La musique, c’est parfois une affaire de famille. Pour le meilleur (BACH et ses enfants musiciens) et pour le pire (les CHEDID père et fils par exemple… enfin, surtout le fils !). Le petit prodige Peter BRODERICK a baigné dans un environnement musical riche, qui l’a contaminé, lui et sa sœur Heather. La faute au père, Steven, alias « Pop », musicien aguerri qui ne joue qu’en privé.

Sur l’album It Starts Hear, Peter Broderick interprète « Blue », une chanson écrite par son père, que le jeune homme a trouvé sur une cassette. Sur le site Internet lié à l’album, il explique que son père est un homme discret, qui ne joue de la musique qu’en solitaire, s’arrêtant si quelqu’un entre dans la pièce. Mais Peter n’en démord pas, affirmant que son père est un excellent musicien maîtrisant à merveille la guitare classique.

Ce EP au titre explicite, Broderick & Broderick, est comme un chapitre suivant l’interprétation de « Blue », cette superbe chanson folk aux arpèges délicates. Peter fait entrer Steven dans son univers, désireux de faire une petite collaboration père/fils. On retrouve le style caractéristique de Peter BRODERICK, alternant arrangements folk atmosphériques et néo-classique proche de l’ambient, ainsi que quelques touches celtiques (première partie de « The Thunder Dance » entre autre). Steven, lui, apporte sa contribution de guitare classique, donnant une touche d’exotisme aux six morceaux. Entre petites merveilles, le titre « Pop’s Song » est un superbe duo entre la guitare du père et le violon du fils. Dommage que ce titre là soit si court.

Essentiellement instrumental, Broderick & Broderick ne contient qu’un seul titre chanté. La voix douce et envoûtante de Heather vient s’ajouter à celle de Peter pour un résultat vaporeux sur « Let Me Love You For Free ». Décidément, une vraie affaire de famille ! A cette très belle chanson, le dernier titre « Let Me Love You Again » vient conclure en écho le disque par de simples chœurs sur une mélodie assez proche de la première. Preuve est que ce EP n’est pas qu’un recueil de six titres, mais bien une sorte de longue pièce de 20 minutes et quelques, enveloppée d’une ambiance venteuse rappelant les montagnes du nord ouest des Etats-Unis. Entre les guitares, le violon et les chœurs. La Famille BRODERICK prouve que le talent peut être héréditaire. Un très jolie EP à découvrir.

Mais, mon sens maniaque de l’esthétique ne m’empêchera pas de pousser une gueulante quant à la pochette. Ce carré blanc encadré d’un liseré turquoise est d’une nullité graphique qui ne rend pas hommage à la belle musique qui se cache à l’intérieur.