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MEIN SOHN WILLIAM - Every Day, In Every Way (2014)
Par JOVIAL le 11 Août 2014          Consultée 3007 fois

Bonne nouvelle ! Dorian Taburet n'est plus seul ! Non, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit, notre Rennais n'a pas trouvé l'amour, voyons. Enfin ça, j'en sais rien, remarquez et de toute façon là n'est pas la question : Dorian Taburet n'est plus seul sur scène, la voilà l'info ! Hé oui, MEIN SOHN WILLIAM est désormais un duo, il va falloir s'y faire ! Le nouveau venu, déjà guest sur le disque précédent, c'est Antoine Bellanger, un gars venu de Nantes. Je le précise comme ça au passage hein, pour fournir la preuve qu'un Rennais et un Nantais peuvent très bien s'entendre tant qu'on ne parle pas de foot ou de capitale. L'illustration de la pleine réussite de cette alliance contre-nature, c'est bien sûr la sortie de ce nouvel album intitulé Every Day, In Every Way. Pourtant dès le départ, les plus sceptiques aficionados d'entre nous avaient néanmoins, accrochés à leurs verres de rouge, levé le doigt au ciel et prophétisé sur l'avenir funeste de MEIN SOHN WILLIAM. « Mais-non-bien-sûr-qu'en-duo-ça-va-pas-le-faire-regardez-donc-Albert-et-sa-femme-ça-colle-plus-et-puis-non-ça-fonctionnera-pas-je-parie-une-pinte-que-le-disque-sera-naze-allez-ressers-moi-un-canon-patron-et-puis-d'ailleurs-qui-c'est-ça-Antoine-Bellanger ? »

Antoine Bellanger, c'est tout simplement le type de GRATUIT. Terreur au comptoir. Un taré qui rencontre un givré. Un Nantais, un Rennais. Qu'avons-nous fait aux dieux ?

Et boum, Every Day, In Every Way est une leçon. Dorian nous l'avait déjà inculquée en solo sur ses deux précédentes œuvres, mais avec Antoine c'est encore mieux. Oui sans conteste, on peut déconner un maximum tout en composant de la très bonne musique. Et cela même quand la déconne va loin. Même quand « Leather » et son clip délirant débutent par une dédicace à Romain Danzé, défenseur adoré du Stade Rennais, pour poursuivre par un hommage à l'art footballistique sous toutes ses coutures de ballon. Même quand sur « He Tries So Hard », cette fois-ci petit salut à Peter Sellers, une voix féminine de GPS nous indique notre chemin un peu à la manière de la seconde partie d'un vieux Tubular Bells, mais en cent fois plus chtarbé. Même quand les interludes « La Forêt » et « La Piscine », traîtreusement identiques, rappellent la bande-son d'une pub pour assurances à la téloche et ne durent chacune pas plus de quarante secondes. Car à côté de ça, nos deux compères proposent un album dense et original, souvent frappant. Every Day, In Every Way foisonne de bonnes trouvailles qui, toujours remarquablement mises en place, surprendront certainement bien plus qu'à l'accoutumée.

À première vue, l'ambiance générale semble un poil moins dingue que sur le précédent album. En réalité, c'est que le procédé diffère radicalement. Si l'on retrouve globalement les mêmes mélodies bien carrées à la guitare, empilées les unes sur les autres, l'arrivée d'Antoine Bellanger a permis un travail plus poussé sur les percussions, jouées en direct et non plus utilisées en loop, donnant un aspect moins artificiel aux morceaux. « Follow Your Lead » en est l'exemple-type, la chanson s'appuie sur un ensemble de percus aux sonorités enfantines, contrastant avec les tons plus graves des autres instruments et du chant, pour un résultat assez saisissant. De même, MEIN SOHN WILLIAM ne fait dorénavant plus reposer la composition uniquement sur la guitare et use désormais plus volontiers de son clavier, largement mis en avant sur « Rebecca », d'une grande amertume, ou sur « Always At The Same Time », au contraire espiègle et légère. La clarinette refait également un retour remarqué sur le klezmer inattendu de « Famille » ou encore la sublime « End World's Not Today ».

Every Way, In Every Day est un grand pas en avant dans la carrière de MEIN SOHN WILLIAM. Il n'y a qu'à se pencher sur les excellentes « Théorie du Complexe » et « Dear Husband », réorchestrations des morceaux éponymes tirés d'Orchestre National, pour le comprendre. « Dear Husband » se transforme ainsi en une lente procession d'aliénés à l'atmosphère glaciale et au chant fantomatique, lorsque « Théorie du Complexe » nous entraîne dans une danse de Saint-Guy épileptique et essoufflante. Deux très grands moments que l'on ne manquera pas de se repasser en boucle, tout comme « No Longer Walk » ou la plus agressive « Words », qui tiennent vraiment toutes du sommet de la jouissance. Allez enfin, on leur adjoindra encore la petite dernière, « He Tries So Hard », pour ses chœurs entêtants et son leitmotiv savoureux, qui conclut l'album avec humour et bonne humeur.

Ce second album n'était vraiment pas très loin de récolter une cinquième étoile. Il y a plusieurs raisons à cela, mais c'est plus particulièrement le début du disque qui pèche avec « Leather » et « Until The Beginning » qui, bien que sympathiques, demeurent d'un niveau bien faible en comparaison des morceaux suivants, au demeurant davantage « prenants ». Par ailleurs, le disque est assez déséquilibré, puisque les quatre meilleurs morceaux sont les derniers et les moins bons, les premiers… Bref, du détail vous me direz. Every Day, In Every Way est en tous cas une sortie surprenante et Dorian Taburet est merveilleusement bien parvenu à se renouveler, sans trop dérouter son public par rapport à Mein Sohn William, aussi bon mais différent. Antoine Bellanger apporte beaucoup sans rien imposer : aucun risque d'écouter du MEIN SOHN WILLIAM meets GRATUIT. Un Nantais et un Rennais donc, le pari semblait trop fou. Il l'est vraiment d'ailleurs, et c'est pour ça qu'Every Day, In Every Way est aussi génial. Une belle réussite !

4/5
Se faire une idée : « Words », « La Théorie du Complexe » , « Dear Husband » et « He Tries So Hard ».

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- Dorian Taburet (tout)
- Antoine Bellanger (le reste)
- Guests :
- Alice Albert (chant)
- Frankie Blousons (basse)
- Sylvain Descazot (batterie)
- Corentin Canesson (chant)
- Sébastien Desloges (violon)
- Olivier Fetter (chant)
- Béatrice Taburet (chant)
- Anne Taburet (chant)
- Jefferson Lopez (saxophone)
- Laura Gesnys (chant)


1. Leather
2. Until The Beginning
3. Follow Your Lead
4. Rebecca
5. Interlude : La Forêt
6. Words
7. Always At The Same Time
8. End Wolrd's Not Today
9. Avoid
10. No Longer Walk
11. Interlude : La Piscine
12. Théorie Du Complexe
13. Famille
14. Dear Husband
15. He Tries So Hard



             



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