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1972 Swaddling Songs

MELLOW CANDLE - Swaddling Songs (1972)
Par MARCO STIVELL le 27 Novembre 2011          Consultée 2708 fois

MELLOW CANDLE est l'un de ces groupes éphémères du début des années 70, qui se démarquait des autres en ayant pour première qualité d'être irlandais. Ensuite, c'était un groupe de rock-folk progressif à chanteuses, hé non vous ne rêvez pas.

En fait, la carrière du groupe démarre à la fin des années 60, lorsque la chanteuse et pianiste Clodagh Simonds rencontre Alison Bools et Maria White à l'école. Elles enregistrent leur premier single, "Feelin' High" en 1968, alors qu'elles n'ont tenez vous bien que 16 ans maximum (15 pour Simonds), et je peux vous dire qu'une telle maturité n'était pas donnée à beaucoup de gens à l'époque. Les temps changent et Maria White quitte le groupe. Arrivent le batteur William Murray, le bassiste Frank Boylan ainsi que le guitariste David Williams, avec qui Alison Bools s'uniera. Le groupe décide de suivre la mouvance rock progressif de l'époque tout en conservant une identité folk. Il publie en 1972 ce Swaddling Songs chez Deram Records, et qui restera unique. Ne connaissant pas le succès, le groupe tente de continuer avec un nouveau bassiste, Steve Borrill, mais splittera peu de temps après.

Il nous reste donc ce seul album, cette pépite devenue indisponible pendant longtemps, mais qu'un succès critique obtenu avec le temps a permis de faire ressurgir de l'ombre avec diverses publications dans les années 90 et 2000, en vinyle et CD. Certaines versions CD contiennent en bonus le single "Feelin' High" des débuts, à préférer. On sent bien à la découverte de ce Swaddling Songs qui était le meneur, ou plutôt la meneuse à l'époque. Tandis que le reste des instrumentistes se contente d'orchestrer les chansons avec un souffle résolument rock (pas ou peu de guitare acoustique, ce qui contribue à la subtilité du versant folk), Clodagh Simonds, l'irlandaise dans toute sa splendeur, jongle entre le micro, le piano, le mellotron et l'orgue, et signe souvent à elle seule la plupart des chansons. A propos de la composition, mis à part Frank Boylan, tout le monde a participé au moins un peu.

Les textes des chansons sont empreintes d'une poésie aussi contemplative que gentiment folle, complètement à l'image des compositions. Clodagh Simmonds, secondée par Alison Williams, écrit des morceaux typiquement art-rock, avec complexité des structures (tout en restant accessibles) et enrichissements musicaux, ainsi que des ballades tout aussi fouillées. Généralement, alors que Alison chante de sa douce voix magnifique les ballades, la voix plus nasillarde et caractérielle de Simonds se réserve des moments plus rock ("The Poet and the Witch"), mais il est coutumier de croiser les deux ensemble, en harmonie "restreinte", soit les mêmes parties vocales comme sur "Heaven Heath", ou complètement libérée comme sur "Break your Token" et "Boulders on my Grave", par moments sur "Dan the Wing" et "Vile Excesses" (seule chanson entièrement écrite par David Williams)... Sur ces mêmes morceaux, les voix s'emballent souvent et partent dans des délires où il devient impossible de les suivre en même temps. C'est franchement excellent mais ça peut dérouter. Le chant d'Alison fera plus facilement mouche sur les splendides ballades que sont "Sheep Season", "Messenger Birds" (morceau d'Alison tout comme "Heaven Heath") et "Silver Song", d'une grande pureté. Mais il faut savoir que où qu'elle soit en lead, chaque chanteuse n'est jamais complètement seule.

Les trois hommes sont d'excellents musiciens, mettant leurs petites subtilités là où il faut et dynamisant vigroueusement les chansons rock, le plus remarquable restant David Williams qui délivre des parties d'une grande finesse. En dépit d'une orchestration typiquement rock y compris sur les ballades, Swaddling Songs reste empreint d'une magie pastorale, typiquement folk. C'est bien sûr pour les ballades que cela ressort le mieux, et je ne peux m'empêcher de citer le magnifique "Reverend Sisters", le seul morceau pour lequel le groupe a sorti l'artillerie soft, pour la bonne et simple raison qu'il n'y a que le piano qui accompagne les chanteuses.

Ce disque procure un choc (positif) quand on le découvre, pour sa folie autant que sa beauté douce, ceci étant renforcé par la qualité de la remasterisation. Le groupe avait un son et un univers bien à lui, tellement forts qu'il mérite hautement pour cet unique album la note maximale. Après ce coup de maître, Clodagh Simonds a joué avec Thin Lizzy (album Shades of a Blue Orphanage), Jade Warrior, puis Mike Oldfield (albums Hergest Ridge, Ommadawn, et longtemps après Amarok et Tubular Bells III). On la retrouve en 2007 pour le projet Fovea Hex aux côtés de Brian Eno, Steven Wilson et Robert Fripp. William Murray a joué avec Kevin Ayers et Mike Oldfield, lui aussi. Alison Williams, devenue O'Donnell a réuni en 2006 Dave Williams et Frank Boylan pour l'album Mise Agus Ise. Elle a publié en 2008 un projet d'EP avec le groupe de folk-rock The Owl Service (The Fabric of Folk on Static Caravan) ainsi qu'un premier album solo fin 2009, Hey Hey Hippy Witch.

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   MARCO STIVELL

 
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- Clodagh Simonds (chant, claviers)
- Alison Williams (chant)
- Frank Boylan (basse)
- William Murray (batterie)
- David Williams (guitares, choeurs)


1. Heaven Heath
2. Sheep Season
3. Silver Song
4. The Poet And The Witch
5. Messenger Birds
6. Dan The Wing
7. Reverend Sisters
8. Break Your Token
9. Buy Or Beware
10. Vile Excesses
11. Lonely Man
12. Boulders On My Grave



             



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