Pour éviter tout malentendu, je tiens tout d’abord à préciser que le Kino dont il est question ici n’a aucun rapport avec le Kino de Victor Tsoï, groupe soviétique des années 80 mais parle bien du quarante mille cinq cent trente troisième « super groupe » de Rock Progressif de l’année qui est composé de Pete Trewavas (Marillion – Transatlantic), John Mitchell (Arena - the Urbane), John Beck (It Bites) et Chris Maitland (Ex. Porcupine Tree et actuellement Batteur de session très prisé).

Bon les présentations sont faites alors parlons musique car Picture est un album assez difficile à définir mais où les termes de Rock, Pop, progressif et Ambiant nous permettent déjà d’y voir un peu plus clair.
En effet pour une association de talents issus de la scène Rock Progressif Britannique, Kino à la surprise générale nous a concocté ce qui semble être un album plutôt simple et assez facile d’accès avec de nombreux titres pop aux rythmes entraînants comme "Leave a Light on" et "Room for two" et bien que les claviers, marque de fabrique du progressif, soient très présents sur l’ensemble de l’album, la musique est plus axée sur le chant de John Mitchell que l’on découvre très bon et envoûtant comme sur le refrain sublime et rempli d’émotions de "Letting Go".

Mises à part quelques excursions en terrains connus comme le plus alambiqué "Loser's Day Parade" et le très néo-prog "Holding" qui nous rappelle que les membres de Kino sont avant tout des artistes capables de faire parler la puissance et spécialistes des compositions de rock progressif à tiroirs, une grande partie du disque joue la carte de l’émotion comme "All You See", où le mot pureté me vient immédiatement à l’esprit à son écoute ou bien encore la chanson titre "Picture" qui clôture en douceur l’album.
Mais cette galette s’avère finalement plus subtile que prévue et d’un disque que l’on aurait vite catalogué de « sympa, sans plus » se dégage au fil des écoutes une plus grande richesse de compositions qui demande cependant une immersion totale et surtout l’envie de se laisser transporter plus profondément au cœur de la musique de Kino car Picture fait partie de ces albums qui demandent une attention soutenue et qui surtout se savoure seul.

Au final, Kino accouche d’une œuvre personnelle et mélancolique à la limite entre la pop et le rock progressif, dans un style se rapprochant de groupes comme Asia et Arena.
Un peu trop lisse par moment et manquant de mordant à d’autre, Picture reste tout de même une douce et agréable interlude pour les fans de rock Progressif qui regretteront toutefois l’absence de folie et de réelle originalité.