Métisse(s) est classé en tant qu’album studio mais il faut savoir qu’il s’agit d’un album semi-live. Vous avez cinq morceaux studio et six titres joués en live durant l’année 2004, tirés pour la majorité de ces précédents albums (dont je suis sûr vous attendez les chroniques avec impatience…).

On commence donc tout de suite par le single « Métis(se) », qui doit sans doute être l’un des plus gros gâchis de l’histoire de la chanson française. Il faut pas grand-chose pour gâcher une chanson : il s’agit généralement d’un passage suffisamment moisi pour vous couper l’envie de réécouter la chanson. Le passage moisi en question est un rap complètement inutile de Disiz La Peste, qui est juste laid (le passage, hein). C’est quand même con, le début est convaincant avec un refrain réussi, une mélodie sympa, un enrobage musical de qualité ; c’est simple, jusqu’au deuxième couplet, on est globalement satisfait de ce qu’on écoute, c’est beau. Et alors qu’on attend le refrain à la fin du deuxième couplet, on entend ça… Une voix aussi mélodieuse qu’un aspirateur, qui en un instant nous débarrasse de ce petit moment sympa qu’on était en train d’écouter pour nous rabâcher sans aucun souci musical un texte « révolté », « engagé », tel un con de bouledogue qui aboie sur les passants sans aucune raison…
Comment peut-on être à ce point dénué de sens critique ? Un musicien devrait sentir qu’il y a un problème. Dans le fond le texte on s’en fout, mais la voix est horrible ! D’autant plus qu’on le retrouve plus tard dans la chanson pendant un pont.
Poubelle.

On enchaîne avec un autre duo, cette fois avec Jimmy CLIFF. On alterne entre l’anglais et le français pendant le couplet, puis on a un refrain intégralement en anglais. Je vous laisse apprécier:
“Take your time if you want, but don’t take mine.
Waste your life if you want, but don’t waste mine.”
Voilà voilà. Les couplets ne sont malheureusement pas plus recherchés, et la mélodie n’est franchement pas terrible.
Poubelle.

Puis viennent les six morceaux live, qui sont incontestablement les points forts de l’album. Le fan de NOAH sera ravi d’entendre les morceaux interprétés honorablement. Mention spéciale à « Yé Mama Yé », qui nous donne envie de nous rouler un petit joint quatre feuilles en pleine nature, et à « La Voix Des Sages (No More Fighting) » qui groove d’enfer.
En ce qui concerne la reprise de TELEPHONE, eh bien étant donné que j’ai horreur de cette chanson, je ne suis pas très bien placé pour donner un avis objectif sur la prestation de NOAH.
Mais dans le doute, poubelle.

Une fois que c’est fini, on est surpris de passer un excellent moment avec « C’est Pour Toi », douce ballade emmenée par une guitare mélodieuse. Mais la sauce retombe vite avec un « En Attendant » quelconque. « Le Jour S’Est Levé » corrige le tir avec un refrain pas mal, mais bon, on attendait mieux.

Donc voilà, que dire de cet album si ce n’est qu’il aurait pu être mieux si les premiers duos ne sentaient pas trop l’amateurisme. Mais quelque part, je me dis que NOAH en était parfaitement conscient, et a comme d’habitude décidé de faire de la musique pour le plaisir de la faire avant tout. Quelque part, ne s’agit-il pas là de la voie la plus pure du musicien ? Vous avez quatre heures…