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1949 Bird Blows The Blues
 

- Style + Membre : Ornette Coleman , Dizzy Gillespie , Dexter Gordon

Charlie PARKER - Bird Blows The Blues (1949)
Par TEEMO le 19 Juillet 2015          Consultée 2321 fois

Charlie Parker, dit « Bird ».
Chaque mélomane, qu'il soit d’obédience rock, électro, new-wave, jazz, reggae, metal, DOIT connaître ce nom. Avant que vous ne vous demandiez pourquoi on vous agresse avec des obligations de la sorte, dès la deuxième ligne de ce paragraphe, il faut que vous sachiez que Charlie Parker est le plus grand saxophoniste de jazz. Le plus grand, oui ! Enfin, c'est ce qui se dit souvent. Tous les superlatifs, et autres adjectifs dithyrambiques, ont été accolés au nom de Bird... Que ce soit dans les années 40 où le saxophoniste ténor vivait ses plus glorieux moments, ou bien des décennies après sa mort, l'admiration pour ce musicien ne connaît pas de limite. Déifié, porté au triomphe par ses pairs et par ses héritiers, considéré comme un extra-terrestre aux agissements imprévisibles (musicaux autant que comportementaux d'ailleurs), le natif du Kansas aura marqué de manière indélébile l'histoire du jazz, et celle de la musique au sens large.

Plusieurs paramètres peuvent repousser les personnes désireuses d'aller plus loin dans la découverte de cet artiste hors-normes. Le premier exemple qui vient en tête est purement musical. En effet, Parker et ses acolytes jouent ce style appelé « be-bop », souvent caractérisé par un tempo très soutenu et par des grilles d'accords complexes, bardés de substitutions en tous genres. Difficile de vraiment capter les subtilités de ce style inventé par notre saxophoniste. D'où l'intérêt de savoir procéder avec discernement lorsque l'on veut s'introduire à la musique du personnage.
Cela nous amène à un autre élément susceptible de décourager l'auditeur d'écouter cette « vieille » musique : par où commencer dans tout ce marasme d'éditions, de rééditions, de prestations live, de compilations, d'albums plus ou moins officiels ? Sans compter que la qualité d'enregistrement de l'époque laissent souvent à désirer...

Et bien, commençons simplement avec cet album hommage aux racines du jazz : « Bird Blows the Blues ». La rareté de cet album à la belle pochette jaune canari en fait un peu objet de collection. Aussi, vaut-il mieux s'adresser à un disquaire un peu spécialisé en jazz pour se procurer le vinyle, ou avoir un peu de chance – la rareté fait bien évidemment partie du charme de la pièce.

Chaque morceau est un 12-bar blues, l'une des progressions d'accords les plus répandues dans le blues (prenons pour exemple « What I'd Say » de Ray Charles, pour que cela soit plus parlant). La première face consiste en 6 compositions originales, et la seconde en des prises alternatives de ces mêmes titres.
Charlie Parker, en pleine possession de son art et dans la droite lignée de son idole Lester Young, réinterprète l'utilisation de l'alto, le faisant quitter sa place d'accompagnateur pour l'exposer sur un piédestal. Aux côtés de pointures tels que Erroll Garner, Tommy Potter, Red Callander, Barney Kessel, Max Roach, Miles Davis (ce dernier, alors âgé de 23 ans, déclare être intimidé par l'Oiseau), il va imposer sa maîtrise totale de l'instrument, prouver que son interprétation des codes musicaux est nouvelle, révolutionnaire. Ses phrasés nets, précis, dosent parfaitement les accélérations, les silences, s'adaptent à tous les changements d'accompagnement avec une aisance naturelle. Il respire aussi le blues, un blues évidemment travaillé à la manière du jazz, c'est-à-dire bardé de changements d'accords qui donnent une autre dimension à cette progression initialement très simple. Une manière de souffler unique et fluide, un schéma rythmique atypique, et des mélodies complexes : c'est ce qui définit Charlie Parker.
Parmi les morceaux d'une durée moyenne de 3 minutes, on peut citer « Relaxin' At Camarillo »*, qui est devenu un standard du jazz et qui présente un thème accrocheur joué par les cuivres. Tout comme le second morceau « Carvin' the Bird », il propose un jazz très enjoué et assez accessible. S'ensuivent moult improvisations où chacun prend la parole : la rondeur de la guitare de Kessel, les riches soli de Garner qui rappellent le style d'Oscar Peterson, la voix enchanteresse d'Earl Coleman sur le seul titré chanté qu'est « Dark Shadows »... tout y est dans cette musique généreuse.

Comme en témoigne l'excellent long métrage « Bird » (1988), signé Clint Eastwood – le rôle de Parker est joué par l'exceptionnel Forest Whitaker -, la vie de l'Oiseau était loin d'être pavée de rose. Ponctuée d'excès en tous genres, notamment de consommation de drogues dures, l'existence du plus grand saxophoniste de jazz lui jouera bien des tours. En 1949, c'est la création du fameux club New-yorkais nommé Birdland, mais c'est aussi le début de la descente aux enfers pour le saxophoniste. Sa réputation entachée, il sombre dans le désespoir ; une tentative de suicide le mène à un internement, tout cela le conduisant 6 ans plus tard à une mort prématurée.
« Bird Blows the Blues » est assurément une belle porte d'entrée au be-bop et à la carrière du « Yardbird » (« oiseau de basse-cour »), devenu « Bird ».

5/5 note réelle : 4,5/5

*Le titre fait référence à l'hôpital psychiatrique où Charlie Parker a séjourné.

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- Charlie Parker (saxophone alto)
- Wardell Gray (saxophone alto)
- Howard Mcghee (trompette)
- Miles Davis (trompette)
- Earl Coleman (voix)
- Red Callender (basse)
- Tommy Potter (basse)
- Don Lamond (batterie)
- Doc West (batterie)
- Max Roach (batterie)
- Barney Kessel (guitare)
- Dodo Marmarosa (piano)
- Duke Jordan (piano)
- Erroll Garner (piano)


- face A :
1. Relaxing At Camarillo
2. Carvin' The Bird
3. Dark Shadows
4. Blowtop Blues
5. Bongo Bop
6. Cool Blues

- face B : Prises Alternatives
1. Relaxing At Camarillo (1)
2. Relaxing At Camarillo (2)
3. Carvin' The Bird
4. Dark Shadows
5. Blowtop Blues
6. Bongo Bop
7. Cool Blues



             



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