Il parait qu’Amanda LEAR a déjà vendu plus de 20 millions de disques… Bah je sais pas ce que vous en pensez mais il y en a qui ont vraiment des difficultés à savoir quoi faire de leur argent… Amanda, donc, Alain pour les intimes, Koko pour les initiés, Amaaaaaandaaaaaaaaa pour Salvador DALI, personnage aux multiples identités, cultivant l’ambiguïté sans fin, bouffant à tous les râteliers et ayant fait preuve d’un certain talent pour vendre du vent, et en brasser encore plus. J’avoue ne pas trop percuter quelle est la démarche ici… Amanda avait sorti en 1975 un premier single en hommage à ELVIS, la reprise de « Trouble » qu’on retrouve ici même… S’agit-il seulement de musique ? Est-ce une opération marketing destinée au monde de la nuit ? A une frange de la population. M'enfin… En tant que Fan d’ELVIS, je me devais de faire un essai sur cet album de « reprises », mais je dois admettre que cela sonne comme un grosse blague.

Le choix opéré par Amanda pour choisir 13 titres se révèle en revanche tout à fait original. Point de « Jailhouse rock » ni de « Love me tender », pas de « Blue suede shoes » ni de « In the ghetto ». Les chansons couvrent toute l’étendue de la carrière du King, et sont d’importance diverse…. L’interprétation comme vous allez le voir est, elle, monolithique.

Amanda choisit de reprendre « My happiness » la première chanson jamais enregistrée par le king pour l’anniversaire de sa maman Gladys. Immédiatement, l’organe d’Amanda se fait entendre avec force renfort d’accent français et avec toutes les roucoulades dont on la sait capable, ce qui rend cette vieille chanson poussiéreuse absolument infâme… Le problème, c’est qu’elle va faire de même sur tous les titres. Alors quand il s’agit de « What now my love », le « Et maintenant » de notre BECAUD national, on se dit qu’il y a une certaine logique, mais le résultat est indigent. Je ne vous parle pas de « You don’t have to say you love me » qui atteint les tréfonds de la médiocrité sans la voix du king et l’émotion qu’il savait y faire passer. Sa manière d’ahaner « Viva Las Vegas » est presque rigolote, Seul Dusty Hill de ZZ TOP sait chanter cette chanson sans être ridicule… Mais finalement n’essaye-t-elle pas d’être ridicule ?
Dans les grands standards, il n’y a que « Heartbreak hotel » à se mettre sous la dent… Et c’est tant mieux, dieu seul sait ce qu’elle aurait fait avec « Hound dog » ou « Fever ». « All shook up » est sans intérêt et du même tonneau, hélas.

Sinon, il y a toute une flopée de titres des années 61-63, pas les moins bons : « It’s now or never » est à peine plus écoutable que les autres, mais la voix d’Amanda n’est pas faite pour chanter « O sole moi » ou alors en refaisant Albin dans la cage aux folles. « You’re the devil in disguise » là elle se moque de nous, cette chanson était pour elle, il faut bien l’admettre. Passons sous silence « Can’t help falling in love », il vaut mieux. Enfin le « Burning love » et le « Suspicious mind » des seventies sont sans doute les moins ratés de nos reprises du jour… Mais on parle d’un tel niveau que notre pauvre Elvis doit s’agiter en tous sens dans son jardin du repos à Graceland en ce moment…

Un album de reprises totalement nul, et que je ne conseille à personne et surtout pas aux fans du King. Cela dit, j’imagine que certains peuvent être sensibles à la manière ultra théâtrale ridiculissime avec laquelle Amanda déclame les lyrics de ces chansons, dont certaines sont parmi les plus sacrées de l’histoire… Certains…