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- Membre : The Flaming Lips & Tom Jones

Tom JONES - Praise And Blame (2010)
Par ERWIN le 15 Mai 2021          Consultée 573 fois

On a tous perdu depuis longtemps le décompte des albums de Tom JONES en cette année 2010 alors que le Gallois fête superbement ses 70 ans dont plus de cinquante de carrière. Tom continue de travailler avec le producteur Ethan Johns, arrangeur génial capable d'arranger tous les classiques pour lui de manière exceptionnelle. Il parvient à garder l'esprit original des chansons tout en leur conférant un son moderne qui, doublé à la voix de stentor de l'artiste, capable de briller sur tous les genres, est devenu avec les ans une formule magique de très haut vol. En tout cas, j'ai bien du mal à m'en lasser ! Alors, c'est donc un trente-quatrième opus. Oui messieurs dames, on ne chôme pas dans le coin ! Et cette fois, le titre nous propulse clairement dans le giron de la religion, back to the states !

Et pour débuter, on ne craint rien alors les plus grands noms y passent : Johnny Lee HOOKER avec "Burning Hell" et son style si caractéristique, en gros celui que les p'tits gars d'AC/DC ont copié toute leur vie : une gratte rugueuse, une batterie monolithique, une voix qui assène la dure réalité de la vie des noirs dans le sud des Etats Unis. Et pour ça, reprendre le vieux bluesman est une étape nécessaire, alors Tom se lance dans le plus simple appareil et ça rend de folie, c'en est presque époustouflant ! C'est Blind Willie JOHNSON qui a créé la première version classique de "Nobody's Fault But Mine" dont LED ZEPPELIN fera le classique que l'on sait, et il faut prendre cette version de Tom JONES pour un hommage. Là encore, c'est bien fruste, mais la voix magique remplit l'espace et Tom tonne avec un talent consommé. Le génial standard qu'est "Run On" trouve en Tom un interprète à la hauteur de sa légende. Il n'y en a pas tant que ça. Un véritable instant de bonheur où la performance des musiciens laisse rêveur.

Tom souhaite aussi rendre hommage aux voix féminines ! Le blues rock bien rentre-dedans retrouve ses droits avec sa voix exceptionnelle sur "Lord Help" de la sous-estimée Jessie Mae HEMPHILL, et c'est absolument dantesque. La guitare de Ethan Johns continue dans le binaire rugueux, au coeur de la quadrature du cercle du blues originel. Magnifique ! On continue avec Sister Rosetta THARPE dans la même lignée classique, cette fois c'est "Strange Things" qui y passe et le résultat est jouissif, comme si Tom était taillé pour chanter le blues depuis toujours. Que de temps perdu au final non ? Faites l'expérience, il s'en sort au moins aussi bien que ses collègues Elvis PRESLEY en 68 et Johnny CASH sur la fin de sa vie, car c'est gai ! On réinvestit une église quelconque sur la sombre "Did Trouble Me" de la folkeuse Susan WERNER. Incroyable comme Tom a trouvé son fond de commerce réel si tard, et avec quel talent il s'approprie ses chansons folk ou blues, c'est bluffant !

Il y a toujours une certaine ambivalence à voir Tom reprendre Bob DYLAN tant les voix des deux chanteurs sont à des années lumière l'une de l'autre. Pourtant, Tom parvient toujours à reprendre le barde de Duluth sans que cela sonne emprunté ou déplacé. Ainsi, "What Good Am I" avec cette orchestration quasi-liturgique et cette percussion linéaire rend superbement. Certains des titres nous renvoient carrément dans l'enceinte des temples protestants. "If I Give My Soul" du countryman Billy Joe SHAVER avec son ambiance de recueillement est d'une coolitude à faire peur. Encore une fois, Tom est impérial.

Plusieurs titres de classiques gospels sont de la partie, mais sonnent plus festifs que réellement religieux. Ainsi "Don't Knock" de Pops STAPLES est traitée sous un angle très rock'n'roll grâce à la guitare impavide d'Ethan John et les choeurs efficaces à la ANDREW SISTER. Un peu plus loin, "Didn't It Rain" est aussi traitée à la façon wok'n'woll, dans une veine très comparable. Le prêcheur Claude ELLY - énorme influence d'Elvis en son temps - a écrit "Ain't No Grave" au début des années quarante, les arrangements modernes d'Ethan John lui donnent une identité presque alternative par instant – on pense presque à PUSCIFER -, et le résultat est très agréable.

Pas un seul instant de lassitude ne nous gagne à l'écoute de cette petite merveille. Bien entendu, il s'agit d'un album de reprises, de classiques dont la réputation n'est plus à faire, mais Tom ne se contente pas de refaire ce qui a déjà été fait, il enrichit chacune de ses chansons avec son incroyable organe vocal et les judicieux arrangements d'Ethan Johns. On n'est pas loin de la qualité de l'opus avec Joos HOLLAND, si ce n'est que le ton est moins festif, plus grave mais aussi plus propice à la réflexion. Quoi qu'il en soit, Tom JONES n'en finit pas de rebondir sur une fin de carrière monumentale qui le porte aux sommets de la musique populaire. C'est un quatre incontestable.

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   ERWIN

 
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1. What Good Am I
2. Lord Help
3. Did Trouble Me
4. Strange Things
5. Burning Hell
6. If I Give My Soul
7. Don't Knock
8. Nobody's Fault But Mine
9. Didn't It Rain
10. Ain't No Grave
11. Run On



             



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