Aussitôt la fin annoncée de son association avec les SOUND OUTSIDE fin 2013, la petite Sallie FORD a immédiatement rebondit avec un nouveau backing band, et voici déjà son nouvel album. On constate de suite de visu qu'elle continue avec son look de laideron du fin fond de la Georgie.. Cela dit la donzelle vient de Caroline, ceci explique peut-être cela... Ne soyons pas mauvaise langue pour autant, car tant dans le domaine de la voix que de la composition, la jeune femme avait une certaine classe. Alors deviendra papillon comme sur la pochette ou restera chenille ? C'est toute la question.

La première constatation, c'est la totale disparition des tubes rock'n'roll qui avait fait la réputation de son précédent projet, on se souvient notamment de "Against the law" ou de "Cage" qui présentaient une artiste comparable à Chris ISAAK, le smooth en moins. Ici, nous évoluons plus dans un domaine alternatif, la voix de Sallie est d'ailleurs moins positionnée en avant, comme si on avait voulu la noyer sous les effets. C'est incontestablement plus brouillon - "Let go" ou "Give me your lovin" - , comme si Sallie avait voulu aller à l'envers, c'est moins posé, et à mes oreilles moins agréable aussi. Curieusement, la comparaison qui me vient à l'esprit est celle des BREEDERS dans les nineties, avec une grosse basse ronde et cette guitare crasseuse. Il manque les envolées lyriques, les portions instrumentales héroïques pour coller avec les trademarks de Sallie. Inexplicablement, je ressens donc beaucoup plus la main mise des PIXIES que des pionniers du rockabilly sur cet opus et c'est une énorme surprise, je ne m'y attendais pas du tout !

Trop de modestie ? Les complexes de la demoiselle en sont-ils à ce point qu'elle aura voulu gommer jusqu'à la puissance et la personnalité de sa voix ? Le rythme de "So damn law" aurait pu lui permettre de mieux la positionner, la production cela dit ne l'avantage pas un seul instant, à croire qu'elle aura voulu se tirer une balle dans le pied ! Le synthé cinglé de "Let go" ne provoque donc aucune réaction, et la basse est trop mixée en avant... Pas terrible ! Seul le titre "An ending" attire raisonnablement mon attention, sa voix y devient à nouveau ample, mais c'est presque d'extraction Grunge... Vous me direz on est juste à coté de Seattle finalement ! La compo est toute belle, refrain et émotions garanties. Sinon la très Pixienne "You bet your ass" - Quel joli titre ! -, se laisse bien écouter, de même que la poppy "Hey girl".

Une grosse déception ! Le changement radical d'orientation musicale est patent, mais plutôt raté. La production est d'une grande pauvreté, mais sans doute est-ce voulu pour sonner roots... Toujours est-il que je ne suis pas fana. Et voila comment une artiste grande espoir de la chanson américaine ne se muera pas en joli papillon... Sanction !