La saga GREAT WHITE aura fait les choux gras de Blabbermouth, le Voici du heavy metal, une bonne partie des années 2012 et 2013. D'un côté, Jack Russell, chanteur et dépositaire de l'identité vocale du groupe, qui après un énième cure de désintoxication décide de poursuivre l'aventure GREAT WHITE sans ses comparses habituels, tout en conservant le nom du groupe. En face, le guitariste et second membre fondateur du groupe, Mark Kendall, qui ne l'entend pas de cette oreille et compte bien faire valoir ses droits. A grands coups de procès et de communiqués de presse, les deux parties s'invectivent, salissent leur mémoire et ternissent le nom de ce groupe de survivants. Finalement, un compromis est trouvé : Kendall conserve l'usufruit du nom GREAT WHITE (et en profite pour sortir le médiocre Elation, enregistré en compagnie du chanteur Terry Illous), et Jack Russell accepte de poursuivre ses activité sous le nom Jack Russel's GREAT WHITE, en reprenant le logo originel du groupe et en s'entourant d'une bande de mercenaires talentueux.

Les esprits calmés, ce bon Jack revient donc aux affaires, après avoir inlassablement tourné ces dernières années. Annoncé pour fin 2015, The Gauntlet, premier album de cette incarnation du groupe, sera précédé de plusieurs singles, dont ce "Hard habit" introductif. Si cette scission en deux entités pouvait laisser espérer avoir deux fois plus de morceaux hard rock convaincants et inspirés, on ne peut pas dire que Elation nous avait laissé un souvenir impérissable. De la même manière, ce premier morceau officiel du Jack Russel's GREAT WHITE n'est pas une réussite indéniable. Plaisant, c'est une évidence, ce mid-tempo gonflé de blues doit beaucoup au chant au papier de verre, si caractéristique, de ce bon Jack. Les couplets sont pesants, et se font de plus en plus légers jusqu'à un refrain évident mais bien construit, qui fonctionne sans forcer.

Mais après de nombreuses années de silence radio, tout cela est loin d'être suffisant. De l'excellence d'un Back To The Rhythm (2007), dernier opus essentiel de GREAT WHITE, il ne reste rien si ce n'est quelques miettes que l'on s'efforce à rassembler. Au fil des écoutes, le tempo se fait lénifiant, les mélodies simplistes, le refrain vide de sens, le solo au ras des pâquerettes. Tout cela sonne daté, sans ambition et sans imagination, un comble pour un artiste qui prétend renaître de ses cendres avec la flamboyance d'un phénix.

Si on compare ce single à l'album Elation enregistré par ses ex-comparses, il est clair de Jack Russell reste le dépositaire de l'identité GREAT WHITE. Toujours est-il que ce titre, s'il aurait pu être une bonne face B dans les années 80, n'est aujourd'hui rien de plus qu'un coup dans l'eau qui, espérons-le, n'augure pas d'un album aussi peu audacieux. L'avenir nous le dira...

Ecoutez le morceau : https://www.youtube.com/watch?v=DS5ASLkhUng#t=92