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OHO - Land Of The Happy (2012)
Par MOONDREAMER le 8 Avril 2012          Consultée 2258 fois

Il y a de ces jours où l’on se dit que, malgré l’immensité des artistes inconnus à notre répertoire, on a déjà tout entendu musicalement. Aussi fausse et absurde que puisse paraître cette affirmation, ne masquant qu’un aveuglement certain et un besoin de respirer une bouffée d’air frais, il m’arrive parfois de laisser s’échapper ce genre de pensée, surtout en pensant à la pop.

Mais oui, que diable ! Les Beatles, les Beach Boys, David Bowie et tant d’autres ont déjà pavé le chemin à tous leurs successeurs et comment créer une œuvre vraiment originale dans un genre musical aussi léger et futile ? Sans parler de ces centaines d’artistes que l’on écoute chaque année, de tous ces singles entraînants servis par les radios, oubliés à peine une demi-décennie plus tard…

Et c’est dans ces moments que l’on découvre un groupe qui n’a peut être pas révolutionné les standards du genre, mais qui reste agréable à écouter et qui vous rappelle que la musique est un chemin sans fin duquel on ne verrait probablement jamais la fin même après une centaine d’année consacrées uniquement à l’écoute de tout le patrimoine artistique de l’humanité.

Aujourd’hui, ce groupe est OHO*, petit duo français formé à Calcutta et dont la popularité reste encore réduite à un public marginal qui ne saisit probablement pas la chance qu’il a de pouvoir écouter ce groupe. Composé de Aurore au chant, dont la voix est un croisement entre Alice Lewis et Feist, ainsi que de Paul à l’instrumentation dont l’apport est peut être moins visible mais pourtant fondamental dans la création de l’atmosphère légère et délicate du duo. Eux-mêmes se définissent volontiers comme artistes trip-hop/folk, mais on reconnait clairement des influences pop, plus ou moins assumées, notamment dans la composition et la structure des morceaux.

Leur premier EP, Land Of The Happy, n’est composé que de 6 morceaux et pourtant, chacun d’entre eux mérite une attention soutenue. Le premier, « Free To Flee » est une chanson mid-tempo dont les paroles simples mais profondes introduisent le style du groupe avec une certaine élégance. Les arrangements, eux-aussi simples mais soignés, fondent la jolie voix d’Aurore dans une ambiance feutrée teintée d’électro. Bon morceau, certes, mais pourquoi s’émerveiller devant une formule qui a déjà tant de fois fait ses preuves ?

Tout simplement parce qu’un peu de fraicheur est parfois tout ce qu’il faut pour se laisser aller à explorer un univers reposant, pour noyer sans scrupules les petits détails dérangeants de la vie quotidienne. Et la deuxième chanson, « Inner Voice » perpétue habilement le voyage. Véritable pièce d’orfèvre, ce morceau entraînant démontre une véritable volonté artistique du duo, tant au niveau des paroles intelligentes que de l’harmonie entre voix et accompagnement, la part belle est même accordée à Paul au travers d’un solo qui, s’il n’atteint pas des sommets techniques, s’insère parfaitement dans la chanson.

C’est avec le troisième morceau, « He Was Frantic », que l’on découvre la voix de celui-ci, se superposant au timbre d’Aurore dans une synergie rare et parvenant à s’imposer sans toutefois affaiblir la voix de sa partenaire. Définitivement, il me semble qu’on tient ici quelque chose…

Et les accords simples de guitare sur « Feel At Home » ne parviennent pas à me faire changer d’avis. Une phrase se dégage, à la fois colonne vertébrale du morceau et fil conducteur de la progression crescendo de la chanson : les hypnotiques « what truly matters » qui se répètent inlassablement, comme mués d’une volonté inébranlable de se graver dans l’esprit de celui qui écoute le morceau.

Trop bref, « Free Electron » est une balade folk acoustique en continuité avec le reste des morceaux précédents. Interlude qui aurait mérité une construction plus élaboré et des arrangements aussi élégants que ses prédécesseurs mais dont on se satisfait aisément. Surtout quand on sait qu’il s’agit du 1er morceau composé par le duo.

Enfin, « Alone In Kathmandu » débute avec quelques phrases inspirantes prononcées par Gandhi. C’est ainsi que l’ensemble du morceau est bercé ça et là par quelques phrases qui questionnent sans en avoir l’air l’auditeur attentif. Autre surprise inattendue, les couplets sont chantés en hindhi par Aurore. La douceur des sonorités de la langue fait entièrement oublier le passage d’une langue à l’autre, appuyée par l’apparition fugace de violons en fin de morceau. Et c’est ainsi que s’achève l’album, en douceur et en simplicité.

Douceur et simplicité. Je pense qu’en ajoutant fraicheur, on touche avec ces quelques mots l’essence même de Land Of The Happy. Alors certes, on pourrait avec facilité évoquer les défauts inhérents à un album produit sans les moyens des grands labels, et plus percutant encore, on pourrait à raison souligner le fait que cet album ne se différencie que très peu de nombreuses productions similaires tant sur la forme que sur le fond.

Mais pour une fois qu’on tombe par hasard sur un album aussi agréable et apaisant, il serait stupide de bouder son plaisir et de ne pas profiter d’un plaisir simple mais toujours aussi enthousiasmant.


*Petite anecdote sympathique sur l’origine du nom du groupe mais que je ne savais pas où placer :
« OHO, ça date de l’Inde (encore et toujours !). Ça vient en fait du prénom d’Aurore. Va faire prononcer Aurore à un Indien : tu vois la souffrance sur leur visage. Du coup, au fil du voyage, Aurore s’est transformée en Oho. »
Et hop un lien vers le facebook du groupe pour ceux qui voudraient en savoir plus : www.facebook.com/ohoband
P

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   MOONDREAMER

 
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- Aurore (chant)
- Paul (guitare, orgue, basse, trompette, rythmique, xylop)


1. Free To Flee
2. Inner Voice
3. He Was Frantic
4. Feel At Home
5. Free Electron
6. Alone In Kathmandu



             



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