Internet est un outil formidable. Il est tellement facile, en quelques clics, de faire de belles découvertes, qu'il est devenu fort agréable de ne plus avoir à se fourvoyer dans un onéreux achat à l'aveugle d'un album qui, peut-être, sera source de déception. Le musicophile 2.0 a toutes les clés en main pur épancher sa soif de découverte, et creuser en profondeur un style qu'il affectionne. Mais si de belles découvertes sont à portée de clic, il est également facile, l'offre musicale n'ayant jamais été aussi importante, de passer à côté de sympathiques et forts prometteurs groupes. Qu'il serait dommage, pourtant, de ne pas donner sa chance aux Américains de FIDDLER'S WAGE, dont le rock celtique, vivace et inspiré, se fait une très grande réussite.

Auteur d'un EP et d'un album au début des années 2010 sous le nom Callanach, le combo a adopté un patronyme plus passe-partout, mais aussi bien plus facile à prononcer pour les porteur de kilt imbibés de Guinness. La recette, elle, est restée la même. Le groupe propose e effet un rock celtique à tendance folk, matiné de quelques touches pop, et porté par l'omniprésent violon de Marissa Ruper, qui se fait le pourvoyeur de la majorité des mélodies. Bien aidée par le talentueux Ryan Rovito, qui œuvre aussi bien au chant qu'à la guitare, à la mandoline ou au banjo, la violoniste donne naissance à une petite dizaine de morceaux variés, tantôt poignants, tantôt directs, toujours inspiré.

Ne vous fiez pas à l'introductif « More than a nation », pièce éthérée, organique, qui ouvre l'opus et se pose en référence directe à des groupes tels que Coast, Cal ou Spirit of the West. La musique de FIDDLER'S WAGE, si elle sait se faire délicate à d'autres reprises (la sing-along ballade « Hole in the bottle ») est majoritairement énergique et sautillante. Sur une base acoustique (« The Other side ») ou électrique (« One more beer » et son riff décapant), le rock du groupe parvient à se faire de bout en bout convaincant et entraînant, happant l'auditeur dans des ambiances évoquant les grands espaces ou les pubs enfumés.

Tout cela ne souffre que de peu de faiblesse, si ce n'est que l'on aurait bien repris un peu plus de cette musique qui, sans révolutionner le genre, se fait remarquable. Il y a un grand talent qui habite les FIDDLER'S WAGE, il suffit pour s'en rendre compte de se passer à deux ou trois reprises « Just a road » et son banjo prédominant, mêlant ambiances rock, influences celtiques et country. Du tout bon. Agrémenté d'harmonies vocales du plus bel effet, ce titre cristallise toute l'authenticité du groupe, dont la voix chaude de Ryan Rovito se fait l'avatar. Pour 10$, il serait bien dommage de se priver de la chance de découvrir l'un des espoirs les plus probants de la scène rock celtique US. Du tout bon !

Des extraits de l'album : http://www.cdbaby.com/cd/fiddlerswage