Pour commencer, merci au visiteur qui a demandé la chronique de ce disque. Le genre de brûlot quasiment inconnu et presque introuvable, qui pourtant fait partie de la grande histoire du rock. Une seule ville pouvait engendrer ce groupe, la "Motor City", Detroit et ses usines avec les voitures qui sortent des chaînes de production dans la fureur, la démence et le bruit de l’acier !!! La ville a vomit un paquet de combos allumés, STOOGES, MC 5, ALICE COOPER, GRAND FUNK RAILROAD, TED NUGENT, les gars qui vivent là -bas sont plutôt portés vers le bruit, d’autant que Motown produit aussi des tubes pour faire danser les brothers après le taf dans les boîtes louches.

Bob Hodge a traîné dans ces studios mythiques, comme le Hitsville , pour écouter les SUPREMES ou les FOUR TOPS, avant de former CATFISH (Vous avez déjà vu des poissons chats dans le Michigan vous ?). La vie du groupe est éphémère, avec un album studio Get Down, facile à reconnaître : c’est la même bestiole sur la pochette que sur le live, édité en CD en 1995 et pour les mordus Catfish Hodge - Boogieman Gonna Get Ya (1973) quasiment introuvable (me demander si quelqu’un est intéressé ! ). Ensuite Bob Hodge se lancera dans une improbable carrière solo, ouvrant pour Bonnie RAITT et LITTLE FEAT. Depuis la fin des 90’s il a disparu de nos écrans radars, vraisemblablement perdu au fond d’un marécage.

Mais ce live enregistré au Théâtre Eastown de Detroit est une vraie bombe. Le gars Hodge hurle comme un dément, le genre Alice Cooper qui vient de se faire piquer par son serpent et son frangin Dallas envoie des riffs de guitares soit bien lourds, soit bluesy, mais toujours entre les deux yeux. On peut y ajouter un furieux au piano, John Hill qui nous le fait à la Jerry Lee sur le morceau d’ouverture « Nowhere to Run », et son complice Harry Phillips qui lui donne la réplique sur la reprise de « Whole Lotta Shakin' Going On » du killer justement ! A l’image des MC5, le groupe est politisé et Nixon n’aurait surement pas apprécié de recevoir le courrier « Letter to Nixon ».

Le public est assez survolté, renvoie au groupe son énergie, et Bob en remet une louche avec sa voix qui semble être élevée au gravier, au bourbon et autres substances fumables. Ce disque est tombé dans l’oubli, le groupe n’a quasiment connu aucun succès et il fait partie de ses LP oubliés que certains ressortent de leur caverne, la larme à l’œil et les mains tremblantes. Alors pourquoi Bob SEGER et pas CATFISH ? Pourquoi le MC5 et pas Hodge ? Mystère...

Mais si vous aimez les bonnes surprises en passant du temps à chercher des vieilleries des 70’s ce disque est pour vous. And PLAY LOUD !!!!