Bombe Humaine : Bonsoir Indila, c’est un vrai plaisir de vous avoir parmi nous…

Indila : Ho dis ! Vous êtes beau c’est incroyable !

B.H. : Hm, d’abord le travail ma chérie, d’abord le travail. Nous sommes donc là pour parler avec vous de ce premier album, Mini World. J’imagine que vous sous-entendez par ce titre évocateur que vous êtes un électron libre dans le paysage musical ? Que vous n’êtes ni une TAL, ni une JENNIFER, bref, que vous êtes une artiste à part entière.

I : Oui, hihihi. On avait hésité avec « Mini Inspiration », parce que ça a vraiment été vite fait mal fait mais il paraît que Mini World c’est mieux, hihihi.

B.H. : Effectivement, il vaut mieux laisser la surprise à l’auditeur. Tout d’abord, je tenais à vous féliciter pour le choix de la première chanson : « Dernière danse », votre tube. Ça reste le morceau le plus potable de l’album, on sent que vous essayez de mélanger une histoire un peu triste avec un fond musical presque dansant. Ça me rappelle un artiste belge, comment il s’appelle encore ?

I : Ha oui, STROMAE ! J’ai surfé sur son succès, c’est logique. J’espérais secrètement faire un duo avec lui, qu’on aurait pu appeler « Alors on dernière danse ». Mais attention, cet album ne ressemble pas du tout à son album Racine Carré.

B.H. : J’allais le dire ! Le sien est inspiré. Ici, on est surpris de constater que l’originalité du premier single (qui était déjà pas grandiose) est vraiment unique. Le reste c’est du vu et revu, de la soupe, des paroles banales, des mélodies sitôt entendues sitôt oubliées, une atmosphère de chanteuse France 2. Mini World est finalement très banal ; quitte à rechercher une chanteuse médiatique un peu originale, autant écouter NOLWENN LEROY, au moins elle prend des risques, elle.

I : C’est méchant ! De toute façon, moi j’ai rien composé, c’est Skalpovich. Et moi je les trouve vraiment différentes et mélodiques ces chansons : « Comme un bateau » elle a une mélodie géniale non ? Et « Love Story » aussi, plus douce. Dans « Run run » je chante de manière un peu plus urbaine comme avant, quand je faisais des featurings pour des rappeurs. Et puis « Ego » c’est vraiment la chanson sombre du disque...

B.H. : C’est bien vrai ! « Comme un bateau » a une mélodie plutôt entrainante et répétitive, ça reste bien dans l’oreille, mais les paroles sont quand même assez nazes ; « Run run » sort du lot, mais du coup ça ressemble à TAL. Cependant, c’est toujours plus réussi que la plupart des autres morceaux. Quant à « Ego », ça se veut plus construit que le reste mais c’est à la limite du supportable. Et « Love Story », c’est complètement pompé sur « Hijo de la luna » de MECANO, non ?

I : Oui mais on s’était dit que ça serait un hommage, pour pas payer des droits, hihihi. Et donc quoi ? Tout est nul c’est ça ?

B.H. : Un peu oui. Ou plutôt rien n’est à la hauteur du prix du CD. Fondamentalement, la plupart des morceaux sont bien produits et agréables à l’oreille. Mais on n’en retient rien, rien, rien. Le single n’est vraiment pas représentatif du reste. Alors, oui, il y a une atmosphère qui te rend un tout petit peu différente des autres chanteuses, mais le résultat, sans être pire, n’est pas vraiment meilleur. Les compositions sont tristement limitées, les mélodies éculées, les arrangements prévisibles, les paroles parfois ridicules. Rien n’est à la hauteur du potentiel que tu aurais pu avoir. Cet album est un brouillon, un amas d’idées, bien trop vite composé, peu réfléchi. La prochaine fois, prends ton temps, tu pourrais nous surprendre. Et ne pleure pas, bon sang… Viens je t’offre un café.

I : Hihihi !