DR.DRE, c'est un peu le boss, le papa, le grand master du rap américain. Faut dire que sa carrière est un pur sans fautes, il a foutu un coup de boost pour des artistes de malade – on connait très bien EMINEM, ou plus récemment Kendrick LAMAR. Et puis, c'est tout de même impressionnant de se dire qu'il était actif avant même que ce dernier soit né, par le biais de son groupe World Class Wreckin' Cru. Sa carrière en groupe, que ce soit par le biais de ce dernier ou avec N.W.A., reste moins connue et moins mise en avant que ses albums solos. C'est d'ailleurs seulement après avoir quitté ses groupes qu'il se lancera dans The Chronic, un album truffé de surprises.

Ce The Chronic aura un grand impact sur le monde du hip-hop. Tout d'abord, il créé le style G-funk, qui veut que des paroles typées ghetto soient combinées avec un style funk. De plus, cet album lance la carrière de rappeur du connu Snoop Dogg, qui apparaît sur la quasi-totalité des morceaux. C'est un album encensé par la critique qui sera vendu à plus de 4 millions d'exemplaires. Et très clairement ce n'est pas le fruit du hasard. 16 titres et très peu de fausses notes.

Pas mal de morceaux cultes vont se créer sur cet album. On retrouve l'excellent « Fuck Wit Dre Day (And Everybody's Celebratin') » et son instru qui sera reprise plus tard par Snoop DOGG dans son premier album. Titre typique G-funk, avec un tempo lent et des basses prépondérantes. À savoir que ce titre est une sorte de clash envers le rappeur Easy-E, rappeur avec qui il avait fondé le groupe N.W.A. Malheureusement les deux bonhommes se sont quittés en mauvais terme.

On retrouve bien entendu l'ultra connu « Nuthin' But a G Thang », l'ultra classique de l'album, encore reconnu à ce jour comme étant l'un des plus grands classiques du hip-hop. L'ambiance encore très funk et lente est d'une classe incomparable. Snoop DOGG et DRE s'échangent les rimes et manient le micro avec talent.

Parmi les titres un peu plus discrets, on trouve l'excellent « Deeez Nuuuts » dans lequel le talentueux Nate DOGG apparaît sur le refrain. Mention spéciale pour le couplet de DRE remarquable. On ne fera bien entendu pas l'impasse sur le festif « The Day The Niggaz Take Over » bien plus rythmé que le reste de l'album.

À l'écoute complète, on constate que cet album est très lent, très posé et tout à fait dans l'esprit « drugs » que veut créer notre docteur (c'est une prescription ?). Il faudra à certains plusieurs écoutes pour se familiariser avec le genre, à d'autres la révélation des rythmes funk 70's sera immédiate et le charme opérera instantanément.

Il est indéniable que cet album se pose comme une référence au genre. Un peu à l'image de la discographie de DR. DRE, ce The Chronic est un immanquable, ne serait-ce que pour la culture, pour comprendre ô combien les artistes qui l'ont suivi ont été influencés (oui Snoop DOGG, tu es visé). Visiblement, que ce soit en tant que producteur ou interprète, personne ne peut égaler le doc', qui excelle dans son genre. Une légende, ni plus ni moins.