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POP-ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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- Style : Mostly Autumn, Iona
- Membre : Chasing The Monsoon
- Style + Membre : Panic Room, The Reasoning , Illuminae

KARNATAKA - Requiem For A Dream (2023)
Par MARCO STIVELL le 14 Février 2024          Consultée 420 fois

KARNATAKA se fait attendre et on sait que c'est pour de bonnes raisons. Depuis le dernier album en date et la période Covid toutefois, on peut penser que Ian Jones a voulu mettre de l'ordre dans ses idées, d'où la répartition sur trois projets différents, même si les deux autres n'ont publié qu'un seul album pour le moment : aspirations plutôt world avec CHASING THE MONSOON et reprise du ton metal-prog avec ILLUMINAE (du moins c'est ce qui aurait dû se faire, à la base). De quoi permettre à KARNATAKA de retrouver ses couleurs néo-progressives de base, mais toujours au féminin.

Désormais, ce dernier groupe, à l'origine de la popularité de Ian Jones, prend des atours de projet duo, en gérant la plus grande partie des instruments, l'autre face étant une chanteuse à qui on ne peut que souhaiter de faire plus qu'un seul album, ce qui n'est pas arrivé depuis la rupture de KARNATAKA première incarnation, vingt ans plus tôt (Lisa Fury est une exception, si l'on compte l'album de CHASING THE MONSOON). Le tout complété par l'intervention de guests/invités qui font tout de même pour certains pas mal d'interventions et une bonne partie du travail. Sans surprise, il s'agit essentiellement de Luke Machin, Gonzalo Carrera, et bien sûr, Troy Donockley.

Le nouvel album se nomme Requiem For a Dream, clin-d'oeil à une référence culturelle 'dark' d'une certaine époque, adapté à un faux-concept où les morceaux sont liés par des thématiques profondément humaines (inégalités, religion) et, avant cela, des préoccupations écologiques. La fin du monde tant qu'il continue ainsi se profile et l'horloge représente le compte à rebours. Sertari, chanteuse anglaise d'origine chypriote, dont c'est le premier grand projet studio, après un certain temps à grandir professionnellement sur scène et avoir enregistré un E.P solo au passage, écrit toutes les paroles de l'album dans ce sens, avec un souhait de retrouver les meilleures valeurs, humilité, pardon.

Elle possède une voix splendide, totalement adaptée au rock pop et progressif, aérien et mélodique cher à KARNATAKA, dignement représenté d'abord grâce à 'un Ian Jones toujours aussi inspiré aux composition (Carrera l'aide pour trois d'entre elles dont le pavé éponyme de vingt-cinq minutes). L'ensemble sonore est beau, en grande partie mixé à Swansea, Pays de Galles, par Joe Gibb (KINKS, WIRE, CATATONIA, Simon COLLINS), lui-même bien aidé par un certain Steve Evans qui a fait beaucoup pour KARNATAKA au moment de Delicate Flame of Desire il y a vingt ans, et qui a aussi participé à l'album de CHASING THE MONSOON.

Pour symboliser l'importance d'un tel projet, la sortie est prévue le 5 juin 2023, soit lors de la Journée annuelle mondiale de l'environnement qui fête alors ses cinquante ans d'existence voulue par l'ONU. Les pavés sont donc au nombre de trois, avec "Forgiven" et "All Around the World" qui durent presque douze minutes chacun. Ce dernier pose les bases en introduction de l'opus, révélant les qualités de ce qu'on va entendre, notamment le chant de Sertari qui n'a aucun mal à nous convaincre, jusque dans ses quelques élans orientaux rares et subtils.

Bien construit, le morceau en profite pour insérer une partie du discours désormais célèbre de Greta Thunberg lors du 19 septembre 2019 en plein siège de l'ONU. Et ce qu'on peut en dire, au moins du point de vue musical, est que cela rend à merveille ! "Forgiven" passe d'abord pour une longue power-ballade majestueuse, avant de s'enrichir d'éléments plus gothiques (paroles en latin, intervention d'une chorale), pour finir en beauté rock savante avec les breaks de batterie délicieux de l'invité Chris Allan.

Le plat de résistance, c'est naturellement "Requiem For a Dream", peut-être encore moins marqué en progression mais tout en beauté, avec les diverses interventions de Troy Donockley, particulièrement merveilleux au début quand il crée la surprise et à la fin quand il colle au plus prés du chant de Sertari. Il y a au coeur de la fresque ce moment floydien avec la rythmique sourde en battements de coeur et, aux deux tiers, une partie mélodique qui n'est pas sans rappeler le début du lointain bijou "Heart of Stone", en 2003.

L'album dure tout de même 79 minutes, mais il n'y a pas de morceau filler, pas non plus de killer. "Sacrifice" au chant folk lumineux initial et aux claviers remarquables est aussi digne de ce que le néo-progressif a apporté de mieuxL Luke Machin aux guitares s'y révèle incroyable de feeling. "Say Goodbye Tomorrow" est le titre qui sonne le plus MOSTLY AUTUMN dans l'âme (reconnaissance difficile pendant un blind-test) avec une rupture beaucoup trop grève chant-guitare acoustique, trop rare surtout dans un ensemble uniforme. "Look to the East", au sample oriental bien pensé et aux refrains-hymnes, la pop sucrée de "The Night's Dance" et la sensuelle "Don't Forget My Name", achèvent de remplir l'album avec force.

Goûteux, certes, mais linéaire aussi, se concentrant toujours sur les mêmes types de création et d'instrumentation, Requiem For a Dream mérite son 4/5 tout autant qu'il nous ramène au peu d'évolution d'une telle musique. Moins musclé que son prédécesseur Secrets of Angels (2015), il permet aux fans de renouer avec une valeur sûre de la chanson britannique dense et orfèvre qui prend une dimension fantastique (même si, mieux que jamais, accolée au réel le plus sombre et engagé), de retrouver le plaisir des voix féminines conjuguées aux claviers, à une dimension rock ample, même si dépourvue d'originalité.

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   MARCO STIVELL

 
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- Sertari (chant, choeurs)
- Ian Jones (basse, piano, claviers, pédalier basse, guitare ac)
- Chris Allan (batterie)
- Gonzalo Carrera (claviers)
- Luke Machin (guitares)
- Troy Donockley (flûte basse et cornemuse irlandaises)


1. All Around The World
2. Sacrifice
3. Look To The East
4. Forgiven
5. The Night's Dance
6. Say Goodbye Tomorrow
7. Don't Forget My Name
8. Requiem For A Dream



             



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