Alors qu'on lui demandais une explication sur la pochette de Future Vintage - un vieux tourne disque avec une main tenant un poisson - ARNO eu cette réponse:
-"Bah au départ on voulait prendre un saumon ... mais comme on en a pas trouvé, on a pris une daurade." ... *

Voilà tout est dit. Je me demande même s'il ne faudrait pas conclure cette chronique là dessus.
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Non, quand même pas! Mais il faut avouer que ce serait tentant. On le connait le ARNO, il est toujours difficile de tirer quelque chose de concret de ses interviews. Il n'est pas belge pour rien ! Il représente bien cette définition pas si clichée que ça du "Surréalisme Belge", ce désir de faire ce qu'on veut sans se soucier du sens réel, de la logique, et de se demander si ça va fonctionner. ARNO, plus de 30 ans de carrière, ne se pose pas de question. Il fait ce qu'il lui plait, n'ayant rien à foutre du reste.

Future Vintage succède au très réussi Brussld, sorti deux ans plus tôt. On peut aisément dire qu'il reste dans la même veine que Brussld et Jus de Box, c'est à dire un rock énergique, plein de bidouillages électroniques, ainsi que de chansons douce et mélancolique, le tout agrémenté du chant rauque, plein de cigarettes et de bières, du Tom WAITS made in Belgium. Une recette qui a fait et fait encore ses preuves.

Future Vintage, c'est un ensemble de chansons courtes, fortes et efficaces. "The Show of Life", c'est pas un titre idéal pour retrouver un brin d'optimisme lors des froides et humides journées belges ? Le rythme de "I Don't Believe" n'est-il pas redoutable d'efficacité ? Idem pour "Die Lie" ? Si vous trouvez ça trop mou, reprenez une bière, forte de préférence, et on en reparle après.

Future Vintage, est un disque urgent, énervé, et bref. Mais le plaisir est là le long de tout les titres. ARNO chante à son habitude en anglais et en français, ainsi que quelques petits mots de flamand par ci par là (sur "We Want More" entre autre). Tout le plaisir de l'écoute d'un disque d'ARNO, c'est cette impression de multiculturalisme qui se fond dans une identité propre.

Pas difficile de dire qu'aucun titre n'est mauvais, tous se valent dans cette force délirante et mine de rien très bien foutu. Rien de très original non plus, à part ce drôle d'instrumental qu'est "Ostend Dub", ou le cri des mouettes vient remplacer le chant d'ARNO pour ce énième petit hommage à sa ville natale, l'étrange, pas forcément belle, mais fascinante Ostende.

Future Vintage reste dans la lignée de ces prédécesseurs, du ARNO pur jus, ce qui risque de faire dire à beaucoup que ce n'est qu'un album de plus. Qui de surcroît, succède à deux grands disques comme Brussld et Jus de Box. Mais Future Vintage se range à leur niveau sans problème.

Donc, pour les amateurs de chansons énergique, bien foutues et bien barrées, aux textes surréalistes au possible, avec la voie caractéristique du plus belgicain des flamoutch, cet album est plus que recommandé. Ne serait ce que pour sa reprise de "Oh la la la", vieux tube des débuts de l'ostendais avec son groupe TC MATIC.

*Cette saillie vient de l'émission Le Pont des Artistes, sur France Inter.