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DUB & AMBIENT TECHNO  |  STUDIO

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- Style : Echospace
- Membre : Rhythm & Sound, Villalobos / Loderbauer, Nils Petter Molvaer

Moritz VON OSWALD - Borderland (avec Juan Atkins) (2013)
Par STREETCLEANER le 1er Janvier 2016          Consultée 1878 fois

Borderland est le fruit d'une collaboration entre Juan Atkins et Moritz von Oswald. Pour les lecteurs qui auraient vécu ces dernières décennies sans s'intéresser à la techno, on précisera très brièvement que Atkins est un des représentants historiques du mouvement techno de Detroit avec, notamment, Jeff Mills. Il a été un des pionniers de la techno au sein de Cybotron (début des années 80 – vous pouvez lire la chronique sur ce site) et a joué, comme souvent dans ces milieux, sous plusieurs noms dont celui de Model 500.

Moritz von Oswald est, quant à lui, un des représentants les plus célèbres de la techno de Berlin, connu aussi sous le nom de Maurizio ; il est l'un des fondateurs de Basic Channel, de Rhythm & Sound, et plus récemment du trio qui porte son nom.

Ce n'est pas la première fois que les techno américaine et allemande se rencontrent, et même pas la première fois que Atkins et von Oswald collaborent (album 3MB de 1992). Mais il s'agit ici d'une collaboration notable puisqu'elle engendre un album entier sous leurs seuls deux noms. Borderland est sorti sur le label allemand de techno basé à Berlin : Tresor ; label des deux premiers albums de Atkins notamment.

Borderland est conçu autour du thème de la nature, des forêts et des jardins; axé vers l'ambient il possède une belle capacité à faire rêver, à dessiner des mondes imaginaires. Borderland est également à tendance minimale et dubby. Une chose est sûre : ce n'est pas de la techno mouvementée avec de gros beats. Autant bien le préciser pour obvier à toute critique ou accusation de techno ennuyeuse ou trop calme.

Borderland doit donc être appréhendé comme un disque atmosphérique, voire ambient. Il y a du Eno et du jazz là-dedans, notamment dans cette improvisation qui parcourt ces longues plages, mais l'esprit et les textures de la techno ambient allemande avec son approche minimale et dub (le mécanique "Footprints" ou le psychédélique "Mars Garden" sont particulièrement infusés de dub) du label Chain Reaction (notamment) sont aussi présentes, on citera entre autres le - faux - premier album verdoyant de Monolake, Hongkong Remastered (mais aussi son second album Interstate, et son EP Gobi), voire certaines compositions de Porter Ricks; ou dans un autre registre le "Kriket" de Plastikman (album Musik). Von Oswald revendique, en tout état de cause, l'influence du compositeur Olivier Messiaen, lequel avait su retranscrire des chants d'oiseaux dans ses compositions.

A ce titre, il était vraiment inutile de nous immerger dans l'ambiance voulue en dénommant les morceaux de cette manière : il ne nous faudra pas longtemps pour deviner que nous sommes au milieu d'un jardin parcouru par une vie synthétique, parfois fourmillante, sous un ciel étoilé, entre grillons, criquets, petits animaux, insectes bourdonnants et nuées volantes laissant traîner de longs échos ("Electric Dub", "Electric Garden (Original Mix)". Flashs ou éclairs de trompette, basse qui groove, patterns construits à partir des synthés, "Electric Garden - Jazz in the Garden Mix" est la colonne vertébrale de Borderland dont "Electric Dub" et "Electric Garden (Original Mix)" ne sont qu'une forme trop peu adaptée de continuation. Et il faut bien avouer que cela peut être perçu comme étant un EP dans l'album, donc un poil répétitif, et que des variations plus inventives auraient été les bienvenues. De ce fait, Borderland est un album très clivant, immersif pour les uns, ennuyeux pour les autres. Mais il faut comprendre qu'il joue avant tout sur les ambiances, le minimalisme, et le détail.

Le côté house, funk et plus enjoué de "Treehouse" semble nous dire que Atkins prend la main à partir de la seconde moitié de l'album. Il en est de même avec le cosmique "Digital Forest", vraiment superbe, et qui aurait pu être également la bande son des cités mortes de Future Sound of London tant la coloration de la composition est futuriste et s'intègre parfaitement dans un décor de science-fiction. Le dernier titre "Afterlude" est également une belle composition qui clôt l'album dans des vapeurs de kosmische Musik, et là pour le coup on regrette que l'exploration n'ait pas été plus approfondie.

Note : 3.5/5.

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- Moritz Von Oswald (électronique)
- Juan Atkins (électronique)


1. Electric Garden (jazz In The Garden Mix)
2. Electric Dub
3. Footprints
4. Electric Garden (original Mix)
5. Treehouse
6. Mars Garden
7. Digital Forest
8. Afterlude



             



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