Entamons sans détour voulez-vous? Ce second opus est une réussite. Efficace à souhait. Le premier morceau vous invite autant qu'il vous happe. Une très bonne unité du propos encore une fois. Même la pochette, toujours dessinée par Steve Scipio, aux pinceaux et crayons donc quand il n'oeuvre pas à la basse ( ah! Cette assise tout en balancement). Toujours cet oiseau, ces ailes s'ouvrant s'échappant de l'esprit humain comme une réalisation de soi vers les hautes et innombrables sphères que nulles voûtes célestes ne sauraient contenir. Toujours cette idée, cette volonté même, de Liberté et de Paix, ajoutons l'Amour, CYMANDE chante, scande, déclame et fait danser cette Trinité avec force, conviction et un sourire irradiant et permanent, jamais naïf mais toujours optimiste et positif
Revenons sur Terre, quoique, l'art et la manière, l'identité de CYMANDE, c'est bien d'allier notre être terrestre et spirituel , les faire danser et se rejoindre vers une osmose rayonnante, réjouissante et planante, pouvant même mener certains des plus enthousiastes, enjoués et investis vers la transe.

J'entends une question dans le fond, je vous écoute:
"Oui, Jean-Pierre Liégeois, jeune lecteur du Var, ce second round est-il similaire au premier?"
Clairement oui mon cher Jean-Pierre, tous les ingrédients et surtout nos neuf musiciens sont réunis. De là à dire que le tout aurait pour faire l'objet d'un double, je hocherais la tête positivement une fois de plus. Et si par une fortuite faille spatio-temporelle j'eût été leur producteur, j'aurais sûrement tenté le coup. Néanmoins, leur vrai producteur, John Schroeder, a au moins eu, après avoir "accidentellement" (il était venu voir un groupe de rock, finalement annulé)assisté à une répétition, la bonne idée de les engager sur le champ pour graver leur premier single "the Message" suivi du premier album et dans la foulée ce second.

Quoi de neuf donc? C'est bien simple, de toutes nouvelles compos (cinq morceaux sur chaque face de la galette), une généreuse fournée de petits pains tout chauds, non point distribués sur le ring, mais restitués en ondes délicieusement sonores, ondes de choc tout en aisance et douceur. Si vous n'êtes pas enthousiasmé par cette musique c'est que vous êtes mort, ou pire, empêtré pour l'éternité dans l'écoute monomaniaque et exclusive du hard dead brain métal core post- romantique. Ou encore la néo électro encéphalo bobo plate ( si si, ne le niez pas vous là-bas qui attendez fébrilement le week-end pour mixer du Guetta et clones toute la nuit du samedi du fond de votre cave).

La musique est toujours aussi emplie de coolitude et si Anthracite commence donc sur les chapeaux de roue pour être clos par cette exclamation sans appel : "Beautiful". Yes! That's right folk : beautiful. Les deux morceaux suivants reprennent un rythme plus posé mais loin du repos, cela n'existe pas ici, les évocations puissantes et profondes engendrées par cette musique sont sans fin, si le corps baisse la garde ou la danse, l'esprit prend illico le relais, les images sonores gravent et enchantent nos sens et incitent à la joie.
Trevorgus sonne le rappel à un rythme plus déhanché et enlevé, et encore ce leitmotiv omniprésent :"peace and love". La suite avec For baby ooh nous rappelle les morceaux rastafari du précédent LP, mais ici avec une dimension, toujours sur fond de percussions, plus récitative que déclamatoire. A force de lorgner dessus, Fug met clairement ses premières mesures de plain-pied dans le jazz, avec bien-sûr une petite goutte de potion bien concentrée à la formulation afrofunk dont nos maîtres es groove ont le secret.
Crawshay laisse apparaître une petite faiblesse par moment, une certaine routine, peut-être engendrée par le piano, comme une sensation de redite. Bird, sans le piano, nous donne un peu le même sentiment, même si la musique reste toujours aussi bonne, c'est comme si une idée d'auto-fonctionnement se mettait en place. Heureusement, Them and us vient achever l'écoute pour terminer donc sur des notes autant festives qu'inspirées, CYMANDE reprends le contrôle et sonne même ici comme une sorte de prog funk.


Arrangements : ****
Créativité : ***
Unité : *****
Son et mixage : ***

Note totale: **** - Note réelle: 4,2