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POP PSYCHéDéLIQUE  |  STUDIO

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- Style : The J. Geils Band , Chicago
- Membre : Al Kooper

BLOOD, SWEAT & TEARS - Child Is Father To The Man (1968)
Par LONG JOHN SILVER le 12 Avril 2015          Consultée 3336 fois

Al Kooper est un mec qui a eu une vie passionnante, déjà au moment où paraît Child Is Father To The Man(1). Avec le don, la foi, l’opportunisme, l’audace étou étou. En 1967, lorsqu’il créé et donne un nom à BLOOD SWEAT AND TEARS en recopiant le titre d’un album de Johnny CASH, il est entouré d’associés qui ont aussi de l’expérience, mais Kooper a trainé près de DYLAN, d’HENDRIX… Il a pu jouer -par effraction- sur un des titres les plus mythiques de l’Histoire de la pop. Kooper archi-domine ses acolytes à la manière de Denny Laine chez les MOODY BLUES, de Kevin Ayers dans SOFT MACHINE ou encore de Syd avec le FLOYD. Il compose les deux tiers du répertoire et le chante (presque) intégralement. Il n’est probablement pas le vocaliste le plus coté de sa génération, mais n’en possède pas moins - un peu à l’instar d’Edgar WINTER – des ressources étonnantes ainsi qu'une personnalité affirmée. Et l’écriture, les idées et autres arrangements ne sont pas en reste.

"Overture", courte présentation des thèmes qui seront développés plus loin, est ciselée par des cordes et ambiancée d’un rire étrange (et maléfique ?); il s’agit là d’un collage dans le plus pur esprit psychédélique et c’est génial. Alors intervient l’instant recueillement et la sacralité tant redoutée par certains jeunes confrères endoctrinés dans le laminoir de la culture de masses ; l’instant rare et précieux qui te fait saisir par inspiration la musique pop dans toute sa majesté : « I Love You More Than You’ll Ever Know ». La première vraie chanson de l’album, mérite à elle seule la possession de ce disque, et qu’on s’y arrête un instant jeune fou pressé que tu es, parce que, oui il s’agit là d’un chef d’œuvre ABSOLU de la pop/psyché qui ne manquera pas d’essaimer un peu partout chez les personnes de bon goût. Déjà, il s’agit d’un blues jazzy lourd et déchirant à la ligne de basse envoutante et poisseuse comme la soul. Le thème de guitare dont l’incandescence sature l’atmosphère à blanc -potards au bord de cramer- plante l’ambiance, les cuivres deviennent torrides et une interprétation vocale de haute volée transporte l’auditeur au travers de l’éther. De discrètes attaques de cordes relancent chaque nouveau couplet, effet qu’on retrouvera de façon plus appuyée sur L’histoire de Melody Nelson de GAINSBOURG. La chanson sera également reprise par les soul performers que sont Donny HATTAWAY et Amy WINEHOUSE, ou encore en mode blues par Gary MOORE. Et c’est beau.

Alors, forcément, tout ce qui va suivre "I Love you…" sera moins beau, moins palpitant, moins fort et sentira moins bon le sable chaud. Mais restera tout de même d’un très haut niveau musical, débordant de trouvailles ou de recyclages d’idées. Ainsi on retiendra que le solo de guitare de "My Days Are Numbered" est passé à l’envers et que ce procédé, qui n’a rien d’inédit, fonctionne super bien. "Without Her" du génie Harry NILSSON est relue en facture Bossa, et si cette interprétation n’égale pas le charme de sa version originale, la distanciation ludique qui s’exprime ajoute une suavité coquine à cet opus très varié. S’ensuit un autre hommage, à Randy NEWMAN cette fois : son "Just One Smile" bénéficie d’une orchestration hors classe, mais l’interprétation vocale de Kooper convainc moins. On reprend au rayon pop avec "I Can’t Quit Her" dont l’accompagnement de cordes superposé aux cuivres soul/Rn’b fait merveille, on utilise a nouveau la guitare passée à l’envers et on entend des voix féminines dans les chœurs. C’est luxuriant, de gout fort plaisant.
"Meagan’s Gypsy Eyes" composé et chanté par le guitariste Steve Katz est le titre le moins intéressant, c’est bien produit/arrangé/interprété, ça a du charme, c’est psyché à souhait mais ça reste plat.

Heureusement "Somethin’ Goin’ On" est plus emballant, on y trouve la soul urbaine empreinte de négritude qui sera la marque de fabrique du groupe à l’avenir, ce titre permet aux différents solistes de se succéder et de s’y exposer dans la plus pure tradition jazz. "The Modern Adventures…"(2) quant à elle s’en va en comptine du point de vue psyché-pop à la FLOYD 67/PRETTY THINGS 68. Le tout accompagné de cordes frottées. On retrouve d’ailleurs l’orchestre de cordes sur "Underture" qui conclut la charmante "So Much Love" de la folkeuse Carole KING. Des violons au début, pendant et à la fin, comme fil rouge à ce premier disque de BS&T de fort belle main. Certes, l’excellence mélodique y est plus souvent tutoyée qu’atteinte, "I Love You.." ne souffrant aucune comparaison avec ce qui figure au même programme. Cependant on ne peut-être qu’admiratif face à tant de fraicheur libératrice associée à pareille maitrise artistique. CHICAGO (encore Transit Authority) vient de trouver bon grain à moudre.

L’album paru, Kooper a déjà commencé à bosser sur certains arrangements pour le suivant, mais voilà : les caves se rebiffent. Les zicos de BS&T veulent bien que Kooper, compose, arrange et joue de l’orgue sur leurs disques mais ils souhaitent avoir un frontman plus rugueux, plus rentre dedans derrière le micro. Kooper ne l’entend pas forcément de cette oreille, il finit le boulot commencé sur trois titres à venir sur BLOOD SWEAT & TEARS (nom du futur disque) et profitera des crédits qui lui seront alloués en quittant le groupe. Il en profite pour travailler sur ce qui deviendra très rapidement son premier disque solo mais auparavant planifie l’album Super Session en compagnie de Mike BLOOMFIELD auquel succèdera Stephen STILLS. Tout ça en 1968.
Les aventures d’Al Kooper au pays du rock’n’roll sont loin d’être finies."Sweet Home Alabama" certes. Mais pas maintenant !

1) Intro/thèse/antithèse/synthèse/conclusion : tu as tout le temps que tu veux, vu que si tu es parent t’en as pris pour perpète
2) Ca c'est pour te permettre de favoriser ta réflexion à propos du sujet ci-dessus

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(+ 1 kro-express)

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   LONG JOHN SILVER

 
  N/A



- Al Kooper (chant, claviers)
- Steve Katz (guitare, chant)
- Randy Brecker (trompette)
- Bobby Colombi (batterie, chant)
- Jim Fielder (basse)
- Dick Halligan (trombone)
- Fred Lipsius (piano, sax alto)
- Jerry Weiss (trompette, chant)
- + Plein D'autres


1. Overture
2. I Love You More Than You'll Ever Know
3. Morning Glory
4. My Days Are Numbered
5. Without Her
6. Just One Smile
7. I Can't Quit Her
8. Meagan's Gypsy Eyes
9. Somethin' Goin' On
10. House In The Country
11. The Modern Adventures Of Plato, Diogenes And Freud
12. So Much Love/underture



             



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