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Felix MENDELSSOHN - Symphonie N°4 Italienne (abbado) (1833)
Par CHIPSTOUILLE le 23 Août 2013          Consultée 4817 fois

Alors qu’il composait sa symphonie écossaise lors de son tour d’Europe entre 1829 et 1831, Felix MENDELSSOHN se rendit en Italie. Milan, Florence et Rome furent autant de villes visitées qui décidèrent le compositeur à laisser de côté ses travaux sur l’Ecosse. Lorsque l’on connait la qualité de la 3e symphonie (qu’il achèvera en 1842), on peut se demander quelle mouche a bien pu le piquer. Il faut se rendre de part et d’autre de l’Europe pour comprendre à quel point le contraste peut en effet être saisissant. D’un côté l’Ecosse sauvage, humide et sombre, verte et maritime, propre à l’inspiration intimiste, à l’élan romantique devant le constat d’isolation. De l'autre, l’Italie est en comparaison étouffante, avec ses cités-états, ses traces de civilisation déchue puis renaissante, rayonnante et chaleureuse, propre à la clameur et aux exaltations. Au vu du résultat, symphonie qui elle aussi sera soumise aux retouches du compositeur, on ne pouvait que le comprendre.

La symphonie italienne, dont le n°4 est encore une fois trompeur, est l’une des œuvres les plus réclamées du répertoire de MENDELSSOHN. Charmé par le soleil italien, le Carnaval, les cérémonies autour de la mort du pape Pie VII et l’élection de son successeur, le compositeur romantique invente une symphonie moins ambitieuse que la précédente (l’écossaise donc, n°3) qu’il mènera à terme de retour à Berlin en 1833. Cette simplicité dans la composition, qui se traduit par une accessibilité plus accrue, explique sans doute son succès.

Le premier mouvement est exceptionnel, puisqu’il parvient à mêler non pas deux comme nous y avait accoutumé MENDELSSOHN, mais trois thèmes majeurs entre eux (l’art de se contredire, cherchez où est la simplicité…). Les uns rentrent dans les autres sans que l’on s’en aperçoive, avec la plus extrême des délicatesses. Les transitions entre chaque thème permettent ainsi un renouvellement continu, sans s’égarer dans les parties transitoires riches de mélodies, habituelles du compositeur. Le second mouvement est très égayé et plus simple dans son expression. A noter, pour les connaisseurs, qu’il fut repris par le groupe de métal progressif ARK en guise d’introduction du titre "Burning Down", la conclusion étant le final de la symphonie. Le suivant s’étale dans une langueur propre à MENDELSSOHN pour terminer sur une allure plus académique. On reconnaît aisément le lien filial avec BEETHOVEN dans cette façon de reprendre toujours le même début de phrase avec insistance (l'ostinato).

Enfin, le Seltarello et le Presto conclusifs, très vifs, caracolent tel un cheval tantôt au galop avec ses groupes de cinq notes isolées, tantôt au trot tout en montrant leur fierté avec élégance. MENDELSSOHN conclue sa démonstration équestre dans une charge symphonique digne d’une véritable course de char, à se demander si les dégradations du Colisée n’en sont pas la conséquence.

Malgré son évidente réussite et son succès immédiat, le compositeur ne publiera pas cette symphonie, ce qui explique sa numérotation confuse. Elle fut pourtant jouée dès 1833 à Londres alors qu'elle venait d'être écrite. Cependant MENDELSSOHN envisageait, tout comme pour l'écossaise, de retoucher sa symphonie. C'est ce qu’il fera en 1837 et projettera de refaire plus tard. Le sort en décidera autrement. Chef d’œuvre des débuts du romantisme, la symphonie italienne est un immanquable, qui devrait séduire tous ceux qui comme moi, s’ennuient quelque peu dès que les durées s’éternisent. L’italienne est une garantie d’éclat, dans la lignée des grandes de BEETHOVEN. L’une des réussites de Felix MENDELSSOHN-BARTHOLDY, si ce n'est son chef d'oeuvre.

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- London Symphony Orchestra
- Claudio Abbado (direction)


- symphonie N°4 En La Majeur, Op.90 'italienne'
1. Allegro Vivace
2. Andante Con Moto
3. Con Moto Moderato
4. Seltarello. Presto
- symphonie N°5 En Ré Majeur, Op.107 'réformation'
5. Andante - Allegro Con Fuoco
6. Allegro Vivace
7. Andante
- choral 'ein' Feste Burg Ist Unser Gott'
8. Andante Con Moto - Allegro Maestoso



             



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