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1974 L.A. Turnaround
 

- Style : Bob Dylan , Neil Young
- Membre : The Monkees , Gene Clark , John Lennon , George Harrison , Pentangle

Bert JANSCH - L.a. Turnaround (1974)
Par TEEMO le 9 Septembre 2014          Consultée 2173 fois

Début des années 70, le guitariste écossais quitte le groupe Pentangle formé en 1967 avec son acolyte John Renbourn pour se consacrer entièrement à sa carrière solo déjà conséquente. C'est en 1974 que sort L.A. Turnaround, premier d'un triplet chez le label Charisma (Genesis, Alan Parsons Project, Peter Hammill...).
De la folk en veux-tu en voilà, mais pas n'importe quelle folk ! Vous vous ennuyez avec les parties de guitare pompeuses de la plupart des guitaristes de folk ? Vous vous dites que les musiciens se contentent vraiment du minimum syndical ? Vous aimeriez un accompagnement qui fasse honneur au chant sans pour autant transformer la formation en orchestre philharmonique ? La musique de Bert Jansch est faite pour vous !
Une voix, une guitare, du génie, c'est tout ce dont a besoin l'Ecossais pour envoûter son auditoire.

Vous n'êtes pas sans savoir qu'il existe plusieurs types d'accordage pour une guitare, dont le fameux accordage standard utilisé par la plupart des guitaristes. Or, la patte Bert Jansch, c'est tout d'abord l'utilisation fréquente d'un accordage bien particulier (DADGAD pour les connaisseurs) qu'il contribuera à populariser. « Open up the Watergate (Let the Sunshine in) » est un cas d'école, avec ses accords d'intro résonnant pleinement et ses parties de slide métalliques.
De plus, son touché très raffiné peut être tantôt doux et délicat (citons l'instrumental « Lady Tonight »), tantôt claquant et vif (« Chambertin » allie les deux avec brio).
C'est justement cette richesse qui caractérise si bien le jeu du guitariste et qui fait que l'on ne s'ennuie jamais sur L.A. Turnaround. Chaque morceau dégage son lot de mélodies enchanteresses. « Fresh as a Sweet Sunday Morning », qui porte son nom à merveille, nous ensorcelle grâce au son éthéré de la pedal steel guitar ; tandis que « One for Jo » prend des allures de promenade lyrique dans une interprétation épurée et poignante. En parlant de pedal steel guitar, signalons que cet instrument tient une place de choix sur cet album. En effet, la participation de O.J. « Red » Rhodes colle parfaitement avec l'atmosphère soyeuse et paisible installée par Jansch et la magnifie en accentuant l'aspect presque planant des morceaux. Red Rhodes, pour info, est considéré comme un maître de la pedal steel guitar et a collaboré avec les Byrds, Bloomfield, Michael Nesmith (ancien membre des Monkees)... D'ailleurs, Nesmith, en plus de participer en tant que guitariste sur L.A Turnaroud, est producteur de l'album.

Impossible de parler de Bert Jansch sans évoquer son influence majeure notamment au sein de la communauté des joueurs de 6-cordes. Son jeu à la fois complexe et inventif a été et est une source d'inspiration pour des musiciens tels que Jimmy Page, qui lui vouait un certain culte, mais aussi Neil Young, dont le titre « The Needle and the Damage Done » est issu du sombre plaidoyer anti-drogue qu'est « Needle of Death ». Et quel morceau ! Comment peut-on manier le dramatique avec autant de justesse et de grâce ? Ces touches discrètes de pedal steel guitar qui accentuent la gravité du thème traité et ce chant d'une profondeur suave, sans compter ces paroles poignantes... Cette somptueuse composition est assurément l’une des pièces maîtresses du répertoire de Jansch.

Notons la reprise « Lady Nothing » composée par John Renbourn, et revue presque note pour note, mais dotée d'un feeling différent et surtout d’un tempo nettement moins soutenu. N'oublions pas « Cluck Old Hen » qui apporte un peu de diversité avec ses accents de country. Ce son métallique de guitare, ce violon, cette mandoline et cette voix qui semble comme perdue dans l'infinité du désert... Encore un morceau fort réussi !

L.A. Turnaround est un album qui fait rêver. On aimerait pouvoir parler de chaque titre, décrire chaque pièce une à une, mais nous nous contenterons de dire que l'album est une franche réussite, voire un chef-d’œuvre dans son domaine. La musique de Jansch puise notamment dans le blues sophistiqué et incisif de Big Bill Broonzy et dans la folk des années 40/50, mais emprunte aussi beaucoup de sa complexité au jazz. De plus, son goût pour les voyages l'a certainement influencé pour créer son style.
Bert Jansch est un personnage plutôt discret, pourtant son influence s'étend bien plus loin que les côtes britanniques. En 1974, il prouve que son statut de pilier de la folk britannique est pleinement justifié.

NB : La version remastérisée de 2009 contient quelques titres bonus mais elle est surtout pertinente pour la vidéo d'une dizaine de minutes qu'elle propose. C'est l'occasion d'admirer l'équipe œuvrer dans le studio et d'y découvrir l'ambiance qui y règne...

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- Bert Jansch (guitare, piano, voix)
- Michael Nesmith (guitare)
- Red Rhodes (pedal steel guitar)
- Jesse Ed Davis (guitare)
- Jay Lacy (guitare)
- Byron Berline (violon, mandoline)
- Klaus Voorman (basse)
- Danny Lane (batterie)
- Michael Cohen (synthé)


1. Fresh As A Sweet Sunday Morning
2. Chambertin
3. One For Jo
4. Travelling Man
5. Open Up The Watergate (let The Sunshine In)
6. Stone Monkey
7. Of Love And Lullaby
8. Needle Of Death
9. Lady Nothing
10. There Comes A Time
11. Cluck Old Hen (traditional)
12. Blacksmith
13. Open Up The Watergate (alternate Version)
14. One For Jo (alternate Version)
15. The Blacksmith (alternate Version)
16. In The Bleak Midwinter



             



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