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- Style : Echospace
- Membre : Rhythm & Sound, Villalobos / Loderbauer, Nils Petter Molvaer

Moritz VON OSWALD - Sounding Lines (2015)
Par STREETCLEANER le 19 Novembre 2015          Consultée 1581 fois

Après l'excellent Horizontal Structures sorti en 2011, le Moritz von Owald Trio n'est pas resté inactif puisqu'en 2012 on a eu droit au très intéressant Fetch. Et en 2013, Von Oswald collabore, seul, avec le trompettiste norvégien Nils Petter Molvaer (album 1/1) et Juan Atkins (album Borderland) où quand la musique techno de Berlin rencontre le nu-jazz avec Molvaer et la techno de Detroit avec Atkins. Deux albums réussis il faut le dire.

Sur Sounding Lines, le line-up est modifié puisque le batteur nigérian Tony Allen, un batteur particulièrement réputé et maître de l'afrobeat, remplace Vladislav Delay, qui s'occupait auparavant des percussions. Ce changement n'est pas anodin puisque la musique du trio va en être sensiblement bouleversée, prenant un visage sonore plus organique et jazzy dans le jeu percussif.

Sounding Lines surprend et laisse perplexe. Non pas à cause du changement de line-up, parce que c'est quand Allen peut s'exprimer que cette techno design, expérimentale, ethnique et dubby est la plus intéressante. Mais plutôt parce que tout semble un peu trop retenu. Parce qu'on pouvait s'attendre à des velléités plus galvanisantes, à l'instar de « Jam » sur le précédent Fetch. Une musique plus hardie, plus improvisée, plus osée, qui semblait plus libre. Dans cet album, von Oswald éclipse trop Loderbauer et ses synthés et ne joue pas assez la carte Allen, bien qu'il soit compréhensible que dans ce type de musique électronique somme toute assez minimale une batterie envahissante soit inenvisageable. Le trio ne se lâche pas assez et Sounding Lines n'a donc pas le charme de l'improvisation foutraque de Fetch, ni d'ailleurs l'hypnotisant côté atmosphérique tribal de Horizontal Structures.

Cette perplexité nous gagne d'entrée de jeu avec la longue « SL1 » de plus de dix minutes qui a pour squelette une grosse boucle de séquenceur métronomique qui écrase un peu tout, et sur laquelle ne viennent se greffer que trop tardivement et timidement les synthés de Loderbauer ou les effet sonores tels les échos ; par ailleurs, la batterie de Allen y manque de liberté d'expression. On se demande quand tout ceci va démarrer et pourquoi le trio ne s'est pas montré plus aventureux ; dommage. On apprécie toutefois la montée en puissance de l'intensité qui fait de ce « SL1 » un titre hypnotique dans sa seconde moitié. La « SL2 » n'est qu'une anecdotique plage de transition de quelques secondes.

L'intérêt monte d'un cran à compter de la « SL3 » très dubby. Titre enthousiasmant grâce au jeu plus frénétique et festif de Allen combinant judicieusement les toms, charleston et cymbales, même s'il se calque souvent là aussi sur la rythmique du séquenceur. On retrouvera un jeu plus profondément tribal sur le joyau de cet album « SL6 » qui propulse l'auditeur dans une transe africaine endiablée. On pensera indéniablement à l'album Horizontal Structures mais ici l'énergie déployée est autrement plus saisissante, plus dansante, bien loin des atmosphères plus léthargiques et vaporeuses des tam-tam lointains de 2011. On se dit également que Allen est décidément une pointure dans son registre...

« SL4 » est une jolie traversée nocturne, comateuse et dub techno aux longs effets d'échos. C'est downtempo, très minimaliste et on entraperçoit la profondeur sonore flatteuse des cymbales aux traînées jazzy. Je dois également préciser, et j'insiste là-dessus, que cette musique a un aspect bourgeois parce qu'en réalité elle fourmille de sons divers en arrière-plan mais que pour en profiter un maximum il faudra du matériel audio de haute qualité. On se rend compte alors de la largeur du spectre sonore qui n'a rien à envier aux productions ECM (Loderbauer est fasciné par la qualité des productions de ce label). Quant à elle, « SL5 » porte bien son sous-titre « spectre ». Cette composition est parcourue de sons et de patterns spectraux du plus bel effet, avec cette sensation de se retrouver au sein d'une installation ou complexe futuristes ; captivant ! Les deux derniers titres (dont un « SL7 » qui rappelle la période électrique de Herbie Hancock) sont malheureusement moins saisissants, bien qu'intéressants, mais indubitablement le moment fort de ce Sounding Lines réside dans son cœur.

Note : 3,5/5.

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- Tony Allen (batterie)
- Max Loderbauer (synthétiseurs)
- Moritz Von Oswald (percussion sequencing, synthés, électronique addit)


1. Sounding Line 1
2. Sounding Line 2
3. Sounding Line 3
4. Sounding Line 4
5. Sounding Line 5 (spectre)
6. Sounding Line 6
7. Sounding Line 7
8. Sounding Line 8



             



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