La réponse européenne aux Real McKenzies et aux Dropkick Murphys porte un nom : THE BLACK TARTAN CLAN. Depuis 2008, ce sextet venu de Belgique s'évertue en effet à se faire le porte-voix d'un punk-rock celtique rugueux et énergique. Son utilisation prédominante de la cornemuse et sa tendance à consacrer son univers thématique et visuel à l'Ecosse rapproche indéniablement le groupe des Canadiens des Real McKenzies, groupe avec lequel les Belges partagent également ce même attrait pour les kilts et les concerts festifs, un poil bordéliques. En deux albums à peine le groupe est parvenu à se faire un nom, jouant sur une imagerie sombre et agressive (ce fameux tartan noir que portent les membres du groupe). L'écoute de ce troisième album donne néanmoins plus que jamais l'impression d'avoir affaire à un groupe varié et convaincu de la qualité de sa musique. A juste titre.

Don't Walk Alone, qui succède à l'EP Standing Strong paru fin 2012, témoigne d'entrée des velléités festives des six Belges. Le morceau "Toora Loora" avec son banjo sautillant, sa cornemuse enjouée et ses guitares électriques acérées, ne peut que provoquer l'adhésion de l'auditeur. L'équilibre entre les guitares et les instruments traditionnels parfaitement dosé, le chant légèrement embrumé, et surtout ce sens infaillible de la mélodie et du refrain qui font mouche sont autant d'éléments qui jouent en faveur d'un groupe maître de son sujet.

Ces mêmes qualités se retrouvent à l'écoute des titres suivants, à prendre comme des hymnes inspirés et fédérateurs. Si les thèmes des morceaux ne vont pas chercher bien loin, le groupe prônant des valeurs de solidarité et de liberté, narrant ses aventures en tournée ou quelque haut fait de résistance mené par les Ecossais durant le Moyen-Âge face à l'oppresseur anglais, THE BLACK TARTAN CLAN parvient ainsi à fédérer les fans de punk celtique, coutumiers du fait. Légers et efficaces, des brulôts tels que "5 minutes", "Belgian tartan army" ou "To battle" constituent les solides fondations d'un album qui se fait également plus rock le temps de quelques morceaux, parmi lesquels un "Code of the clan" ultra-mélodique qui se fait porteur d'une variété bienvenue.

Deux traditionnels viennent achever l'oeuvre. Nécessairement, ces derniers se doivent d'être écossais, c'est ainsi que l'on trouve avec plaisir de sympathiques versions de ces morceaux intemporels que sont "Loch Lomond" (qui vient tirer la bourre à la version des Real McKenzies) et "The water is wide", dont la riche mélodie s'adapte aisément aux sonorités rythmiques plus rugueuses des punk belges. Au final, THE BLACK TARTAN CLAN propose ainsi un album de punk celtique varié et maîtrisé de bout en bout, quasiment au niveau des glorieuses influences dont le groupe se réclame. Une bien belle confirmation qui prouve que, désormais, le style se décline également à l'européenne !