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Chris DE BURGH - The Hands Of Man (2014)
Par GEGERS le 24 Décembre 2014          Consultée 1577 fois

Une bonne grosse couche de confiture doublée de miel sur une tartine au pain complet préalablement beurrée, le tout accompagné d'un grand verre de soda ultra-calorique. Paf, engloutissez-moi tout ça, et emballez c'est pesé. Le cholestérol ? On s'en fout. En tout cas, Chris DE BURGH, 66 ans au compteur, il n'en a strictement rien à faire. A l'âge où l'on fait attention, où l'on tente de se ménager pour s'assurer un avenir en bonne santé aussi longtemps que possible, Chris brûle la chandelle par les deux bouts, accumule le gras, le sucré et le salé sans prendre la peine ne serait-ce que de mesurer les ingrédients. Car pour son 20ème album, le Britannique a fait dans le lourdaud, le sûr de lui, l'exceptionnellement nostalgique. La digestion est difficile.

Il y a, sur ce nouvel opus, un sentiment évident de retour aux sources. Si la tonne d'arrangements pompeux nous donne parfois l'impression d'avoir affaire à un André Rieu, les cheveux moins bien coiffés, Chris DE BURGH sait aussi, fort heureusement, rester ce compositeur sensible et sensé qui a accouché d'une bonne poignée d'albums réussis tout a long de sa carrière. Musicalement, ce vingtième album s'inscrit dans la droite lignée du folk-pop grandiloquent qu'il pratique depuis maintenant plus de 10 ans. Textuellement, l'album propose en revanche de nouveau ces thématiques historiques qu'affectionnait l'artiste à la fin des années 70. "The Ghost of Old King Richard", et surtout "The Fields of Agincourt", titre épique décomposé en trois mouvements distincts rappelleront de bons souvenirs à ceux qui ont encore, dans leur discothèque, un certain album de 1979 illustré par ce célèbre visuel montrant l'artiste sous un casque de chevalier...

Il y a beaucoup de titres de ce nouvel album qui tombent à plat, écrasés sous une tonne de chantilly. Chris DE BURGH use et abuse de sa voix à la fois tendre et puissante, qu'il sait séduisante, et dont il se sert pour faire passer la pilule auprès de la ménagère britannique de 50 ans, qui constitue l'essentiel de son public. Mais, lors de quelques états de grâce, Chris parvient à mettre tout le monde d'accord, et à prouver qu'il reste un compositeur hors pair. Ce sont essentiellement les ballades qui font office de véritable réussite. "Where would I be", son piano mélancolique et sa montée en intensité, enveloppe l'auditeur dans un cocon rassurant. Le morceau-titre, "The Hands of Man", est d'une puissance telle qu'il vous donnera l'impression d'être un Atlas, capable de porter le Monde sur son dos. "Empty rooms", plus discrète, fait partie de ces moments qui donnent envie de pardonner Chris, qui propose par ailleurs un paquet de titres inutiles et sans saveur. Le côté jazzy-cabaret de "There goes my heart again" et "One more goodbye" irrite tant le chanteur se transforme en crooner pour croisières du troisième âge. L'ultra-simplicité des mélodies frise parfois le ridicule, tel celui de "Letting go" qui donne l'impression d'entendre le "Je te donne" de Jean-Jacques Goldman sous tranquillisants. Parmi les titres plus "enlevés", il n'y a guère que le splendide "The keeper of the keys" qui vaille la peine d'être sauvé. La pureté de la mélodie, doublée d'une attaque mordante et énergique, transforme ce morceau en un moment de bonheur sincère.

Donc, Chris nous gave, nous abreuve, nous fait crouler sous les calories. Là où un album tel que Moonfleet parvenait à séduire raisonnablement, bien aidé par un fil conducteur narratif, ce vingtième album, marqué par un désir de retour aux sources, ne parvient qu'en de rares occasions à nous faire frémir. Pas de quoi remettre en question ce bon vieux Chris, qui remplit les salles comme jamais, essentiellement en Allemagne. Un album pour les nostalgiques, bien que représentatif de l'identité actuelle du bonhomme. Attention aux kilos en trop néanmoins.

"The Keeper of the keys" : http://www.dailymotion.com/video/x298ta2_chris-de-burgh-the-keeper-of-the-keys_music

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1. The Hands Of Man
2. There Goes My Heart Again
3. Big City Sundays
4. Where Would I Be?
5. The Ghost Of Old King Richard
6. The Candlestick
7. Through These Eyes
8. The Keeper Of The Keys
9. Meridiem
10. Letting Go
11. When The Dream Is Over
12. Empty Rooms
13. The Bridge
14. The Fields Of Agincourt
15. One More Goodbye



             



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