Entre George O'Dowd et moi, ça a toujours été une histoire "d'amour". Il était là avec son "Do you really want to hurt me" et CULTURE CLUB trustait les premières places des billboards en 82 quand j'ai commencé à plonger avec avidité dans la New wave... Forcément il était omniprésent un peu partout, son look si particulier dans les sunlights des projecteurs, la rock star du coin, quoi... Aujourd'hui 32 ans plus tard après, nous revoilà face à face. Je vais pas tirer sur les ambulances et donc pour une fois, on va laisser de coté les turpitudes de la rock star pour se concentrer sur sa musique.

En revanche rien n'interdit de parler de son look qui faisait partie intégrante de sa spécificité androgyne, pour ne pas dire ouvertement gay. Donc, notre BOY a pris dans les 40 kilos et camoufle cela sous des tonnes de fard, et il faut bien admettre que l'aspect pathétique de la chose - pas d'autre mot - ne rend pas le personnage plus sympathique pour autant.
Sa voix en revanche, n'a pas bougé d'un iota, et c'est là qu'on retrouve l'ingrédient principal de l'éventuel plaisir à découvrir ce nouvel opus, le premier depuis 18 ans, puisque BOY trouve visiblement plus lucratif d'écumer les boites comme DJ... Mais la voix est bien là, vous la retrouverez souvent avec satisfaction, elle est reconnaissable entre toutes.

En termes de composition, on retrouve aussi la plupart des styles pratiqués souvent avec brio par notre bedonnante rock star. L'album s'ouvre sur le joli "King of everything" une jolie composition pop avec une mélodie sympa et des harmonies vocales qui pourraient presque faire penser à du QUEEN, j'en aurai fait un single à la place de la maison de disques. L'autre morceau à retenir de l'opus est certainement "Bigger than war" qui est nanti d'un esprit soul de belle facture qui pourra rappeler les heures de gloire de George MICHAEL N'est pas Marvin GAYE qui veut certes mais de la blue eyed soul talentueuse.

Pour le reste on navigue souvent à vu entre le Reggae du très cool "Live your life" ou de "Play me", au Rocksteady plus bateau mais toujours de bon aloi de "Nice and slow" , "Love and danger" ou "my star" quand il n'y rajoute pas quelques vélléités world comme sur "Feel the vibration".
Quelques intermêdes folks ponctuent aussi l'album, la reprise étonnante de YOKO ONO "death of Samantha", la très mignonne "Any road" ou la transparente "It's easy". On remarque d'ailleurs que la quasi totalité des titres parle... de George... Et de son incapacité à trouver une place dans notre belle société.

Bref, un petit moment en compagnie de BOY GEORGE, ça ne se refuse pas quand c'est musical - quand ça l'est pas méfiez-vous en revanche ! - . Pas de fillers, tous les titres sont plutôt sympas et l'album défile avec facilité, une bonne idée pour recevoir vos amis à manger sans provoquer les foudres de quiconque, c'est assez consensuel, mais cela manque aussi cruellement de relief, pour ne pas dire de couilles... Voila un 3/5 sans plus d'autres explications.