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2011 R€volu$ion

NEMO - R€volu$ion (2011)
Par MARCO STIVELL le 23 Juin 2011          Consultée 2717 fois

NEMO est bien dans la mouvance du prog-rock des années 2000 tendance Porcupine Tree, Spock's Beard et d'autres, mais il s'agit d'un groupe bien de chez nous, français et chantant en français. Le succès du groupe est allé croissant depuis sa création et sa production aussi riche que régulière, preuve de l'intérêt toujours fort du public pour cette musique certes pas atypique, mais toujours (au moins) intéressante. NEMO, réalisant l'esquisse d'un nouveau monde pas forcément "imaginé", nous convie à un nouveau voyage conceptuel et musical, que je ne me force même pas de suivre avec attention. C'est de rigueur naturelle on va dire.

"Liberté, Egalité, Insurrection". L'album commence avec un superbe phrasé de piano, pourtant tout simple, et qui introduit une ambiance à la Porcupine Tree, même si ce n'est peut-être pas l'influence principale du groupe. La guitare nous annonce le meilleur pour ce prélude certes court, mais déjà très significatif.

"Je Suis un Objet". Des guitares clean funky ouvrent ce titre et l'on se laisse emporter dans un tourbillon musical en 7/8. On retrouve avec plaisir la voix de JP Louveton chantant entre complainte et cynisme un texte sombre, bien à l'image des précédentes oeuvres du groupe. Les grosses guitares rentrent finalement et renforcent la folie du titre. Le groupe revient à quelque chose de plus carré pour un passage évanescent assez magnifique. La fin leur permet de s'enfoncer un peu plus sur le sentier de la perdition.

"R€volu$ion". On reste dans une tendance rock énergique, plus entraînante. Après tant d'évocations de mondes perdus, les sujets se soulèvent enfin. Les choeurs invectifs sont de mise sur le refrain. La musique prend une ampleur considérable dans sa partie instrumentale très inspirée. Le passage où JP chante simplement accompagné du synthé est très fort aussi.

"Aux Portes du Paradis". L'ambiance qui nous est suggérée au tout début (symbolisant sans doute la mort) n'invite guère à s'y croire, mais très vite une flûte et une harpe doucereuse s'installent. Cet "exercice" de séquence éthérée instrumentale fait aussi la richesse de la musique de NEMO et l'on s'en délecte à foison.

"Seul Dans la Foule". La transition est bien amorcée avec cette guitare en mode clean. Le mort se réveille dans un monde encore tout en nuances, toujours livré à lui-même, pauvre hère dans une jungle humaine hostile. La musique laisse se dégager une impression de flottement que même la batterie tranchante ne parvient pas à estomper. Une nouvelle fois, c'est une réussite. Le tout se densifie, et l'on retrouve le souffle "hard". Cette longue partie instrumentale se révèle essentielle et installe toute une ambiance (ah ces synthés, cette basse, cette guitare...) Et on termine encore sur une note désespérée...

"Chiens en Laisse". Nouvelle rythmique assymétrique, la force morceau réside en particulier dans sa partie centrale où les voix se confondent par-dessus la guitare, puis sur le développement vibrant qui suit, avec ce solo déchirant qui utilise idéalement le shred. Et vive le mellotron !

"Loin des Yeux - Barbares Parties VIII à XII". Une suite de vingt-cinq minutes qui prolonge l'aventure du morceau de l'album précédent. La VIIIème partie est vitaminée, enchaîne délires rythmiques complexes et mini-séquences plus mystiques. La IXème est chantée et propose un texte de nouveau désabusé face à un monde inique sur une ambiance semi-planante (ne serait ce beat) qui se densifie, le synthé remplaçant vite le piano. Son solo est d'ailleurs très tourmenté, idéal pour une telle situation. Le cri poussé à la fin et l'atmosphère qui se dégage ensuite sont superbes. La Xème partie reprend des idées de la VIIIème avec autant de panache, ce qui reste fort appréciable. Le piano doucereux nous conduit vers la XIème, où la guitare domine, pour nous offrir une accalmie très mélodique. Une cornemuse fait une apparition inédite et superbe, le dialogue avec la guitare est particulièrement puissant. Et la dernière partie permet de conclure sur une note rock chantée où voix et instruments jubilent.

"Notes Pour Plus Tard". Une vague de synthé et un piano apportent une note plus optimiste. Bien que le texte ne le soit pas, la couleur musicale permet de conclure le disque sur une pour le moins très belle note.

Conclusion. Recette inchangée donc, mais NEMO n'a effectivement pas perdu la main, ni l'inspiration depuis l'expérience Si. Une inspiration qui semble inépuisable. Plus évident que le précédent Barbares, R€volu$ion ravira les fans du groupe autant que les amateurs de rock progressif moderne.

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   MARCO STIVELL

 
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- Jean-pierre Louveton (guitares, chant)
- David Amyslowki (guitares, choeurs)
- Lionel B. Guichard (basse, choeurs)
- Guillaume Fontaine (claviers, choeurs)
- Jb Itier (batterie, choeurs)


1. Liberté, Egalité, Insurrection
2. Je Suis Un Objet
3. R€volu$ion
4. Aux Portes Du Paradis
5. Seul Dans La Foule
6. Chiens En Laisse
7. Loin Des Yeux - Barbares Parties Viii à Xii
8. Notes Pour Plus Tard



             



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