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FOLK/METAL SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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2015 The Diary

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2015 Exclusive Tour CD
 

2015 The Diary
 

- Style : Jethro Tull, Vuur, Blackmore's Night, Kate Bush , Steeleye Span
- Membre : Arjen Anthony Lucassen's Star One , Anneke Van Giersbergen , Agua De Annique, The Gathering , Supersonic Revolution
- Style + Membre : Ayreon

The GENTLE STORM - The Diary (2015)
Par LONG JOHN SILVER le 11 Mai 2015          Consultée 4720 fois

Arjen Lucassen est un type authentiquement sympa, et pas simplement lorsqu’il présente ses œuvres. Bien sûr, je ne suis pas objectif, d’autant que je ne le connais pas personnellement, mais voilà j’ai découvert AYREON il y a assez peu de temps alors je suis allé cliquer sur la chaine TonTube du zigue et depuis il m’envoie des nouvelles. C’est sympa ça, non ? Donc ça fait plusieurs mois que je savais qu’il bossait avec Anneke VAN GIERSBERGEN sur le projet The Diary signé The GENTLE STORM, que ce double disque serait constitué d’une partie acoustique 'gentle' et que les mêmes chansons seraient exposées en version branchée 'storm'. Autant de teasers aux images simples et léchées du clip de "Endless Sea" dans ses deux moutures – gentle et storm, faut suivre palsambleu !-, à Arjen qui t’explique le concept, qui enregistre les chœurs lyriques, qui félicite Ed Warby, son batteur fétiche, etc. Anneke, je ne vous la présente pas, si vous ne savez pas qui elle est, je vous conseille vivement de vous rabattre sur les chroniques d’Aigle Blanc concernant The GATHERING et de faire chauffer la carte bleue juste derrière car l’oiseau des cimes possède une prose enchanteresse à la hauteur du sourire charmeur ainsi que du vibrato envoûtant de la vocaliste néerlandaise.

Arjen n’est pas simplement un multi-instrumentiste ou un compositeur inspiré, un producteur émérite, un concepteur porté sur le mélodrame épique mû par un enthousiasme communicatif, c’est également un maniaque de l’emballage. Oubliez le téléchargement, on n’est pas chez les gueux avides de junk music, The Diary est un objet dont le livret a fait l’objet d’un soin méticuleux quant à sa réalisation. Il se présente comme un roman épistolaire qui narre l’histoire de Suzanne et de Joseph, ressortissants hollandais au XVIIème siècle ; lui est officier de la marine marchande et doit embarquer pour un périple de deux années à destination des Indes et elle... l’attend au pays. Les textes chantés par la narratrice sont la lecture de leur correspondance découverte par hasard au fond d’un grenier, cependant y sont adjoints les notes écrites par Suzanne sur son journal intime. Le contexte historique y est décrit, ainsi que les étapes du périple, les événements vécus par les protagonistes et ce qu’il est advenu après le retour du marin. L’iconographie basée sur l’âge d’or des maîtres de la peinture batave est un régal visuel, une façon de mettre les petits plats dans les grands qui pose un décor majestueux dès avant qu’on ait pénétré dans l’univers musical. Mais place à ce qui reste comme étant le plus important : la musique.

Et là, l’enchantement perceptible à la découverte de l’emballage luxueux de l’objet se répand aussitôt dans l’atmosphère : c’est la version folk qui délivre ses délices pendant l’heure qui s’ensuit, on passe de monts en merveilles. Anneke pose sa voix en toute simplicité, sans jamais forcer, sur des arrangements somptueux et des mélodies enivrantes. Musicalement, on se situe entre le meilleur de BLACKMORE’S NIGHT, JETHRO TULL et Kate BUSH. "Endless Sea", message poignant évoquant la déchirure de la séparation, l’attente mais également l’espoir, possède le parfum iodé qui sied naturellement à pareil sujet. Son rythme déroule comme un trois mâts sur une mer calme, on part en voyage vers l’inconnu en même temps qu’on reste le long de la jetée en projetant un regard embué vers l’horizon infini. Mais les instants ne sont pas tous empreints de mélancolie : "Heart of Amsterdam", par exemple, possède une intro folk élancée de violons festifs, The Diary étant une histoire d’amour non dénuée d’humour. Et que dire des fabuleux arrangements de sitar et de percussions sur "Shores Of India" dont le refrain enjôleur et la mélodie nous transportent vers les contrées embaumées aux épices fastueux ? L’apport de multiples instruments à vent, de cordes subtilement agencées, transit l’âme. Si les guitares acoustiques restent en retrait, le piano tient en revanche un rôle prédominant sur "The Storm", chanson épique, entre clusters et mouvements virtuoses, ajoutant angoisse et grandiloquence au propos. "Eyes of Michiel" étant l’heureux autant qu’inattendu événement du drame, car dans l’histoire celui des deux protagonistes qui risque le plus sa vie n’est pas celui auquel on pense. "Brightest Light" laisse espérer un dénouement heureux au travers de splendides harmonies vocales, ce ne sera pas vraiment le cas. Peu importe lorsqu’on est irradié par tant d'éclat. Suzanne se meurt, laissant un enfant à Joseph dans un final dont la beauté resplendit dans les mémoires de longues secondes après le silence qui poursuit les mélodies.

Place à la face 'Storm'. Les textes sont identiques, les synthés toujours absents, les structures des morceaux bougent peu, on a adjoint des soli de guitare (un peu), de gros accords de puissance (beaucoup), ainsi qu’une grosse batterie. Cependant, la qualifier de version Metal alors qu’on entend ça et là des rythmiques jouées façon Heavy ou Thrash relève quelque peu de l’inexactitude. D’autant que sieur Lucassen a préféré ne pas empiler les strates à l'instar de ce ce qui se pratiquait dans les 70’s. Symphonique serait plus adapté comme adjectif au tonnerre. A priori cette version, qui fait pas mal penser à AYREON, surprend moins que son pendant acoustique, pourtant elle supporte au final presque mieux les écoutes à (multiples) répétition(s) et gagne à être remise sur l’ouvrage souvent. Ici, ce sont les violons qui prennent l’ascendant sur les instruments folk (moins présents). La voix d’Anneke gagne en puissance sans perdre en raffinement, la dimension épique prenant le pas sur la chronique intimiste. "The Greatest Love" en ressort magnifiée tel un hymne à l’amour qu’elle clame, "Shores Of India" devient un hit imparable même si je lui préfère le charme de la version 'Gentle'. La suite sise au cœur du disque "Cape of Storms"/"The Moment" étant digne de la bande-son des grands films mêlant mélo et aventures, la seconde est même bouleversante. Anneke nous y offre une interprétation éloquente par sa souplesse vocale. Mais encore une fois "The Storm" se distingue, éclate, orné de chœurs lyriques comme à l’opéra, 'c'est' le titre le plus pêchu de l’ensemble, le plus Heavy et peut-être également le plus réjouissant. C’est simple, il est impossible de ne pas être soufflé par pareil maelstrom. Passé ce cap, "New Horizon" nous transporte en grandes pompes jusqu’à l’épilogue qui reprend "Endless Sea" puis "The Moment" comme générique, et enfin le silence… Et l’oubli. Jusqu’au moment où de petites mains ont fouillé dans une malle perdue au fond d'un grenier. À moins qu'on ne parle de celui où on réappuie sur play… Ou des deux.

Depuis, Anneke et Arjen sont partis en tournée Gentle acoustique, puis lui a choisi de retourner dans son havre électrique tandis qu‘elle poursuit la route en mode Storm accompagnée des musiciens qui jouent sur l’album. Les spectateurs qui se sont déplacés aux spectacles ont même pu se procurer un 'Encore' sous la forme d’un Exclusive Tour CD, réunissant cinq titres joués en acoustique, dont je vous parlerai bientôt.
Et Arjen songerait à donner une suite au projet. Signalons enfin, pour l’anecdote, que la Hollande a fait la Une en ce printemps Metal Symphonique puisque Floor JANSEN, chanteuse remarquable et ex-complice d’Arjen chez AYREON, s’est illustrée en interprétant le nouvel album de NIGHTWISH. Après en avoir entendu le premier single, je n’ai pas vraiment eu le cœur à vous narrer les efforts de cette dame afin d’éviter le naufrage.

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Anneke Van Giesbergen (chant)
- Arjen Anthony Lucassen (guitare, percussions, hammered dulcimer)
- Ed Warby (batterie)
- Rob Snidjers (percussions)
- Johan Van Stratum !basse)
- Joost Van Der Broek (piano)
- Timo Somers (guitare solo 2/2)
- Ben Mathot (violon)
- Hinse Mutter (contrebasse)
- Maaike Peterse (violoncelle)
- Jenneke De Jonge (cor français)
- Jeroen Goosens (flûtes, instruments à vent)
- Jack Pisters (sitar)
- Michael Mills (bouzouki irlandais)
- Remco Helbers (sitar basse)
- Nathanael Van Zuilen (tabla)
- Epic Rock Choir (choeur lyrique)


- Disque 1 : Gentle
1. Endless Sea
2. Heart Of Amsterdam
3. The Greatest Love
4. Shores Of India
5. Cape Of Storms
6. The Moment
7. The Storm
8. Eyes Of Michiel
9. Brightest Light
10. New Horizons
11. Epilogue : The Final Entry

- Disque 2 : Storm
1. Endless Sea
2. Heart Of Amsterdam
3. The Greatest Love
4. Shores Of India
5. Cape Of Storms
6. The Moment
7. The Storm
8. Eyes Of Michiel
9. Brightest Light
10. New Horizons
11. Epilogue : The Final Entry



             



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