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PUNK-ROCK CELTIQUE  |  STUDIO

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DROPKICK MURPHYS - Going Out In Style (2011)
Par GEGERS le 14 Mars 2011          Consultée 4580 fois

Un concept-album, c'est rock. Un concept-album narrant la belle histoire d'une famille modèle, c'est pas rock. Un concept-album mettant en scène un personnage fictif sur lequel semblent s'acharner tous les malheurs du monde, c'est encore plus rock. Tommy, Ziggy Stardust, ces mecs là n'ont existé que dans l'imaginaire pollué par les drogues dures de leurs géniteurs respectifs, et c'est rock. Un groupe de punk-celtique qui sort un concept-album centré autour d'un personnage fictif c'est... possible ? Cela voudrait dire que ces poches, buveurs de bières invétérés auraient autre chose qu'un simple petit pois dans leur cerveau engourdi par la débauche de décibels et les vapeurs de houblon ? Mais si une telle nouvelle venait à se savoir, elle aurait sans doute plus d'impact que la découverte d'une civilisation extraterrestre. Un peu comme si le musicien de punk celtique prenait conscience que non, la réalisation d'un album n'est pas seulement un prétexte pour repartir en tournée et lever le coude avec les potos, mais peut avoir une finalité en soi : accoucher d'une œuvre d'art. Ce secret, partagé jusqu'alors par quelques initiés tels Flogging Molly ou Fiddler's Green, semble se répandre doucement dans cette communauté, et atteint aujourd'hui les DROPKICK MURPHYS.

Étrange, car ces mecs-là ont de la bouteille, c'est le cas de le dire. Fleuron de la scène punk celtique américaine, le groupe est une machine bien huilée qui depuis 1996 trimballe sa musique inspirée notamment des Pogues et des Clash sur les routes des States et d'ailleurs. Mais ce nouvel et septième album, le combo a décidé de le peaufiner tout particulièrement, en faisant donc un concept-album basé sur la vie et la mort du personnage imaginaire Cornelius Larkin, immigrant irlandais vétéran de la guerre de Corée et symbole d'une Amérique faite de classes moyennes et de petites gens qui n'ont pas souvent voix au chapitre. Audacieux, et réussi !

Que les punks à crête se rassurent : point de longues envolées instrumentales, d'intros et d'outros symphoniques ou de longues plages ambiancées entre les morceaux, qui agrémentent souvent ce type d'albums. Comme à son habitude, le groupe de Boston assène un punk rock compact et rageur, mêlant énergie débridée et mélodie de tous les instants. Mais cette fois-ci, il y a ce petit plus, cette cohésion thématique qui force l'auditeur à ressortir l'album plus souvent qu'à l'accoutumée. Going Out in Style nous narre donc l'histoire de cet anti-héro au destin tragique (le groupe pousse même le concept jusqu'à présenter l'avis de décès de son personnage dans le livret...), témoin de son époque et sorte d'immigrant-témoin dans l'Amérique des années 40 et 50. La musique, elle, n'offre que peu de nouveautés : brûlots punks se taillent inévitablement la part du lion, à grands renforts de choeurs virils, de cornemuse et de mandoline affutée. « Hang 'em high », « Going out in style », « The hardest mile » ne surprendront donc aucunement toute personne connaissant un minimum le style, mais confortent les DROPKICK MURPHYS dans leur position de leader d'une scène punk-celtique américaine foisonnante.

Sur 45 minutes de musique, le risque est donc de lasser. Mais le combo, fort de son expérience, use de ses ressources et de ses contacts pour varier son propos. Deux petits coups de bigot, et qui débarque ? Fat Mike (NOFX), pour pousser quelques cris intempestifs sur « Going out in style », mais aussi et surtout le Boss himself, Bruce Springsteen, qui vient agrémenter de ses vocalises rugueuses « Peg O' my heart », petite sucrerie punk débridée et passe-partout aux réminiscences des Clash, et qui s'impose d'elle-même comme un des meilleurs moments de l'album. N'hésitant pas à délaisser son punk « à boire » le temps de quelques morceaux plus sombres et complexes (dont l'excellent « Broken hymns », pièce-maîtresse de l'opus, toute en progression), les DROPKICK MURPHYS parviennent à se renouveler et à apporter une fraîcheur nouvelle à un style ultra-balisé. Toujours mordant et revendicatif (le politisé « Deeds not words » et ses cornemuses patriotiques), le groupe ne se vend en aucune manière, et agrémente au contraire sa musique d'un intérêt supplémentaire, tour de force qui lui permet de signer avec ce Going Out in Style un des albums de punk-celtique les plus intéressants depuis le début de la décennie. Malgré un final légèrement décevant (ah, l'inévitable « Irish Rover », traditionnel irlandais repris environ 10 000 fois), la cuvée 2011 des MURPHYS a décidément bon goût. Tout cela mérite bien une nouvelle tournée arrosée de houblon, le tout à la santé de Cornelius Clarkin !

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   GEGERS

 
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- James Lynch (guitare, chœurs)
- Al Barr (chant)
- Ken Casey (basse, chant)
- Matt Kelly (batterie, chœurs, bodhrán)
- Scruffy Wallace (cornemuse, tin whistle)
- Tim Brennan (guitare, accordéon)
- Jeff Darosa (mandoline, guitare acoustique, banjo)


1. Hang'em High
2. Going Out In Style
3. The Hardest Mile
4. Cruel
5. Memorial Day
6. Climbing A Chair To Bed
7. 1953
8. Deeds Not Words
9. Take 'em Down
10. Broken Hyms
11. Sunday Hardcore Matineee
12. Peg O' My Heart
13. The Irish Rover



             



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