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ROCK NéO-PROGRESSIF  |  LIVE

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- Style : Marillion, Iq, Pallas

TWELFTH NIGHT - Live At The Target (1981)
Par MARCO STIVELL le 21 Mars 2017          Consultée 1588 fois

On attribue à MARILLION l'étendard du courant rock néo-progressif des années 80. Il y a pourtant, au même moment et au prix d'un parcours encore plus touffu à l'origine, un groupe meilleur techniquement et qui propose une musique similaire et riche en émotions elle aussi. TWELFTH NIGHT préfère mettre Shakespeare en exergue plutôt que Tolkien et au moment de son premier disque véritable (depuis 1979, des démos sont enregistrées mais non abouties), il est un groupe instrumental.

Pourtant, le noyau dur composé d'Andy Revell (guitare etc), Brian Devoil (batterie), Clive Mitten (basse etc) et Rick Battersby (claviers) a déjà été complété par Geoff Mann, chanteur et artiste peintre qui travaille alors pour eux en tant que roadie. Le groupe, formé à l'université, abrite même une chanteuse pendant quelques semaines, Electra MacLeod, une Américaine que l'on peut entendre sur certaines démos, pour un résultat des plus enthousiasmants !

TWELFTH NIGHT, toujours en mouvement pour l'heure donc, publie un premier disque non seulement instrumental, mais un live en prime. Concert enregistré au pub The Target, à Reading, il reprend certaines chansons enregistrées en démos, dont le fameux "Sequences", pièce-maîtresse de ce groupe novateur.

On connaît la situation du rock progressif à la fin des années 70, saigné par le punk et le disco ainsi que par une critique journalistique sans pitié, encore défendu toutefois et avec plus ou moins de bonheur par YES, GENESIS et quelques autres dinosaures. CAMEL vivote, VAN DER GRAAF GENERATOR se meurt, KING CRIMSON n'est pas encore rené de ses cendres, THE ENID est trop confidentiel, l'âge d'or du Canterbury est dépassé... Il y a bien des petits jeunes talentueux comme AUTUMN ou HAPPY THE MAN qui perpétuent la tradition classique sans parvenir à s'ancrer durablement dans l'histoire.

TWELFTH NIGHT, suivi de près par MARILLION, apporte donc une aura salvatrice, autant qu'un esprit novateur, qui plait ou déplait fortement aux puristes, en tout cas ne laisse pas différent, et qui séduit la jeune génération. On parle bien de la génération rock, nourrie de punk, du post-punk, de la new-wave éventuellement et des évolutions récentes du hard-rock/heavy-metal. Comme ses pairs, le combo de Reading emploie un son mordant et haché, parfois rapproché du style "New wave of british heavy metal", ce style mené par les SAXON/IRON MAIDEN et qui conduit ensuite au thrash.

La grande distinction, c'est l'apport de claviers. On vous a dit rock progressif... Rick Battersby, comme ensuite Mark Kelly, Clive Nolan etc rendent naturellement hommage à Rick Wakeman, Tony Banks et leurs maîtres, par leurs choix sonores principalement aux synthétiseurs, leurs gammes déroulées en soli savants et qui s'adaptent aux compositions épiques. Le musicien de TWELFTH NIGHT montre sur ce live combien le doigté peut-être exigeant dans cette musique certes bavarde (à plus forte raison quand il faut pallier l'absence de chanteur) mais riche et souvent passionnante, comme dans les circonvolutions de la partie rock au début de "Sequences".

Les choix peuvent aussi être contestables, comme par exemple sur "After the Eclipse" où les arpèges sont laborieux et où le son trop sec du Minimoog se voit surmixé par rapport à la rythmique. Cependant, Live at the Target est déjà un bon cru. Les trois autres musiciens ne sont pas en reste. Même si la batterie de Brian Devoil use d'effets martiaux et lutte pour garder le tempo parfois, c'est plus convaincant que ce que fait Mick Pointer pour MARILLION, et le bassiste Clive Mitten n'a rien à envier à Pete Trewavas, sinon l'estime qu'on lui porte.

Ce qui fait la force de TWELFTH NIGHT, ce sont quelques influences médiévales revisitées, et surtout cette ambiance fantastique que même la pochette dévoile pour notre plaisir, quasi science-fiction, dans la lignée des meilleurs moments de BLUE ÖYSTER CULT à la même époque, voire de PINK FLOYD pour le côté spatial. Le son réverbéré, les nappes de claviers, les cymbales et la basse mélodique, les arpèges de la guitare lunatique, la beauté de certaines parties, tout cela donne fortement envie d'y revenir.

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   MARCO STIVELL

 
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- Brian Devoil (batterie, percussions)
- Clive Mitten (basse, claviers, guitare classique)
- Andy Revell (guitares électrique et acoustique)
- Rick Battersby (claviers)


1. Für Helene Part I
2. After The Eclipse
3. East To West
4. Sequences



             



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