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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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- Style : Bernard Benoit
- Membre : Genesis, Squackett, Gtr, Quiet World

Steve HACKETT - Wolflight (2015)
Par MARCO STIVELL le 13 Mai 2015          Consultée 3523 fois

« Des loups messire, des loups ! »

Quelle pochette ! Si vous n'êtes pas sur les réseaux sociaux, vous avez raté des débâts houleux concernant cette frêle esquisse, alors qu'aucune note du nouvel album de Steve HACKETT n'était encore parvenue à nos oreilles. Cette pochette a fait couler plus d'encre que toute la carrière solo de l'ancien guitariste de GENESIS, y compris (surtout ?) des personnes qui n'écouteront jamais cette musique-là ! Ce n'est pas comme si c'était fait pour leur donner envie non plus...

Outre les qualités discutables de la réalisation, elle ne saurait éviter la question d'un Steve HACKETT qui, même conservant son intégrité, semble chercher son public. À chacun son fond de commerce : Peter Gabriel, l'ancien camarade, avait été subjugué par l'Afrique ; HACKETT, lui, s'en remet à l'Europe de l'Est, où il est de plus en plus acclamé. On peut mentionner ses collaborations avec le groupe hongrois DJABE, invité sur l'album Genesis Revisited II (2012).

S'il n'y avait que ça ! Les clips de l'album arrivent : oui, des clips par Steve HACKETT ! Mais pas les premiers, rappelons "Cell 151" en 1983. On sait au moins que ça y est, l'artiste s'est totalement immergé dans un concept qui plait aux adolescents et amateurs d'héroic fantasy, dans notre époque encore marquée par les Hobbit, Harry Potter, Twilight... Cela donne, en parlant des clips, des images non dénuées de kitsch attitude, des forêts brumeuses, des feux de camp avec des hercules barbus et devant les montagnes, HACKETT en jeans noir, sur plus de huit minutes...

En dehors de la Transylvanie et du Mordor, des guerriers, des loups et des vampires, musicalement, Wolflight est pourtant tout ce qu'il y a de plus habituel pour l'artiste. Quant à la portée d'une telle oeuvre sur le grand public, il y a un pas que lui-même ne saurait franchir. Le morceau-titre, celui du fameux clip est séduisant par sa veine progressive, ses guitares 12 cordes nostalgiques de GENESIS et ses décollages néo-classiques rock sur fond de cordes (avec une partie boléro inattendue et excellente !). Il n'en reste pas moins dédié aux initiés avant tout. Le chant mieux travaillé (bien que toujours bourré d'effets) de Steve n'y change rien.

Certes, on retrouve des mélodies évidentes, quasi pop comme celle de "The Wheel's Turning", où les choeurs de Mme HACKETT-Lehmann et sa soeur Amanda soutiennent la voix du sieur, mais il y a toujours cette forme de dynamisme qui influe sur le potentiel commercial de l'oeuvre – tant mieux ! Steve ne tient pas en place, il faut qu'il cale des ambiances de fête foraine et un interlude blues furieux, par ailleurs très proche de celui de "Air-Conditionned Nightmare", un de ses classiques. Pour sûr, vous vous en souviendrez de ce tour sur la grande roue !

HACKETT entre ombre et lumière, comme cela a toujours été le cas, de quoi inspirer un certain Steven Wilson. À ce propos, on retrouve non sans plaisir le grand Nick Beggs à la basse, contrairement à l'emploi par Roger King de batteries programmées la moitié du temps, pour "The Wheel's Turning" et "Wolflight" en l'occurrence. À noter le retour improbable de Hugo Degenhardt, batteur d'HACKETT durant les années 90, pour un très beau "Dust and Dreams", à l'intro proche de Loreena McKENNITT période An Ancient Muse, la guitare en plus.

Guitare électrique toujours présente évidemment, larmoyante ou rageuse, propice à nous émouvoir tant sur l'instrumental narratif "Out of the Body" que sur la ballade "Love Song to a Vampire". Avec cette dernière et évitant la redite (il y avait déjà eu "Vampyre With a Healthy Appetite" vingt-deux ans plus tôt), Steve HACKETT nous propose son "In the Court of the Crimson King" à lui, tout simplement et avec classe. Autre surprise de taille : "Loving Sea", ambiance pop-folk qui rappelle encore le GENESIS des débuts. Parlons encore de l'intro celtique de "Black Thunder", du doudouk de "Corycian Fire", des précieuses guitares classiques baroquandalouses...

À deux ou trois éléments près (la batterie programmée et "Heart Song", version chantée médiocre de "Blue Child", morceau de l'album Wild Orchids, 2006), ce disque est une très bonne surprise. Il reprend les caractéristiques des disques précédents de Steve HACKETT, tout aussi colorées et dynamiques, mais en plus fluide, en mieux condensé et plus inspiré que, par exemple, Beyond the Shrouded Horizon (2011) qui ne l'était qu'à-demi.

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   MARCO STIVELL

 
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- Steve Hackett (chant, guitares, banjo, oud, tiplé, harmonica, per)
- Jo Hackett, Amanda Lehmann (choeurs)
- Roger King (claviers, programmations)
- Nick Beggs (basse, chapman stick)
- Rob Townsend (saxophones sur 4 et 8, doudouk sur 5)
- Christine Townsend (violon, alto)
- Chris Squire (basse sur 3)
- Gary O'toole (batterie sur 1, 5 et 8)
- Hugo Degenhardt (batterie sur 9 et 10)
- Malik Mansurov (tar sur 2)
- Sara Kovacs (didgeridoo sur 2)


1. Out Of The Body
2. Wolflight
3. Love Song To A Vampire
4. The Wheel's Turning
5. Corycian Fire
6. Earthshine
7. Loving Sea
8. Black Thunder
9. Dust And Dreams
10. Heart Song



             



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