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2014 Jungle
 

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JUNGLE - Jungle (2014)
Par COWBOY BEBOP le 15 Mai 2015          Consultée 1121 fois

En juillet 2013 apparut sur le web un clip montrant une fillette dansant le hip-hop au rythme d'un morceau mêlant disco légèrement vintage et soul moderne. C'était "Platoon", le premier aperçu de la musique de JUNGLE, un collectif d'artistes rassemblés autour des mystérieux "J" et "T", les deux compositeurs, producteurs, musiciens et amis d'enfance Josh Lloyd-Watson et Tom McFarland. Leur volonté de mettre en avant la musique et l'esthétique du groupe se traduit par un anonymat volontaire, renforcé par leurs clips qui préfèrent montrer des danseurs effectuant des chorégraphies plutôt que les musiciens en train de jouer, et entoura le collectif d'une aura de mystère qui ne fit qu'aiguiser les attentes concernant son premier LP. Pendant ce temps, JUNGLE se tailla une réputation de groupe impressionnant en live, le duo préférant s'entourer de musiciens pour recréer leur musique sur scène plutôt que de la jouer depuis leurs ordinateurs. Puis, un an après la publication du clip initial, parait enfin leur premier album éponyme.

Mais tout d'abord, un mot sur le style de JUNGLE, qui est assez unique. L'instrumentation est principalement électronique, à base de nappes de synthés, de guitares au son fortement modifié et de divers effets sonores artificiels, qui s'entremêlent et se fondent les uns dans les autres, et auxquels s'ajoutent des bruitages allant du grincement de porte aux clochettes en passant par des cris d'animaux. Le résultat tiendrait presque de l'ambient s'il n'était rythmé par une basse élastique, des beats rétros et surtout par le chant, très soul et R&B, qui lui donne tout son côté pop dansante. La musique de JUNGLE est à la fois onirique et entraînante - en tout cas en ce qui concerne les morceaux de la première moitié du disque.

Cette face est en effet composée uniquement (ou presque, "Drops" étant l'exception) de singles très efficaces. On commence avec "The Heat", qui met parfaitement en valeur la musique de JUNGLE. La partie chantée est composée de plusieurs segments, chacun basé sur une mélodie plutôt simple, et sans vraiment de couplets ou de refrains bien définis. Reliés par des samples et autres bruitages, comme des vagues ou des sirènes de police, ils forment un tout parfaitement logique à l'écoute. Le duo applique la même recette pour le reste de cette face, avec succès. "Busy Earnin'" et son refrain presque disco ainsi que "Time" et sa production détaillée se détachent particulièrement, mais tous les morceaux de la première moitié sont de véritables pépites pop. Même "Drops", où JUNGLE laisse s'exprimer le côté rêveur et atmosphérique de sa musique, sait user des mélodies et des breaks pour ne pas lasser son auditoire.

Les premiers problèmes apparaissent avec la deuxième moitié de l'album. "Smoking Pixel" est un court intermède instrumental, avec une mélodie sifflée qui lui donne un petit côté "western" plutôt sympathique, et "Julia" est un bon morceau de synth pop qui ne dépare pas devant les autres singles du LP. Mais ensuite le duo semble se laisser engluer dans ses propres procédés, et les quatre derniers titres, s'ils possèdent leur part de mélancolie électronique, n'ont rien de l'énergie qui habitent les morceaux du début et qui est essentielle à la musique de JUNGLE, sans quoi elle tombe très vite, comme c'est le cas ici, dans la mélasse ennuyeuse. Bien que chacun d'entre eux possède des idées intéressantes et des mélodies propres, ils sont assez peu distincts les uns des autres et très vite oubliés.

Au final, ce LP tient-il ses promesses ? Ceux qui s'attendaient à une compilation de singles ont dû être déçus, mais JUNGLE à réussi son pari de proposer une musique très personnelle, ou plutôt une vision intime de ce qu'est leur musique. La richesse des sons et le soin apporté à la production garantissent à l'album de nombreuses écoutes sans écœurement, et si cette seconde face en demi-teinte m'empêche de donner une meilleure note à ce qui est un excellent début pour le groupe, je ne peux que le recommander à tous les amateurs de pop, de soul et de R&B qui cherchent quelque chose de différent.

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   COWBOY BEBOP

 
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- Josh Lloyd-watson
- Tom Mcfarland
- Fraser Maccoll (guitare)
- George Day (batterie)
- Rudi Salmon (chant)
- Dominic Whalley (percussions)


1. The Heat
2. Accelerate
3. Busy Earnin'
4. Platoon
5. Drops
6. Time
7. Smoking Pixels
8. Julia
9. Crumbler
10. Son Of A Gun
11. Lucky I Got What I Want
12. Lemonade Lake



             



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