refrains sont magnifiques, le pont troublant (le hautbois est un instrument tel que même s'il ne joue que trois notes, ça reste fabuleux)... Bref, une chanson parfaite, la meilleure du disque sans doute, et qui aura valu une jolie récompense à son interprète. Merci MERMAID KISS. "Beat the Drum" arrive ensuite comme le single potentiel d'Etarlis (en ayant toujours un esprit prog, on s'entend), efficace et entêtant, l'étirement sur six minutes étant justifié. "Crayola Skies", dans la lignée de "Shadow Girl", mais chanté par Evelyn Downing et légèrement plus pop, est le deuxième temps le plus fort du disque. Hyper-aéré et rêveur, la mélodie chantée est magnifique et les arrangements une nouvelle fois fort a-propos. Enfin "The City of Clouds (Qway-Lin)" signe l'arrivée au bout du voyage, dans une telle béatitude que la liesse, en restant dans un ton modéré très mermaidkissien, est célébrée sur pas moins de dix minutes. C'est en fait une chanson à rallonge, avec le même motif répété ad-lib pour bien signifier qu'il faut et ce malheureusement, redescendre sur terre sous peu. Pourtant ces cloches, ces murmures, hmmm...

J'en ai dit plus que prévu, mais comment faire autrement avec un tel disque ? Sur près d'une heure de musique, aucun faux pas, que du grandiose dans l'élancé comme le plus confidentiel. Dire que c'est le résultat que l'on pouvait attendre en tant qu'album de la maturité serait un euphémisme. Les cordes, représentées par les guitares ont beau être discrètes (je dis ça pour ceux qui pensent que le rock, voire la musique n'est l'oeuvre que de cet instrument), comment résister à cette avalanche de claviers et ce velouté d'instruments à vent bois (flûte, hautbois, cor anglais) ? Pour sûr, MERMAID KISS signe là son premier grand chef-d'oeuvre, en espérant que ce ne sera pas le dernier. A l'heure qu'il est, Evelyn Downing n'est plus de la partie, mais le groupe a encore de beaux jours devant lui.

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   MARCO STIVELL

 
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- Evelyn Downing (chant, choeurs, flûte)
- Jamie Field (guitares, choeurs)
- Andrew Garman (claviers, basse, batterie, percussions)
- Nigel Hooton (guitares)
- + Kate Belcher (chant, choeurs)
- Wendy Marks (hautbois, cor anglais, flûtes à bec)
- Troy Donockley (cornemuse irlandaise)
- Jonathan Edwards (solo synthétiseur)


1. Prelude
2. A Different Sky
3. Walking With Ghosts
4. Dark Cover
5. Nowhere To Hide
6. Siren Song
7. A Sea Change
8. Shadow Girl
9. Beat The Drum
10. Crayola Skies
11. The City Of Clouds (qway-lin)



             



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