Pour leur 4ème album studio, les charmantes Puppini Sisters nous proposent de nous immerger dans le monde empli de paillettes et de charme de Hollywood dans ses années fastes en revisitant quelques grands classiques issus de films emblématiques de la période.

Ceux qui connaissent déjà le trio composé de Marcella, Stephanie et Kate ne seront pas désarçonnés par l’exercice stylistique. Après tout, les trois « sœurs » ont bâti leur succès sur leurs reprises originales de chansons de tous les horizons en « close harmony », à la façon des chanteuses des années 40. Les voir reprendre ces morceaux à l’ambiance glamour les place dont tout à fait dans leur élément.

Et la magie prend sur de nombreux morceaux : « Moon River », originalement chantée par Audrey Hepburn dans « Breakfast at Tiffany’s », prend une coloration éthérée et aérienne par l’intermédiaire des échos lancinants des cordes frottées et surtout de l’ajout inattendu d’un thérémine qui hante la fin du morceau. La candeur de Judy Garland est parfaitement retransmise dans leur version de « Good Morning » et l’ajout discret du ukulélé apporte une certaine fraicheur au morceau. Les trois chanteuses sont même proches d’atteindre la grâce et l’élégance de Marilyn Monroe sur « Diamonds Are A Girl’s Best Friend ».

Certaines reprises parviennent même à supplanter les morceaux dont ils sont inspirés : « I Feel Pretty », issu de la comédie musicale « West Side Story », acquiert grâce aux harmonies vocales et à l’instrumentation délicate une profondeur qui faisait défaut au morceau original. « Get Happy », autre reprise de Judy Garland, gagne avec les riffs délirants de banjo, un break aux clappements de mains et un violon virevoltant, un côté up-tempo beaucoup plus prononcé et une profondeur tout à fait enthousiasmante.

On remarquera la part belle faite au français dans de nombreux morceaux, à commencer par la reprise de « Parle Plus Bas », thème culte du film « Le Parrain », sur laquelle le léger accent des demoiselles ne nuit aucunement à la beauté sombre du morceau. « Moi je joue », morceau de Brigitte Bardot, est lui aussi plutôt réussi et prouve que le trio maitrise à merveille le côté glamour de la langue de Molière. Même sur le seul morceau original de l’album, « Hollywood » (d’ailleurs très réussi), le français monopolise l’intégralité du refrain.

Mais quand on connait la qualité de la composition des trois artistes, on regrette que le nombre de morceaux originaux ne soit pas plus élevé. Cela justifie-t-il d’enlever deux étoiles à l’album ? Non, le reproche principal que l’on peut faire à cet album est la prise de risque quasi-nulle. Les filles sont en terrain conquis et prouvent leur habilité à rendre hommage à celles qui les ont inspirées mais en dépit de tout cela n’arrivent pas à rendre leur son complètement différent des morceaux originaux, chose qu’elles faisaient merveilleusement bien sur leurs premiers albums.

Allez mesdemoiselles, un petit effort et un peu plus d’originalité. Ne vous-enfermez pas trop longtemps dans les illusions de glamour d’Hollywood et emmenez-nous plutôt dans les territoires de votre imagination !

Note réelle: 3.5/5