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- Style : The United States Of America

13TH FLOOR ELEVATORS - Easter Everywhere (1967)
Par NOSFERATU le 23 Février 2018          Consultée 1901 fois

Chaque fois que l’on parle de rock psychédélique sixties, généralement, le quidam moyen ne retient que les sempiternels “sergent poivre” des Scarabées ou autres Pet sounds des garçons de la plage, plutôt inégaux à la réécoute (oh sacrilège!) malgré évidemment quelques splendeurs ("a day in life" sur "sergeant pepper" qui est certainement la plus grande chanson de tous les temps). On oublie toutefois que ce courant majeur a eu durant la même période une facette plus radicale marquée par des cerveaux grillés jusqu'à l’atome genre SEEDS, RED KRAYOLA, CROMAGNON, The UNITED STATES OF AMERICA, SILVER APPLES, MOTHERS OF INVENTION, DEVIANTS, PINK FLOYD première période, ELECTRIC PRUNES, FIFTY FOOT HOSE, voire le VELVET UNDERGROUND.

Les hippies voyaient d’un mauvais oeil tous ces combos hors normes qui n’étaient pas dans le délire “peace and love” mais plutôt dans celui de la défonce ad eternam allant de pair avec l’exploration mystique.
Nos 13th FLOR ELEVATORS sont même un peu les précurseurs de toute cette vague obscure. Il furent d'ailleurs les premiers à utiliser le terme "psychedelic" dans un disque de rock avec leur précédent méfait sonique , le bien nommé "The Psychedelic Sounds of the 13th Floor Elevators". Rien que la pochette avec son œil et sa pyramide dévoilaient déjà des messages occultes.

Après leur fabuleux premier méfait, nos freaks texans partent à la Mecque des hippies, San Francisco, qui les regardent de travers. En effet, nos clochards célestes n’aiment guère les fleurs dans les cheveux ou alors à la limite ne les apprécient que fortement fanées…De plus, les membres font des records de consommation de drogues bien speed, non pas seulement hallucinogènes, mais versent de même dans l’héroïne, drogue refusée par les babas, mais vantée par les New-Yorkais proto punks du VELVET. Tommy Hall, l’un des membres, refuse les dopes dures, ce qui entraîne automatiquement une brève séparation. Mais les trois autres, dirigés d’une main de fer par le très cinglé Roky Erickson prennent d’autres hurluberlus avec eux et s’attellent à une nouvelle tâche auditive.

“Easter everywhere” est un disque maudit marqué par les expériences ésotériques sous le patronage spirituel, paraîtrait-il de Timothy Leary (le gourou qui préconisait alors d’atteindre la fameuse perception supérieure grâce au L.S.D.) et celui plus underground de Gurdgieff, ce dernier pensant qu’il fallait intégrer toutes les forces vitales pour les mettre en harmonie les unes avec les autres ainsi qu’avec l’ordre cosmique, de sorte que chaque individu apprenne à « Être ». Vaste programme que nos ploucs cramés du Texas vont tenter de mettre en pratique en ouvrant des portes pas encore ouvertes (Vous avez dit The DOORS ?). Les lyrics de certains morceaux sont donc tout en métaphores mystérieuses et on tente vainement de déchiffrer ces versets gnostiques abscons. Je ne vous raconte pas la consommation d’acides que ces drogués ont du prendre qui ferait passer Syd BARRET pour un mangeur de carambars.

Le premier disque avait encore des relents garage. Les gars bien carbonisés du bulbe écoutaient alors énormément les STONES, DYLAN et les THEM du décalé VAN MORRISON. Là on rentre carrément dans une autre dimension parallèle encore inexplorée par l’hémisphère droit de votre cerveau (ou gauche je ne sais plus !). Pour réaliser un bon disque psyché, il faut meubler l’espace sonore. Ainsi tout un travail est réalisé sur ce second album, au niveau des percussions faisant ressortir un côté tribal à l’ensemble plutôt déjanté et le son de la guitare prend différentes textures mystérieuses.

Mais c’est évidemment les fameuses sonorités de la jarre électrique amenée dans le groupe par ce malade de Tommy Hall (de retour à l'intérieur de la secte) qui l’emporte avec ses gloussements rigolos tout le long de chants aussi bigarrés les uns que les autres mais qui restent toutefois accessibles. La cruche en question donne aussi un coté “drone” avant l’heure donnant naissance à une longue descendance dont on retrouvera des traces dans quantité de combos (SPACEMEN 3, et le courant “shoegaze” entre autres dans les “eighties”). Dès le fabuleux premier titre “Slip inside this house” évoquant le célèbre “troisième oeil”, on baigne dans un style répétitif mais non dénué de mélodie avec cet aspect hypnotique de la jarre (“tu lulu lut tu tu lulu lut”). Rien d’étonnant que les excellents Anglais de PRIMAL SCREAM dans les années 90, le reprennent dans une version techno house barrée.

On retrouve du psychédélisme illustré par des mantras psalmodiés à l’infini, sur "slide machine", le boogie cosmique "she lives (in a time of her own)" (faisant écho aux travaux des STONES de Their satanic majesties request), les vocaux trafiqués de "Nobody To Love" (et son refrain entêtant), "Earthquake" annonçant presque les délires proto stoners d’un futur HAWKWIND. Du garage rock caractérisant le premier album, on retient surtout l’acid "Levitation" sur lequel Rocky se serait littéralement envolé pour aller dans l’aire 51… Et "Postures" (dont les paroles évoquent la réincarnation) possède justement une posture stonienne.

Mais ce qui ressort, c’est une apparence folky, plutôt mélancolique ("Dust" le montre amplement). Avec aussi une superbe reprise spatiale de Bob DYLAN ponctuée de géniales harmonies (mieux que l’originale, allez soyons encore blasphémateur !). Dans le même registre, "I had to tell you" est une ballade folk avec un harmonica presque hippie qu’on verrait bien chantée par Charles Manson autour du cadavre de Sharon Tate. Les différents gangs de SONIC BOOM, les frappadingues BUTTHOLE SURFERS, les récents pompeurs de BLACK ANGELS, les barbus de ZZ TOP ainsi que l’ermite kraut-punk Julian COPE, se sont en tout cas bien shootés en écoutant cette réalisation totalement solaire.

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   NOSFERATU

 
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- Roky Erickson (guitare, vocaux, songwriter )
- Tommy Hall (jarre électrique!)
- Stacy Sutherland (guitare)
- Danny Thomas Batterie
- Ronnie Leatherman (basse)
- + D'autres Mercenaires


- slip Inside This House
- slide Machine
- she Lives (in A Time Of Her Own)
- nobody To Love
- baby Blue
- earthquake
- dust
- levitation
- i Had To Tell You
- postures (leave Your Body Behind)



             



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