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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1970 Sacrifice
1971 Black Widow
 

- Style : Coven

BLACK WIDOW - Sacrifice (1970)
Par JOVIAL le 29 Septembre 2011          Consultée 2516 fois

Le monde du rock a toujours entretenu pour l’occultisme une sorte de passion mystique. Au plus profond de ses origines, le bluesman Tommy Johnson racontait déjà avoir vendu son âme au diable en échange de la maîtrise parfaite de son instrument. Dans les années 60 et 70, les artistes de hard, progressif ou rock tout court en reprennent l‘héritage et des groupes comme les Beatles, les Rolling Stones, Led Zeppelin, Aphrodite’s Child, AC/DC, Judas Priest et bien sûr Black Sabbath insèrent dans leurs textes, pochettes ou shows des références occultes ou ésotériques. Mais, mis à part peut-être Coven, nul n’allèrent aussi loin que les Britanniques de BLACK WIDOW. Tandis que certains chantaient leur sympathie pour le diable, faisaient un sanglant sabbat sanglant ou rachetaient le manoir d’Aleister Crowley, le groupe de Leicester lui, utilisait pour écrire ses textes de vieux grimoires poussiéreux achetés aux puces, sacrifiait une femme nu durant leurs concerts à l’aide d’un couteau béni par Alex Sanders himself et, selon la légende, était surveillé de très près par le FBI qui veillait sans doute à ce que leurs représentations n’attisent pas la colère de Satan et de ses potes. En gros, BLACK WIDOW, contrairement aux autres marioles, ne rigolait pas. Leur premier album en est d’ailleurs la meilleure des preuves : les textes sont bourrés de références occultes, de la Clavicule de Salomon aux Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, en passant par les traditionnelles incantations démoniaques et autres messes noires, dont le groupe semblait particulièrement connaisseur. Sacrifice est d’ailleurs un album-concept, racontant l’histoire d’un jeune sorcier effectuant une série de rituels rigolos pour ressusciter sa compagne, le démon Astaroth (le grand trésorier des Enfers brrrrr!). Bon d’accord, je suis assez insensible à tous ce folklore un peu bidon (même complètement bidon) et si j’ai toujours trouvé les prestations scéniques de la Veuve Noire à la limite du ridicule, le groupe en lui-même ne m’est pas pour autant désagréable, bien au contraire.

Sans avoir jamais rien entendu de BLACK WIDOW et en ne se basant que sur ce que je viens de vous dire, on s’attend sans doute à entendre une musique très sombre, pesante et viscérale. Un cauchemar de notes toutes plus sombres les unes que les autres, un chant torturé à en faire crier la voisine, du black metal avant l’heure ! STOP. Non. Nos six bonhommes se contentent de jouer du rock progressif, en désaccord total avec les thèmes qu’ils abordent dans le même temps. Un rock progressif parfois un peu jazzy, très peu hard rock (j’ai jamais compris comment certains pouvaient le considérer comme un frère de Deep Purple), et, il faut se l’avouer, sans grande originalité. Mais, car il y a mais, la musique de BLACK WIDOW est tout de même très sympathique. Un peu maladroite d’accord, mais qui résistera aux joyeuses « In Ancient Days » (et son excellente intro pour le coup très lugubre), « Way to Power » et « Attack of the Demon » ? Pas de quoi se cogner la tête contre son clavier non plus, mais le tout s’écoute plutôt bien, malgré quelques petits temps morts sur « Conjuration », qui me rappelle la BO des vieux films italiens des années 70, et surtout « Seduction », qui ne me séduit pas du tout (haha). Souvent rapproché du style de Jethro Tull, en particulier à cause d’interminables soli de flûte, la musique de BLACK WIDOW compte également ses quelques perles : l’immense morceau titre (11 minutes) tout d’abord, et son instrumental en forme de rituel un peu psyché, auquel je préfère néanmoins le classique des classiques du groupe : « Come to the Sabbat ». Cette chanson est sans doute la seule qui arrive à concilier sa musique à son thème sataniste et, en l’écoutant, l’on s’imagine très bien Kip Trevor se tortiller en convulsions nerveuses et de plus en plus frénétiques sur son refrain devenu célèbre, le fameux « Come, come, come to the sabbat, come to the sabbat, Satan’s there !», qui m’a toujours réellement pris aux tripes. Un sacré bon morceau c’est certain, que l’on peut facilement considérer comme le meilleur de BLACK WIDOW.

Néanmoins, Sacrifice a très mal survécu à l’épreuve du temps, et sa musique peut très vite se révéler un peu désuète si l’on n’y fait pas attention. Les premières écoutes en décevront plus d’un, mais je garde personnellement un très bon souvenir de cet album, qui malgré les défauts cités plus haut, garde son petit charme. À s’écouter donc de temps en temps, sans se prendre la tête, tranquille quoi.

3/5

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- Jim Gannon (guitares)
- Zoot Taylor (claviers)
- Kip Trevor (chant)
- Clive Jones (flûte/saxo/clarinette)
- Bob Bond (basse)
- Clive Box (batterie/percussions)


1. In Ancient Days
2. Way To Power
3. Come To The Sabbat
4. Conjuration
5. Seduction
6. Attack Of The Demon
7. Sacrifice



             



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