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GROUNDATION - Building An Ark (2012)
Par KLEMAN le 25 Février 2013          Consultée 2741 fois

Mars 2012, Groundation revient. Revient ? Oui parce qu'entre les side projects (Professor, Rockamovya), et le temps écoulé depuis Here I am, on pouvait soupçonner un split du groupe, mais il n'en est rien, et fort heureusement.

L'album commence avec le morceau éponyme, « Building an Ark ». Et là, c'est la grosse surprise. À la première écoute j'ai d'abord cru à une pub Deezer, puis je me suis dis que j'avais mis le dernier single d'Elton John. J'ai vérifié et re-vérifié mais non, c'était bien le nouvel album de Groundation. Il faut dire que cette intro acoustique au piano n'est pas dans les habitudes du groupe, mais après quelques écoutes on se dit « pourquoi pas » … heureusement quand même, on rentre rapidement dans un riddim bien roots qui rassure les fans, sur une rythmique Nyabinghy. On reconnaît tout de suite la grosse prod' et les claviers de Marcus Urani, ainsi que les ponctuations des cuivres si chères au groupe, et la voix de Stafford. Ce premier morceau, même si on y retrouve les ingrédients habituels, donne tout de même l'impression que les californiens opèrent un sacré tournant…

« Humility », le deuxième titre de l'opus, avait un peu fuité avant sa sortie, très certainement volontairement d'ailleurs (les américains, surtout ceux-là, maîtrisent très bien l'art de la promotion, ne nous leurrons pas). On le retrouve ici très énergique et profondément roots, dans la pure veine Groundation, avec une basse et une prod carrément hallucinantes. Un morceau qu'on aurait naturellement pu retrouver dans Here I am ou même dans Upon the Bridge. On lui trouvera un petit côté tapageur peut-être dans les breaks ou les changements de tonalités à la tierce supérieure un peu faciles, mais terriblement séduisants quand même.

« Be That Way » est, s'il faut trouver une case, à ranger dans un reggae (qui n'a plus grand chose de très reggae) aux influences soul-funk-jazzy : case large, c'est plus simple. À noter ici la forte présence des percus, qu'on a pas trop l'habitude d'entendre dans les albums précédents, et qui introduisent un gros roots : plutot bien vu ! L'énergie monte bien, progressivement, un solo de trompette, la fin sur un passage instrumental … belle réalisation ! Malgré ces très bon passages instrumentaux et une bonne énergie le morceau reste quand même plutôt décevant.

« Payaka Way » est quant à lui à ranger du coté des gros dubs ! On note les lignes de basse de Ryan Newman à tomber, assez jazz, tout comme la petite impro piano aux alentours de la sixième minute. C'est très très roots, et très très bon … hormis les breaks cuivrés, en trop, et les voix féminines qui ne collent pas à l'esprit du morceau, trop soul, trop 'starlette' … c'est tellement dommage que Groundation essaye de se survendre de la sorte alors que tout est là. Rien ne sert d'en rajouter, bien au contraire.

« Merry-Go-Round » commence sur un esprit reggae/dub instrumental par des réverbs bien présentes, mais avec une tonalité majeure assez peu habituelle au groupe, une vibe positive qui a du mal à passer, un rapprochement peut être avec le feeling d'un reggae jamaïcain énergique, qui trouve un équilibre grâce aux nombreuses parties instrumentales de qualité, et un arrangement très riche.

Un peu déçu par ce début d'album, on va désormais rentrer dans le vif du sujet avec l'énorme « The dreamer », sixième piste de cet album. On descend dans les profondeurs et on se met en marche... Les lignes de basse de Ryan Newman nous rappellent les big tunes des précédents opus, un morceau duquel un feeling énorme ressort, et qui aurait largement pu durer quatre minutes supplémentaires.

On reste dans la même tonalité au début du titre suivant, « Who is Gonna » (ce qui permet de lier les deux morceaux). Un four drop légèrement step, sur un arrangement très travaillé, laissant une belle part aux voix féminines qui trouvent bien leur place ici (remarquons-le, c'est rare dans la musique de Groundation), mais Stafford reste très présent, c'est un vrai featuring dans lequel on retrouve une grosse influence jazz essentiellement par les claviers de Marcus Urani, remarquable ici. Les nombreux breaks n'en finissent plus mais ne sont pas redondants pour autant.

Influences très jazz et même un peu funk sur « Keep it Up », très cuivré, sur un tempo relativement élevé avec un piano en avant dans le mix, et un solo trompette intéressant à noter à la troisième minute.

S'en suit « Daniel », un morceau que je qualifierais de porteur d'espoir avec ces nappes cuivres-orgues. Remarquons un solo guitare sur la fin du morceau, ce n'est pas un instrument qu'on a l'habitude d'entendre en avant dans la disco de Groundation, et encore une fois la production nous fait un petit tour de passe-passe lorsque l'air de rien la guitare se transforme en orgues au début de la sixième minute …

L'album se termine sur le même genre de thème qu'à son ouverture, quelque chose proche d'Elton John que j'ai personnellement du mal à cerner.

L'opus est très bon, certes, mais j'ai envie de dire qu'il faudrait pas trop en faire non plus. Depuis Here I am, le groupe semble dévier vers une musique moins authentique, plus vendeuse, plus complexe, plus spectaculaire, parfois aux dépends du formidable équilibre dont le groupe savait faire preuve il y a quelques années entre une profonde richesse de leur musique et une simplicité d'écoute qui la rend compréhensible aux oreilles de tous.

3,5/5 serait une note plus juste que 3/5.

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   KLEMAN

 
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1. Building An Ark
2. Humility
3. Be That Way
4. Payaka Way
5. Merry-go-round
6. The Dreamer
7. Who Is Gonna
8. Keep It Up
9. Daniel
10. Sunlight Reflections



             



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