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- Style + Membre : It Bites, Marillion

KINO [UK] - Radio Voltaire (2018)
Par BAKER le 22 Mai 2018          Consultée 1207 fois

Il y a des albums comme ça, ils sont mal nés. On ne les sent pas. Seigneur Seigneur, toi qui as fait réélire Peppone, dis-moi où est passée l'innocence des sorties dont on ne savait rien ? Le bon vieux temps où l'on découvrait l'existence d'albums parfois en rentrant dans un magasin ? (Tubular Bells II pour ne citer que lui). Ah ! Damnée soit cette maudite Toile, qui notre voile de crédulité nous a ôté ! Désormais quand on achète un disque, c'est limite si on ne connaît pas la pointure en mocassins Bata du chanteur avant d'avoir entendu la moindre mélodie. Et donc lorsqu'on nous annonce que Kino revient, impossible de ne pas être exposé à moult détails plus ou moins intéressants. Genre le batteur a changé, genre pourquoi le groupe a été réactivé après 13 ans, et surtout, genre on va vous expliquer pourquoi ça s'appelle Kino alors que ça aurait pu largement s'appeler Lonely Robot.

Car le hic au départ, c'est ça : Kino était un projet de 2005 qui avait donné lieu à un album tout à fait excellent (et un mini-live en DVD tout aussi bon malgré un chanteur méchamment grippé). C'était la réunion de quatre musiciens bien différents mais complémentaires : la frappe un peu barbare de Chris Maitland (Porcupine Tree), la basse vrombissante de Pete Trewavas (Marillion), et le duo vocal du claviériste John Beck (It Bites) et du guitariste John Mitchell (Arena). John Mitchell qui a par la suite recréé It Bites avec ledit John Beck. Vous suivez ? Après la création de It Bites mark II, Kino est parti en fumée et si on l'a fortement regretté, tant l'album Picture était sympathique, on se doutait que le groupe ne reviendrait pas.

Or, voici qu'on nous annonce ce second album qui atterrit frais comme une rose dans nos bacs, avec une accroche pour le moins intrigante : ainsi, Kino serait le fruit de la collaboration entre John Mitchell et... Pete Trewavas. Ben, et John Beck ? Il avait piscine ? A croire : il est crédité comme musicien additionnel, et malheureusement, c'est exactement ce qu'il sera. Car le défaut principal de ce Radio Voltaire, défaut absolument rédhibitoire, c'est qu'une grande majorité des titres ne sonnent pas du tout comme le premier Kino, ni comme le premier It Bites mark II, mais comme Lonely Robot, le projet solo de Mitchell, voire dans ses moments les plus ennuyeux - et il y en a - comme le dernier It Bites. Aïe.

Des mélodies un peu trop simples, une rythmique roborative, une production très foisonnante mais un peu froide, des ponts prog qui fonctionnent autant que dans Lonely Robot - soit pas vraiment -, les écoutes successives de Radio Voltaire montrent une créativité à bout de souffle. On ne sera pas surpris d'apprendre qu'en coulisses, c'est la maison de disques qui a suggéré de reformer Kino pour "canaliser le flux de composition de Mitchell". Traduction : éviter que ça fasse collection de faces B. Ce n'est pas forcément désagréable, bien sûr, c'est bien joué, Craig Blundell abat un bon boulot (j'aurais préféré le côté classic rock de Maitland mais...), le chant est bon, la guitare mélodieuse, mais on s'ennuie poliment, quand ce n'est pas bien pire : les ballades Idlewild et Temple Tudor par exemple n'ont pas, loin s'en faut, la qualité suave des mid-tempo semi-épiques contenus dans Picture.

Et notre John Beck dans tout ça ? On le repère à dix kilomètres sur les claviers complètement dingues de la bourrine et décomplexée The Dead Club, et quelques très rares sons font légèrement penser à Picture d'un titre à l'autre, mais si on l'entend réellement cinq minutes sur tout l'album, c'est le bout du monde. Les bonus tracks achèvent le travail de sape : une "version orchestrale" foutage de gueule, un "remix industriel à la Depeche Mode de 1983" de Dead Club qui retire toute la force de Beck, une version acoustique d'une... ballade acoustique (bien ouej) et un truc d'une minute signé Mitchell tout seul qui s'emmerde la nuit.

Alors aux orties ce dernier album ? Non. Il y a une raison pour que le presqu'anonyme Pete Trewavas soit considéré comme l'autre moitié du duo créatif. Car le petit bonhomme frisé a écrit trois chansons. Et ce sont, de très loin, mais alors loiiiiiiiiiin, les toutes meilleures du disque ! I Don't Know Why sonne frais, pop, optimiste, et original malgré son riff simple. Out Of Time rappelle complètement Picture avec cette beauté simple, ces entournures prog sans lasser (et avec un p'tit solo de basse). Enfin Keep The Faith, Beatlesque en diable, est désarmant : refrain génial, pont épique splendide. Ces trois morceaux valent à eux seuls l'écoute de ce Radio Voltaire, mais hélas c'est une condition exclusive tant le reste est fichtrement moyen. Une fois de plus, John Mitchell montre qu'il a besoin d'être entouré de près pour que ses idées germent correctement. Reste dans ce brouillard une éclaircie : vivement le prochain Transatlantic, que Pete puisse se la Peter !

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- John Mitchell (chant, guitare, prog)
- Pete Trewavas (basse, choeurs)
- John Beck (claviers, choeurs)
- Craig Blundell (batterie, percussions)


1. Radio Voltaire
2. The Dead Club
3. Idlewild
4. I Don't Know Why
5. I Won't Break So Easily Any More
6. Temple Tudor
7. Out Of Time
8. Warmth Of The Sun
9. Grey Shapes On Concrete Fields
10. Keep The Faith
11. The Silent Fighter Pilot
- bonus édition Limitée
12. Temple Tudor (piano Mix)
13. The Dead Club (berlin Headquarters Mix)
14. Keep The Faith (orchestral Mix)
15. The Kino Funfair



             



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