En France, si l'on prend la peine d'éteindre sa radio et de chercher des groupes/artistes de manière active, il est alors possible de reprendre foi en la musique jouée par ses compatriotes, et mieux, de tomber sur son futur groupe préféré. Dans la même optique, se faire conseiller par des collègues et/ou des amis peut également apporter la bonne surprise du jour. Merci donc à Martin de m'avoir fait découvrir HUSBANDS, un groupe fort intéressant.

Issu de trois groupes marseillais (Nasser, Oh! Tiger Moutain et Kid Francescoli), HUSBANDS se présente comme un trio versant dans la synthpop, avec le choix de l'anglais au niveau du chant – ce qui peut en faire tiquer certains, mais passons. De plus, en juin dernier, HUSBANDS sort son premier EP, non nommé mais à la pochette bien sympathique.

Après écoute de l'EP, un constat s'impose d'emblée : HUSBANDS a visiblement accouché d'un disque imparfait, qui n'exploite pas bien les idées proposées. En 21 minutes et 5 chansons, le groupe conçoit des morceaux présentant tous un minimum d'intérêt, mais qui forme un ensemble trop hétérogène en termes de qualité. En fait, le seul élément totalement réussi doit être, et de loin, le chant. Non seulement il est bon et sans grosse faute, mais il est également agréable de voir un chant anglais sans accent, ou si peu.
Encore faut-il que ce chant soit bien exploité, et s'insère bien dans la musique. C'est bien là qu'arrive les soucis. Certes, à l'écoute de "Dreams", le morceau d'ouverture, on est en droit d'être tout à fait comblé : le clavier rythmique et les percussions font un travail remarquable, tandis que les membres enchantent de par leurs voix. Plus loin, "Overseas" frappe fort avec un refrain qui sait capter l'attention immédiatement, sans compter le choix fort judicieux du mid-tempo. Les autres pistes sont plus sujettes à de vertes critiques. Ainsi, le rythme chaloupé de "Let Me Down (Don't)" fait hausser des sourcils, et les couplets sont assez mal construits. Mais surtout, ce qui fait vraiment tâche sur l'EP des HUSBANDS, c'est son dernier morceau, "Run Along, Son". Faire une chanson pop de 7 minutes n'est ni une mauvaise chose ni une bonne, mais faire trainer inutilement en longueur la chanson est une entreprise assez stupide. La deuxième moitié de la chanson aurait pu être escamotée pour laisser place à une composition supplémentaire.

A supposer que HUSBANDS continue et sorte un nouvel opus, il faut espérer que les erreurs commises ici ne soient plus reproduites. Les musiciens savent écrire de bonnes chansons, mais n'y arrivent pas tout le long d'un EP. C'est dommage, et laisse supposer un manque de constance qualitative préjudiciable. Ceci étant, il n'y a rien de profondément mauvais ou musicalement nuisible, et il s'agit là de défauts qui peuvent s'effacer sans trop de difficultés.