Paul Williams aka “Billy PAUL” est né à Philadelphie en 1934. Il est déjà aujourd’hui âgé de 78 ans. Sa carrière a débuté assez tard sur le microsillon et s’est achevé finalement… Assez tôt ! Certaines de ses chansons sont passées dans le domaine public et son statut en fait aujourd’hui l’égal des plus grands de la soul. Il débute très tôt le chant qu’il pratique comme professionnel dans les radios dès l’âge de 12 ans à la sortie de la guerre. Il va ensuite être happé par le circuit des clubs de Philly et pratique le jazz pendant des années, avant de commencer à mêler des sonorités plus pop et de se faire un nom dans la soul music des seventies.

Du coup, ce premier album ressemble plus à une soirée dans un club de Jazz qu’à un disque de soul. Il n’est en cela pas du tout comparable à ses coreligionnaires de l’époque. Ceci explique cela. C’est cette diversité d’influence qui va lui permettre d’exploser quelques années plus tard. En attendant, cet opus le voit reprendre pléthore de titres connus : du standard « That’s life » adopté par le grand Frankie SINATRA au plus surprenant « Don’t think twice it’s all right » du baladin Bob DYLAN que je vous conseille vivement tant elle est explosive. Oui, c’est étonnant ! Sa version de « Feeling good », chanson popularisée par Nina SIMONE et Sammy DAVIS JR, est très atmosphérique, ne manque pas de sel et lui permet de pousser sa voix dans ses retranchements… Pas mal du tout.

On remarquera à nouveau les élans vocaux saisissants sur « Somewhere ». En revanche l’heure est plus à la dynamique sur « Billy boy », qui dépote un maximum en ouverture de la carrière de notre artiste. « Bluesette » est le single qui va lui permettre de se faire remarquer, il y fait preuve d’une belle capacité à l’improvisation vocale, à la manière des grands scatteurs de jazz. Certes le son n’est pas ce qui se fait de mieux mais retrace fort bien la première partie de carrière de Billy PAUL. C’est ensuite une petite Bossa Nova réussie avec « On a clear day » d’Alan Jay LERNER que nous avons découvert sur la BO de Brigadoon. Enfin la contrebasse très free de « Just in time » nous replonge dans le monde du jazz avec beaucoup d’aplomb, Billy y déploie toute sa science du chant jazzy et c’est assez impressionnant.

C’est donc un coup d’essai qui va permettre à notre artiste d’être connu plus que localement. Ce n’est certes pas encore la reconnaissance mondiale, mais on sent que le chanteur a un réel talent. Il lui faut juste prendre conscience des modes de l’époque et adapter son style, ce qu’il ne va pas tarder à faire.