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POWER METAL  |  STUDIO

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BLIND GUARDIAN - Beyond The Red Mirror (2015)
Par MR. AMEFORGÉE le 24 Mai 2015          Consultée 2645 fois

On définit souvent le metal comme le genre musical de l’excès débridé, de la démesure, ou, pour employer une expression anglaise particulièrement parlante, du « larger than life ». Si tel est réellement le cas, Beyond the Red Mirror, dixième album studio du groupe allemand Blind Guardian, incarne l’esprit du metal dans toute sa splendeur et toute son horreur. « Fuyez, pauvres fous », vous enjoindrait sans doute quelque vieux mage ayant survécu à l’écoute, avant de lâcher prise dans un râle.

Étiqueté power metal progressif et symphonique, Beyond the Red Mirror est, comme on peut le deviner, un album étouffe-chrétien qui ne nous épargne ni violence, ni grandiloquence. Sur des tempos contenus mais mastocs ou bien effrénés et sanguinaires, les titres, souvent à tiroirs, se construisent sur une luxuriance d’arrangements, où les lignes de guitare tressées ou tranchantes et les déploiements vocaux, hurlements barbares ou chœurs sacrés, que viennent encore augmenter, de temps à autre, un orchestre, ne sont pas les moins présents… C’est un marathon mené au rythme d’un sprint, c’est une messe barbare, c’est une cathédrale avec un appétit d’ogre.

Le concept de l’album, puisqu’il y en a un, tout aussi excessif, pourrait facilement faire l’objet de plusieurs romans. Hansi Kürsch, parolier et chanteur à la voix adamantine, passionné avéré de fantasy et de S.F., s’appuyant sur quelques chansons de l’album Imagination From the Other Side, que le groupe a sorti il y a vingt ans, nous propose une histoire d’élu qui a à traverser un mystérieux miroir rouge pour rétablir l’équilibre cosmique. Mondes parallèles, divinités fourbes et mythologie arthurienne, sont les thèmes jetés au chaudron du démiurge qui composent un récit que d’aucuns qualifieraient d’un peu touffu.

D’une certaine manière, l’importance du texte, très écrit, et du chant qui s’en fait le héraut est telle qu’on pourrait sans doute aller jusqu’à parler d’opéra metal, non pas comme on l’entend d’ordinaire, c’est-à-dire dans le sens d’opéra-rock musclé, mais par analogie avec le genre classique : un festival de lyrisme vocal poussé à son paroxysme.

9 minutes 28, c’est la durée des morceaux qui, par un effet de miroir, ouvrent et ferment l’album. Le premier, « The Ninth Wave », un peu atypique pour Blind Guardian, s’ouvre sur le plus beau chœur que le groupe ait jamais eu, très « Conquest of Paradise », avant de surprendre par son rythme en apesanteur et des effets légèrement électroniques. Le dernier, « Grand Parade », qui n’est pas sans rappeler Queen ou bien le My Chemical Romance de « Welcome to the Black Parade » qui évoquait lui-même déjà Queen, s’impose comme le titre le plus épique de l’album, avec sa tonalité étonnamment positive et la générosité de son rythme de valse, qui nous accompagnera jusqu’au méchant rush final.

Les morceaux directs sont souvent excellents : « The Holy Grail », charge de cavalerie menée sans temps mort, fouettée par des chœurs d’athlètes mystiques et « Twilight of the Gods », montagnes russes endiablées, assez typique du groupe, rehaussé à l’occasion par les riffs en lames de rasoir d’André Olbrich et de Marcus Siepen, sont des brulots assez jouissifs. « Ashes of Eternity », titre sombre où le sous-accordage des guitares se fait le plus perceptible, propose aussi quelques belles attaques sanguinolentes.

Concernant les morceaux plus lents et à structure progressive, « The Throne » et « Prophecies », dominent par leurs aspects très accrocheurs et dramatiques. Le symphonique « At the Edge of Time » et « Sacred Mind », qui semble partir du morceau « Sacred Worlds », issu du précédent album, avant de glisser brutalement dans une folie tourbillonnante, ne sont pas non plus dépourvus d’arguments.

Enfin, le titre « Distant Memories », présent sur la version digibook, mérite également d’être évoqué : sorte de power ballade, il permet judicieusement de souffler entre les deux conflagrations que sont « Ashes of Eternity » et « The Holy Grail ». La troisième série de couplets, à la moitié, constitue d’ailleurs l’un des plus beaux passages de l’album.

La production, talon d’Achille du groupe, a presque unanimement été décriée et une fois encore, des hordes hurlantes sont descendues dans la rue pour réclamer la tête de Charlie Bauerfeind, l’ingénieur du son aux manettes depuis l’album A Night at the Opera. Quelle est sa part de responsabilité ? Il doit être difficile, sans génie ou sans millions de dollars, de faire tenir autant d’éléments sonores ensemble. Pour autant, on peut aimer l’album malgré tout. Frederik Ehmke, le batteur, est sans doute le perdant de l’histoire. Quant à Barend Courbois, le nouveau bassiste, pour peu qu’on tende l’oreille, on s’avisera qu’il ne démérite pas : il est sans doute plus inventif que son prédécesseur.

Les deux albums précédents, s’ils n’étaient pas mauvais, montraient un groupe sur la pente descendante. En sus, un best-of comportant des réenregistrements inutiles et une série collector d’albums dont le nouveau mixage était pire que les originaux, avaient achevé d’effrayer. Beyond the Red Mirror vient dissiper presque toutes les craintes et prouver que Blind Guardian, malgré les années qui passent, a encore sa place sur l’Olympe du metal européen. Album complexe, qui se découvre et s’épanouit sur la durée, c’est leur meilleur depuis 2002 : un festin. Boursouflé, sans aucun doute. Qui ne fera pas l’unanimité, absolument. Mais c’est cela, le metal, une flamme dévorante et un souffle démesuré, complètement ignorants des lois de la proportion et des règles du bon goût, qui vous donnent l’impression de chausser des bottes de sept lieues et de marcher dans le pas des géants. Hallelujah ! Ou plutôt Hell yeah !

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   MR. AMEFORGÉE

 
  N/A



- Hansi Kürsch (chant)
- André Olbrich (guitare lead et rythmique)
- Marcus Siepen (guitare rythmique)
- Frederik Ehmke (batterie, percussions)
- + Barend Courbois (basse)
- + Michael Schüren (piano)
- + Matthias Ulmer (claviers, piano)
- + Hungarian Studio Orchestra Budapest
- + Filmharmonic Orchestra Prague
- + Vox Futura Choir Boston


1. The Ninth Wave
2. Twilight Of The Gods
3. Prophecies
4. At The Edge Of Time
5. Ashes Of Eternity
6. Distant Memories*
7. The Holy Grail
8. The Throne
9. Sacred Mind
10. Miracle Machine
11. Grand Parade
12. Doom*



             



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