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MUSIQUE BAROQUE  |  OEUVRE

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- Style : Johann Sebastian Bach , Antonio Lotti

Jan Dismas ZELENKA - Missa Paschalis Zwv 7 (viktora) (1726)
Par CHIPSTOUILLE le 15 Novembre 2014          Consultée 2200 fois

Depuis quelques années, Jan Dismas ZELENKA, compositeur tchèque de l’ère baroque, bénéficie d’un regain d’intérêt, et plus particulièrement auprès du public français. Le « BACH des catholiques » a en effet un certain talent pour les harmonies et l’écriture contrapuntique. Si avec le cantor de Leipzig, le rapprochement sur le fond est évident, ZELENKA a cependant des inspirations plus italiennes. Il oppose en effet un faste éclatant à l’austérité protestante de son contemporain. Ses premières messes se parent notamment de cuivres éclatants. De l’ensemble se dégage une certaine forme de joyeuseté. Ce regain d’intérêt progressif fait du compositeur un fournisseur régulier de nouveaux enregistrements intéressants. Contrairement à ALBINONI dont la quasi-totalité de la production disparut dans les bombardements de Dresde, la musique de Jan Dismas ZELENKA a survécu à la seconde guerre mondiale. Bloc de l’Est oblige, peut-être, elle met cependant plus de temps à jouir d’une certaine reconnaissance du public occidental. La Missa Paschalis, composée en 1726, voit ainsi pour la première fois le jour sur disque 292 ans après les faits. La qualité étant belle et bien au rendez-vous, il n’en fallait pas plus pour enthousiasmer, une nouvelle fois, les spécialistes du genre.

Deux dates figurent sur la partition, Mars et Avril 1726. Les rapports des jésuites font état d’une messe de ZELENKA avec trompettes qui fut jouée lors du dimanche de Pacques en cette même année. On présume donc qu’il s’agissait de la Missa Paschalis. Un mois plus tard, un diacre de l’église Luthérienne de Dresde fut assassiné, ce qui mit alors fin à plusieurs années d’expansion de l’église Catholique. La Missa Paschalis vit ainsi le jour alors que l’église catholique était au fait de son influence dans la capitale saxonne. Au même moment, ZELENKA préférait s’orienter vers la composition au détriment de l’interprétation. Cette décision le conduisit plus tard à briguer le poste de maître de chapelle (qui fut finalement attribué à Johann Adolf HASSE).

A l’image des œuvres précitées, La Missa Paschalis se pare donc de cuivres, démonstratifs, usant et abusant d’effets. Ils portent la messe vers le haut, avec une verve certaine. Une puissance lumineuse se dégage du tout, on pourra même rapprocher ZELENKA plus de HÄNDEL que de BACH cette fois-ci, grâce à une sorte de parenté italienne que les deux compositeurs d’outre-Rhin partagent. La messe se décompose en de nombreux numéros courts, très courts, trop courts peut être, un peu à l’image de ce que proposait un certain Johann Joseph FUX, théoricien du contrepoint auprès duquel il avait étudié. Pourtant, comme quelques messes de Joseph HAYDN, un capital sympathie se dégage immédiatement de cette liesse communicative. Quelques numéros valent réellement le détour, à l’image du "Domine" illuminé par sa soprano seule, plus léger que chez BACH et pourtant tout aussi profond. Les volutes de l’ "Amen", en conclusion du Credo, sauront également vous convaincre.

Mais le mouvement qui tire son épingle du jeu est sans conteste le Benedictus, qui dépasse largement le reste du haut de ses 5 minutes. Quand ZELENKA prend son temps, il côtoie les anges. Avec ses notes tenues qui montent en intensité, on croit entendre MOZART 30 ans avant sa naissance. On pourra alors, à juste titre, louer la qualité de l’enregistrement, qui vaut bien son diapason d’or.

L’ensemble est lumineux et frais. Dans la globalité, il n’imprimera toutefois peut-être pas suffisamment l’esprit pour être qualifié d’exceptionnel. Dans un registre similaire, la Missa Purificationis du même compositeur (écrite en 1733, ZWV 16) s’avère un meilleur choix pour qui voudrait découvrir cette facette lumineuse. Quelque peu noyée dans son grand nombre de mouvements, la Missa Paschalis s’adresse avant tout aux passionnés de l’époque baroque, aux curieux de découvrir les multiples facettes du XVIIIe siècle, aux aficionados de la musique d’église qui ne sauront se contenter de quelques œuvres célèbres à écouter en boucle. Ceux-là trouveront ici un refuge chaleureux. Les autres n’y prêteront pas attention.

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Symphonie N°73 La Chasse (harnoncourt) (1782)
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De nouveau, au plus profond de son coeur...


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   CHIPSTOUILLE

 
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- Gabriela Eibenova (soprano)
- Terry Wei (alto)
- Cyril Auvity (tenor)
- Marian Krejcik (basse)
- Adam Viktora (direction)
- Ensemble Inégal
- Prague Baroque Soloists


- missa Paschalis Zwv 7
- kyrie
1. Kyrie Eleison I
2. Christe Eleison
3. Kyrie Eleison Ii
- gloria
4. Gloria In Excelsis Deo
5. Domine
6. Qui Tollis Peccata Mundi
7. Quoniam Tu Solus Sanctus
8. Cum Sancto Spiritu
9. Amen
- credo
10. Credo In Unum Deum
11. Et Incarnatus Est
12. Crucifixus
13. Et Resurrexit
14. Amen
- sanctus
15. Sanctus
16. Benedisctus
17. Osanna In Excelsis
- agnus Dei
18. Agnus Dei
19. Dona Nobis Pacem
- litanae Omnium Sanctorum Zwv 153
20. Kyrie Eleison
21. Pater De Coelis
22. Sancte Petre
23. Propitius Esto
24. Ab Ira Tua
25. Peccatores
26. Ut Nos Ad Veram
27. Agnus Dei



             



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