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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  STUDIO

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- Style : The United States Of America

13TH FLOOR ELEVATORS - The Psychedelic Sounds Of The 13th Floor Elevators (1966)
Par PINHEAD le 22 Juin 2013          Consultée 5238 fois

Les 13th FLOOR ELEVATORS tirent leur nom d'une superstition américaine qui veut qu'il n'y ait pas de 13ème étage dans les ascenseurs aux Etats-Unis. Pour la petite anecdote pas du tout rock n' roll, le nombre 13 est définitivement banni de tous les immeubles américains à cause d'une vieille légende à propos du premier hippie de l'Histoire. Il vivait pieds-nus et portait des cheveux longs en professant à travers les chaudes contrées du sud diverses utopies d'amour et de paix. La légende veut que le premier hippie fut trahi au terme de son dernier repas, où étaient présents autour de la table pas moins de 13 protagonistes. En se sachant trahi, il continua de faire couler le vin à flots et de célébrer ses derniers instants avec ses amis. Mais si ce hippie de Jésus Christ ne s'était pas envoyé une demi-plaquette de mescaline avant le dîner, peut-être aurait-il eu la présence d'esprit de se tirer d'ici et d'aller péter la gueule de Judas, enfoiré de capitaliste corrompu. Manque de pot, Jésus était complètement défoncé, passa la soirée à satisfaire son fétichisme des pieds propres et mourut le lendemain, sur une croix avant même de pouvoir se fumer un dernier joint digestif.

Donc si vous suivez bien, le 13ème étage n'existe pas, et le groupe dont je m'apprête à vous parler non plus par conséquence. Mais dans quelle réalité ? Une réalité pratique et empirique complètement subjective et peut-être complètement fausse ? Pour envisager comprendre les 13th FLOOR ELEVATORS il faut s'effacer de la réalité telle qu'on la connaît, et réorganiser toutes ses connaissances pour atteindre la pureté mentale, et ainsi révéler son âme. Allez savoir pourquoi, la drogue semble le seul moyen pour la bande à Roky Erikson d'atteindre cette plénitude spirituelle. Et avec ce premier manifeste juvénile, un concept majeur va se développer au fond du Texas pour s'exporter en Californie : le psychédélisme, la musique de la drogue, qui libère les perceptions et offre une vision du monde sous une réalité parallèle : celle du LSD.

Le son de l'album est particulièrement garage, ce qui contribue à alimenter son côté underground. En effet, la voix semble si lointaine, la batterie si discrète... Et surtout, les sons ont une furieuse tendance à se mélanger, comme les guitares solistes et rythmiques qui se confondent avec la basse, la faute à des structures répétitives, hypnotiques et lancinantes. Une altération rythmique se fait sentir : c'est l'incursion d'un instrument insolite, la jarre électrique de Tommy Hall (véritable maître d’œuvre du groupe) qui résonne en décalage avec la rythmique, ajoutant une nouvelle dimension à la musique du groupe texan. Il s'agit en fait d'une cruche dans laquelle est plongé un micro où le musicien souffle pour en sortir le son d'une dinde en plein trip post-coït, variant sa tonalité avec la quantité de postillons s’accumulant dans le récipient.

Abstraction faite de la dimension psychédélique du groupe (encore inachevée et assez peu aboutie), les FLOORS proposent de bons titres de garage rock très ancrées dans un rhythm & blues que Roky Erikson chante à merveille, en teintant parfois ses morceaux de surf-music (« Monkey Island »), ou d'un feeling pop relativement réussi sur certains d’entre eux (« You're Gonna Miss Me »), foireux sur d'autres (« Don't Fall Down »). Certains sont trop perchés pour pouvoir s'apprécier, du moins sans aucune consommation illicite, la faute à cette jarre électrique trop présente et encore mal contrôlée qui bourdonne sans interruption tout au long du disque.
Mais la formation allumée parvient malgré tout à nous envoyer des fragments de pureté mentale de forte intensité, capturés dans une réalité parallèle très loin d'ici (« Roller Coaster », « Thru The Rhythm ») ou des pépites garages accrocheuses comme le furieux « Reverberation » ou «Tried to Hide », brûlant de mille feux les derniers neurones rescapés du trip.

Objectivement, tout n'est pas parfait dans ce premier manifeste psychédélique vieux de près de 50 ans. Mais cette tablette reste sacrée pour chaque beatnik qui se respecte, chaque gobeur de pilules qui voudra explorer toutes les parcelles d'une musique à cheval entre le vrai, le supposé, et l’imaginaire.
Et Jésus dit à ses disciples : « Prenez et mangez en tous, car ceci est mon dernier acide ».

3/5

Coup(s) de cœur : « Reverberation », « Roller Coaster ».

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   (2 chroniques)



- Roky Erickson (chant, guitare)
- Stacy Sutherland (guitare)
- Tammy Hall (jarre électrique)
- Benny Thurman (basse)
- Tonnie Leatherman (basse)
- John Ike Walton (batterie)


1. You're Gonna Miss Me
2. Roller Coaster
3. Splash 1
4. Reverberation
5. Don't Fall Down
6. Fire Engine
7. Thru The Rhythm
8. You Don't Know
9. Kingdom Of Heaven
10. Monkey Island
11. Tried To Hide



             



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